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Des Liégeois confinés en solo se confient sur leur expérience - Boulettes Magazine

6 Liégeois confinés en solo se confient sur leur quotidien

Si pour certains, le confinement est avant tout bruyant, entre la marmaille qui braille et le partenaire qui télétravaille, pour ces 6 Liégeois confinés en solo, la période est synonyme d’isolement. Une retraite solitaire dans laquelle d’aucuns se surprennent à s’épanouir, tandis que d’autres n’ont qu’une hâte: s’entourer de gens. Confessions croisées. 

Des Liégeois confinés en solo se racontent - Boulettes Magazine

Un adjectif pour décrire ton confinement?

Conscientisant.

Pourquoi es-tu confinée en solo?

Parce que je vis actuellement seule (je suis une femme libre et indépendante ❤ )

Est-ce que tu crois qu’être seule facilite ou complique le processus?

Ça dépend. Je pense qu’il vaut mieux être seul.e que mal accompagné.e.

« Le top je crois c’est d’être avec un chat, ou des plantes. C’est bien les plantes. Pour ma part je me suis liée d’une amitié inattendue avec Sergio (un magnifique lierre du diable) »

Dans mon cas, le fait de vivre seule a facilité le confinement.

Si c’était à refaire, et que tu savais le temps que ça allait durer, tu changerais quoi?

Je me serai mieux organisée, et ce dès le départ.La première semaine a été un peu compliquée, parce qu’il a fallu que je digère l’info et que j’accepte l’idée de rester seule jusqu’à une date inconnue.

« J’ai d’abord trouvé ça atroce. Puis j’ai commencé à avoir un rythme, à me fixer des objectifs et à essayer de tirer le meilleur de cette période »

Finalement j’ai vu ça comme une sorte de retraite artistique et dès la seconde semaine j’ai trouvé le concept – l’expérience plutôt agréable. Aujourd’hui, je kiffe. En plus je n’ai jamais été autant bronzée à cette période de l’année (j’ai la chance d’avoir un balcon).

Qu’est-ce qui te pèse le plus?

Le manque de tous contacts physiques. Je suis quelqu’un de plutôt tactile : j’aime serrer mes copains, faire des gros kiss, tout ça tout ça quoi..
Dire bonjour de loin, c’est juste horrible.

« Et tatouer. J’adore ça mais genre beaucoup. Je pense que je vais m’auto-tatouer d’ailleurs, parce que là c’est plus possible »

À l’inverse, qu’est-ce qui te plaît dans cette période?

Le fait d’apprendre à prendre le temps, et ce pour tout.

« D’habitude je vis à du mille à l’heure : je renverse tout, je crame mes repas, je loupe certaines choses qui se passent autour de moi parce que je suis toujours projetée dans le 5 prochaines minutes »

Avec le confinement, je me suis dit que pour une fois, j’avais tout le temps et j’ai arrêté de me presser. Du coup, j’ai aussi pris du recul par rapport à mon travail : j’en ai profité pour tester de nouveaux effets, de nouvelles techniques. C’est trop agréable, j’espère avoir un peu progressé. J’ai aussi découvert plein de nouveaux artistes (musiciens, tatoueurs, dessinateurs, peintres) et vu quelques bons films.

« Ma maison n’a jamais été aussi blinquante. Et puis, je me rends compte aussi que je ne suis pas une si piètre cuisinière que ça »

J’ai trouvé une excellente hygiène de vie, et c’est super chouette.

Tu te réjouis de la fin du confinement? Pourquoi?

Oui. Même si maintenant je le vis bien, je me réjouis quand même d’un retour à la vie normale.  L’idée de revoir les copains, ma famille (surtout mes deux grands mères qui sont seules et mes 2 frères et soeurs <3) mes collègues (mes Grizzlies du love). Retrouver un Mojo, et petit à petit pouvoir se reboire des Chouffes en terrasse sans être à 2m de distance l’un de l’autre, ça me tente quand même pas mal, oui.

Qu’est-ce que cette période t’aura appris?

