
Ce resto chinois de Beyne est un rêve pour les fans de cuisine de Sichuan
Si la plupart des restaurants asiatiques de Liège adaptent (malheureusement) leurs préparations aux palais occidentaux, chez Huamei, à Beyne-Heusay, on n’a pas peur du piquant. Au contraire, même, puisqu’on retrouve ici les saveurs authentiques (et extrêmement addictives) de la cuisine de Sichuan sans quitter Liège.
Mais d’abord, commençons par une confession : ça fait un bon moment déjà qu’on ne va plus vraiment manger chinois à Liège. Précisément depuis qu’on a découvert une table d’une authenticité inouïe à Aachen, dont on n’est pas encore prêts à vous partager l’adresse parce qu’une grande partie du plaisir, outre la dégustation de plats (et de degrés de piquant) qu’on ne trouve que difficilement sous nos latitudes, est qu’il y a toujours de la place. Mais on digresse. Toujours est-il que ce restaurant nous a donné le goût de la cuisine de Sichuan, aussi parfumée que pimentée, et qu’on était un peu résignés à devoir toujours franchir la frontière pour en déguster. Jusqu’à ce qu’on découvre Huamei, et qu’on réalise qu’à Liège aussi, il était possible d’avoir la langue et les lèvres qui vibrent.

Zéro maquillage mais full bouffe : la vie, la vraie et un déménagement bien régal grâce à Huamei.
Le meilleur dans tout ça ? On a découvert cette table des hauteurs de Liège de manière totalement fortuite, et dans les meilleures conditions possible, puisque la première fois qu’on a goûte à sa cuisine authentique, c’était le jour de notre déménagement dans la maison de nos rêves.
Erreur de débutant : on n’avait rien prévu pour le repas de ce premier soir, et histoire de complexifier le bazar, on n’avait ni four ni micro-ondes. On a donc commandé un peu au hasard, en fonction de notre goût immodéré pour les saveurs asiatiques et de ce qui était encore ouvert dans le coin après des heures de déballage de carton, et c’est ainsi qu’on a atterri chez Huamei.
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Soir de fête oblige, pour cette première commande, on n’avait pas résisté à l’appel de leur homard grillé à l’ail et à la coriandre, pas exactement donné à 43 euros la portion, mais très généreusement servi, et tellement parfumé qu’il vaut sincèrement son prix. Repus et ravis, le canard laqué à la pékinoise étant lui aussi croustillant, savoureux et bien servi, on s’était jurés que ce ne serait pas la dernière fois qu’on se ravitaillerait ici.
Les papilles en extase (et la langue engourdie)
Et puis fidèles à nous-mêmes, et surtout, à ce fameux restaurant-dont-on-taira-le-nom d’Aachen et à l’appel duquel on ne résiste pas plusieurs fois par mois, on avait laissé passer presque deux saisons entière avant d’y retourner. Jusqu’à ce qu’un soir de flemme et de frigo vide nous pousse à retenter le coup, et tant qu’à faire, à goûter (sans attentes trop élevées, chat échaudé, la cuisine asiatique édulcorée à Liège, tout ça tout ça) les spécialités de Sichuan à la carte.
Et là, une claque.
Noyé dans une sauce huileuse d’un brun profond tirant sur le rouge, le boeuf sauté piquant à la mode Sichuan incarne à lui tout seul les raisons pour lesquelles cette cuisine n’a pas tant des adeptes que des addicts. Le piment, marié au parfum engourdissant du poivre typique de la région, est un poème, tandis que les fines tranches de boeuf, cuites à la perfection, achèvent délicieusement ce numéro de séduction.
Bon point : comme à peu près tout ce qu’on a commandé chez Huamei, les portions sont plus qu’honnêtes, et en prime, on retrouve suffisamment de (variété de) légumes dans la barquette pour presque se convaincre qu’on fait du bien à son corps avec ce Chinois canaille.
Et les gambas grillées à l’ail et au poivre que vous voyez sur la photo de ce festin printanier ? Dingues dingues dingues.
Du piment en veux-tu en voilà
Autre star de Sichuan à la carte : le poulet pimenté sauté aux piments séchés et poivre vert – en couverture de l’article, NDLR. L’équipe du resto ne rigole ni sur le « piments séchés » (il devait bien y en avoir une bonne soixantaine dans la barquette) ni sur le qualificatif « ***Fort piquant » accolé au plat.
Si vous aimez avoir la bouche qui arrache et la gorge qui chauffe, toutefois, cette variante sexy autour du poulet frit (mais pas pané ni graisseux) vous ravira, et c’est sans la moindre honte qu’on est allés piocher les moindres miettes de volaille qui se cachaient dans le lit de piment au fond de la barquette.
Quant au canard laqué, incontournable pour ma tendre moitié, il était toujours aussi bon lors des commandes suivantes que la première fois, et après avoir déterminé qu’on était décidément face à une assiette qui ose l’authenticité, on n’a qu’une hâte : tester d’autres spécialités à la carte.
À commencer par les baozi farcis à la viande et aux légumes, même si le canard piquant façon Sichuan et les côtes d’agneau grillées au cumin nous font aussi de l’oeil. Ayant eu l’un et l’autre le privilège d’habiter à Berlin et Manchester, où la cuisine asiatique authentique est la norme plutôt que l’exception, on se réjouit d’avoir un resto tel que Huamei dans la région. Bien qu’on se soit jusqu’à présent limités à commander à emporter, la promesse de déguster leur homard über parfumé tout juste sorti du wok pourrait bien nous décider à nous y attabler un de ces quatre.
Et en attendant, sachez que l’adresse perpétue une tradition en voie de disparition, et offre un sachet de kroepoek en accompagnement des commandes. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour nous, ça veut dire beaucoup. « Tout bon », en l’occurence.
Huamei
Grand Route 370, 4610 Beyne-Heusay.
Ouvert du mercredi au dimanche, de midi à 14h et de 18 à 22h.
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