Vous aimez la viande? Vous allez adorer la Maison du Boeuf
Jusqu’au 12 octobre prochain, il vous est encore possible de vous attabler à la Maison du Boeuf, table bruxelloise mythique recréée le temps de quelques semaines seulement à The Iris, le restaurant de l’hôtel surplombant l’avenue Louise, The Hotel. Et bien que cela implique une visite à la capitale, la table vaut drôlement le trajet.
C’est qu’un repas à la Maison du Boeuf n’est pas seulement une expérience gastronomique, c’est un véritable voyage dans le temps. C’est que le restaurant, fermé depuis plusieurs années, est une relique ô combien emblématique du Bruxelles des 70s, époque où Michel Theurel et son équipe régalaient célébrités et gourmets avec le même enthousiasme – et la même passion des produits.
Lesquels, ainsi que vous l’aviez peut-être compris à la lecture du nom de l’établissement, sont un rêve de viandards, même si la carte n’hésite pas à voyager entre terre et mer pour proposer aux nostalgiques comme aux néophytes de (re)découvrir les plats qui ont fait la renommée de ce resto bruxellois culte.
Effet boeuf
C’est qu’au menu, composé de 4 services et proposé au prix de 120 euros par personne, on retrouve le célèbre tartare au caviar, ainsi que la côte de boeuf à la viande moelleuse comme du beurre, mais aussi le bar de ligne rôti entier en écailles à la fleur de thym crémée d’échalotes et tomates au basilic.
Pour ceux qui ont tendance à bouder le poisson au profit de la viande (l’auteur de cet article, par exemple) la perspective de se voir servir un poisson entier avec écailles à de quoi faire frissonner, mais le fait est que comme chacun des plats qu’il nous a été donné de savourer, la rencontre d’une maîtrise parfaite des cuissons et d’un don pour jouer avec les saveurs dans l’assiette en fait un mets qu’on dévore jusqu’à la dernière bouchée.
En cuisine, le chef, Silvio, entré dans la Maison quand il était encore adolescent, resté jusqu’à sa fermeture en 2012 et visiblement ravi de préparer à nouveau les plats avec lesquels il a fait son éducation culinaire, enchante, secondé en salle par Benoît et son service attentionné et juste ce qu’il faut de formel. Ensemble, le duo et le reste de l’équipe contribuent à ce que la magie opère, celle-ci n’étant que renforcée par le retour délicieusement rétro à la tradition des gestes en salle, qu’il s’agisse de faire admirer la pièce de viande à la croûte alléchante, filetter le poisson entier ou encore dresser minute une pomme de terre garnie de raifort, ciboulette, lardons ou crème aigre, voire même les quatre si le coeur vous en dit.
Dans l’assiette comme dans la salle, la Maison du Boeuf fait son show, et honnêtement? On en redemande.
Passer une soirée gustative d’exception dans… un restaurant d’hôtel? Ces dernières années, c’est devenu plus courant, mais si vous appartenez fermement au camp de celles et ceux pour qui la mention évoque une salade tristounette sur fond de muzak d’ambiance, la Maison du Boeuf ainsi reconstituée au sein de The Iris pourrait bien vous faire changer d’avis.
À une époque où manger de la viande est plus indigeste que jamais, impact climatique et environnemental oblige, l’initiative, loin d’être irresponsable, montre au contraire une (succulente) voie à suivre: limiter sa consommation de protéines animales à de rares occurences, et opter à chaque fois, rareté oblige, pour des morceaux qu’on ne se paierait certainement pas au quotidien, mais qu’on savoure ainsi plus que jamais.
Si on vous partage l’adresse à deux semaines seulement de son retour au panthéon des tables regrettées, c’est parce qu’engouement oblige, il nous a fallu un moment avant de pouvoir nous y rendre. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on n’a pas regretté d’avoir fait preuve de patience. Si vous choisissez de manger à la carte, et de ne vous concentrer que sur un des plats proposés, on ne peut que vous recommander la côte de boeuf, servie accompagnée de pommes de terre en chemise, crème aigre, raifort et bacon.
Il est fort probable que vous ne puissiez jamais plus vous figurer ce que ça fait d’être Don Draper, ou tout autre big boy de l’époque, celle où le coût de la vie ne grignotait pas toujours plus les salaires, et où de toute, cela n’avait aucune importance puisque les cols blancs avaient un budget pour se faire ce genre de gueuleton sur leur pause midi, celle-là même où vous bâfrez vite fait un pauvre sandwich.
À 52 euros, ça fait « cher le steak », peut-être, mais ce n’est pas juste une pièce de viande, c’est a mood, un voyage spatio-temporel, et un précieux rappel: vous le valez bien. Vraiment, vous valez chaque bouchée. Savourez-les. Vous êtes précieux, unique et vous méritez de gourmander, d’accord?
La Maison du Boeuf
Menu disponible chaque soir sur réservation uniquement, avec un nombre de places limité à 20 couverts par service.
- Lieu : The Iris, The Hotel, Boulevard de Waterloo, Bruxelles
- Période : Du 16 septembre jusqu’au 12 octobre 2024
- Prix : 120 € par personne, hors boissons
Réservations et infos supplémentaires via www.theiris.be.