J’y reviens : j’ai appris à prendre le temps.

« Une fois le confinement levé, j’espère vraiment garder cette optique de vie. Me poser plus, et être vraiment dans l’instant, viser la qualité ».

Je pense d’ailleurs reproduire ça chaque année : reprendre une période, une espèce de « retraite » comme je l’ai écrit plus haut (genre un mois, peut être deux). Un temps, une pause pour avoir un regard nouveau, pour tester, essayer, me permettre l’erreur. Bref, un temps pour évoluer. Mais en gardant ma vie sociale, parce que y a rire et rire quand même.

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Un adjectif pour décrire ton confinement?

Surprenant! Je ne m’attendais pas du tout à le vivre aussi bien.

Pourquoi es-tu confiné en solo?

Je suis confiné en solo d’une part parce que j’ai emménagé seul au mois d’octobre, et d’une autre part parce que j’ai refusé de le faire chez mes parents ou chez un ami.

« Je voulais me confronter à la solitude comme une épreuve, un dépassement »

Est-ce que tu crois qu’être seul facilite ou complique le processus?

Pour moi, ça le facilite. Ici, il n’y a aucun risque de conflit si ce n’est avec mon chat. Et je dispose de ma journée comme il me plait, parfois en ne faisant rien du tout.

Si c’était à refaire, et que tu savais le temps que ça allait durer, tu changerais quoi?

Honnêtement, je ne changerais pas grand-chose.

« Si ce n’est que je préparerais plus d’activités, parce que je commence à me lasser du peu que j’ai à disposition »

C’est très monotone.

Qu’est-ce qui te pèse le plus?

L’inactivité. En temps normal, je suis toute la journée sur mes pieds, soit au travail soit pendant mes déplacements. Ici, je me force à faire du sport 2 ou 3 fois par semaine et à aller courir pour prendre l’air.

À l’inverse, qu’est-ce qui te plaît dans cette période?

« J’en suis le premier étonné mais ce qui me plait le plus c’est la solitude. Le fait d’être seul permet de réfléchir de manière plus posée sur beaucoup de choses et de faire le point avec soi-même. »

Tu te réjouis de la fin du confinement? Pourquoi?

Je me réjouis qu’il soit fini pour revoir mes clientes, mes collègues, ma famille. Et pouvoir planifier quelque chose avec mes amis.

Qu’est-ce que cette période t’aura appris?

« Avec le stress du quotidien, on s’oublie souvent. Le confinement m’aura appris beaucoup sur moi-même. Il a été l’occasion de m’arrêter et de m’écouter à nouveau. D’apprendre à m’aimer, à prendre soin de moi, de mon corps »

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Magdalena Mauro

Un adjectif pour décrire ton confinement?

DUR. Tout simplement.

Pourquoi es-tu confiné en solo?

Je vis seule (avec mes 2 chats). Je suis divorcée depuis quelques années, et mon fils a quitté la maison et vit à l’autre bout de la Belgique.

Est-ce que tu crois qu’être seul facilite ou complique le processus?

Les deux.

« D’un côté, c’est plus facile, car il n’y a aucun conflit à gérer, impossible de se disputer avec qui que ce soit. De l’autre, c’est plus difficile, car il n’y a personne non plus à serrer dans ses bras ».

Si c’était à refaire, et que tu savais le temps que ça allait durer, tu changerais quoi?

Je ne changerais rien : je respecte STRICTEMENT les règles de confinement, j’essaie toujours de me comporter en citoyenne responsable.

Qu’est-ce qui te pèse le plus?

Ne pas pouvoir être physiquement au milieu de mes merveilleux élèves, et bien sûr ne pas pouvoir serrer quelqu’un dans mes bras.

À l’inverse, qu’est-ce qui te plaît dans cette période?

« J’ai commencé à faire du sport (ben oui, dans la maison) et j’ai repris contact avec certaines personnes ».

Tu te réjouis de la fin du confinement? Pourquoi?

OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!! Revoir ceux que j’aime, partager un repas, retrouver mes étudiants, aller DANSER, recommencer à VIVRE sans angoisse (on peut rêver !).

