À Seraing, les espaces verts sont passés au peigne fin
S’il a déjà été prouvé que la fréquentation d’espaces verts est bénéfique sur plusieurs aspects, il n’a jamais été confirmé que leur non-fréquentation avait des conséquences. Du moins, pas avant que Tania Noël, doctorante à la faculté de Psychologie de l’Uliège, ne décide de s’intéresser à la question.
Le service de Psychologie Sociale de l’Université de Liège a été sollicité pour participer à une initiative de lutte contre la pauvreté dans le centre de Seraing. « A place to Be-come », cofinancé par les Fonds Européens de Développement Régional via l’initiative « Urban Innovative Actions », est le premier projet wallon à avoir été sélectionné. L(objectif ? Redynamiser le quartier le moins favorisé de Seraing. Un projet prévu sur trois ans: récolte de données la première année, puis mise en place d’interventions psycho-socio-écologique pour répondre aux problématiques relevées lors de la première phase et enfin, la troisième année, analyse du processus pour voir ce qui a fonctionné et ce qui peut être amélioré.
Quel rapport avec les espaces verts ?
De nombreuses études prouvent qu’un espace vert, même de petite taille, impacte positivement la zone dans laquelle il se trouve et la population qui la fréquente. Si les espaces verts amènent bien évidemment divers bénéfices à l’environnement (tel que l’augmentation de la biodiversité ou l’amélioration de la qualité de l’air), ils impactent également positivement les riverains, tant au niveau physique et psychologique.
Ces espaces verts urbains représentent également un lieu d’interaction sociale et invitent à une dynamique positive d’ouverture aux autres. Il existe d’autres études, moins connues du grand public qui montrent leur impact inconscient sur nos comportements interindividuels pro-sociaux comme l’entraide, la coopération et l’empathie.
Un ensemble de comportements particulièrement valorisés en ces temps de pandémie. Toutefois, une population ne pourra bénéficier de tous ces avantages que si ces espaces verts s’avèrent effectivement fréquentés. Pour cela, il est important de comprendre quels sont les facteurs qui nous influencent dans notre choix de fréquenter ou d’éviter ces endroits. À Seraing, il est donc important de mettre en avant la manière dont les espaces verts urbains sont perçus par la population, et comment cela impacte leur fréquentation.
Quel lien avec le confinement ?
Si l’impact de la fréquentation d’espaces verts sur nos comportements pro-sociaux est facile à vérifier, l’inverse l’est beaucoup moins. Comment prouver que le fait de ne pas s’aérer l’esprit en fréquentant des espaces verts engendre certaines attitudes ou comportements spécifiques ? Pour ce faire, il faudrait que la population se retrouve dans une situation où nous pouvons être certains qu’elle ne côtoie aucun espace vert, situation quasiment inexistante en temps normal.
Même sans nous en rendre compte, il est fréquent que nous traversions un parc urbain ou logions une l’orée de forêt de manière plus ou moins régulière… Excepté depuis le confinement !
En lisant les différentes questions posées en ligne, on ne se rend pas tout de suite compte des hypothèses sous-jacentes de cette étude. Elle représente cependant une occasion unique de tester si, en plus des effets positifs de la fréquentation d’espaces verts, la situation inverse mène à une attitude plus individualiste et à des comportements compétitifs. Si les résultats sont concluants, cela mettrait en avant l’importance et la nécessité d’avoir des espaces verts proches de chez nous, et mènerait à un changement dans la manière de les appréhender dans la dynamique d’un quartier.
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