
La Bestiale, un succès sauvage made in Liège
Et si une bestiale, c’était l’impulsion qui nous pousse à faire de grandes choses ? En 2016, Simon Charlier a changé de vie pour écouter son instinct sauvage. Dix ans après le début de son projet, “La Bestiale” fait son chemin, tranquille mais solide, portée par une communauté fidèle : les Sauvageons. Lui et ses employés viennent de lancer leur cinquième bière. Retour sur une success story à la liégeoise.
Depuis longtemps, il sentait que sa place était ailleurs. Urbaniste de formation, Simon Charlier a travaillé comme conseiller dans un cabinet ministériel jusqu’au déclic : « Je me suis dit : est-ce que ta place est vraiment dans un bureau toute la journée ? Est-ce que c’est vraiment ce que tu veux faire ? Et la réponse était non. »
En 2016, il a donc tout quitté pour tenter un pari un peu fou à l’époque : lancer sa propre bière. Il ne venait pas du milieu et n’avait aucun diplôme de brasseur, ni aucune expérience professionnelle dans le secteur. Juste une passion viscérale pour la bière : « Je n’y croyais pas trop. Je me disais : il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Même si, à l’époque, ce n’était pas encore saturé comme aujourd’hui. »
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Alors il brasse, expérimente et fait goûter à un large panel de testeurs : « J’ai tenu compte des remarques. J’ai fait évoluer le produit. Et on a sorti la version définitive, notre première blonde, lors d’un salon. »
Au fil des années, le Liégeois s’est entouré, a engagé deux employés, et a généré une véritable communauté, les Sauvageons : « On n’a pas raison tout seul. Je compte beaucoup sur cette communauté. »
Bestiale, un nom qui vient des tripes
“La Bestiale”, c’était une évidence : « ça correspond à cette envie d’autre chose, ce côté sauvage qu’il y a en chacun de nous. Moi, j’ai décidé d’écouter cet appel intérieur qui disait de sortir de ma zone de confort ». Les bières ont toutes une identité animale : le toucan, l’iguane, l’ours, le lièvre, et avant tout, le cerf.
Slow bière, good bière
L’entreprise est aujourd’hui 100 % autofinancée : « on n’est pas les plus gros, on n’est pas ceux qui vont le plus vite, mais on est complètement autonomes. Tout nous appartient. Et ça, c’est une liberté totale. »
La production se fait dans le Limbourg, chez un partenaire équipé de matériel de pointe. Mais tout le reste est géré depuis Liège : « nos installations sont à Liège, on développe à Liège. Et un jour, on aura notre propre brasserie, mais pas si ça met en danger ce qu’on a construit. »
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Le marché est dur et pousse l’entrepreneur à redoubler de prudence : « ça fait cinq ans qu’on dit qu’il est saturé. Et c’est vrai qu’il y a eu beaucoup de gens qui ont fait n’importe quoi, juste pour suivre la mode. Des bières pas bonnes, pas stables ». Simon et son équipe ont préféré prendre le temps de bien faire les choses : « On n’est pas des rockstars. Mais on bosse dans l’ombre, tranquillement. On a des produits cohérents, une gamme cohérente. Et le public nous suit. »
Et après ?
Ce printemps, La Bestiale a sorti sa toute nouvelle bière, la Bestiale Hazy IPA. Pour l’avenir, Simon imagine développer le sans alcool : « il y a des vraies propositions de bières sans alcool qui sont faites à l’heure actuelle, des vrais produits houblonnés. C’est quelque chose qui ne nous déplaît pas… c’est dans les cartons. »
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Il n’avait pas de plan. Juste une envie profonde d’écouter la bête qui sommeillait en lui. Aujourd’hui, cette bête a trouvé sa meute.
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Couverture : @cocoboloagency pour Bestiale (DR).