Qu’est-ce que cette période t’aura appris?

« Que, hélas, certains humains ne comprennent RIEN et que la logique FRIC-POGNON-GROS SOUS du capitalisme à outrance l’emporte encore sur la Vie et la Nature »

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Un adjectif pour décrire ton confinement?

Je ne sais pas trop comment le formuler en un mot… Je suis resté beaucoup trop longtemps à me morfondre et à cogiter, ce qui m’a fait déprimer inutilement.

Pourquoi es-tu confiné en solo?

Ma copine a dû rester chez elle, et je vis seul.

Est-ce que tu crois qu’être seul facilite ou complique le processus?

Il m’a fallu du temps pour me retrouver et accepter la situation, mais globalement je dirais que cela complique le processus quand on n’est pas habitué à être complètement seul.

Si c’était à refaire, et que tu savais le temps que ça allait durer, tu changerais quoi?

« Je commencerais dès le début à faire des activités constructives, le ménage, et surtout, à ne pas me morfondre et me laisser vivre ».

Qu’est-ce qui te pèse le plus?

Le manque de contact physique.

À l’inverse, qu’est-ce qui te plaît dans cette période?

La possibilité de faire ce que je veux, quand je veux. Je prends le temps de me perfectionner dans ma passion, la musique.

Tu te réjouis de la fin du confinement? Pourquoi?

Oui, j’ai hâte de retrouver ma copine, de recommencer à travailler et de pouvoir à nouveau me produire en concert.

Qu’est-ce que cette période t’aura appris?

J’ai vécu une vraie remise en question, cela m’a permis de réaliser les choses sur lesquelles je dois travailler sur moi-même afin de devenir une meilleure personne, pour moi et pour mon entourage.

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5 Liégeois confinés en solo se confient - DR - Jacqueline Hock

Un adjectif pour décrire ton confinement?

Sérénité.

Pourquoi es-tu confinée en solo?

Parce que je suis célibataire.

Est-ce que tu crois qu’être seule facilite ou complique le processus?

Tout dépend d’avec qui on partage le confinement…

« C’est quand même difficile de ne pas avoir de contacts physiques. Heureusement qu’il y a les appels vidéo ».

Si c’était à refaire, et que tu savais le temps que ça allait durer, tu changerais quoi?

J’irais chercher des matériaux nécessaires à mon travail.

Qu’est-ce qui te pèse le plus?

« Cuisiner sans jamais pouvoir partager les repas »

À l’inverse, qu’est-ce qui te plaît dans cette période?

Avoir tout mon temps pour la création.

Tu te réjouis de la fin du confinement? Pourquoi?

Oui, pour pouvoir revoir mes enfants et des amis le soir… Et en même temps non, parce que cela marquera la fin de ce temps entièrement dédié à mon activité artistique.

Qu’est-ce que cette période t’aura appris?

Qu’habituellement, je consacre beaucoup trop de temps à des choses qui m’ennuient.

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5 Liégeois confinés en solo se confient - DR - Tom Devroye

Un adjectif pour décrire ton confinement?

Expérimental

Pourquoi es-tu confiné en solo?

Parce que j’habite seul, que je ne suis pas en relation amoureuse et que je ne désirais pas être confiné avec une autre personne.

Est-ce que tu crois qu’être seul facilite ou complique le processus?

Les deux. D’un côté, cela facilite grandement les choses parce que je ne pourrais supporter (presque) personne plus de 24 heures (et réciproquement). D’un autre côté – on ne va pas se mentir – confiner seul (et respecter le confinement), ça donne des journées longues et solitaires avec parfois des questionnements et des réflexions sans fin.

« Donc, en gros, je dirais que je suis heureux d’être seul parce que c’est certainement la moins pire des possibilités… »

Si c’était à refaire, et que tu savais le temps que ça allait durer, tu changerais quoi?

Je pense que j’aurais mis le paquet pour retaper ma mini-terrasse de 4 mètres carré avec un transat et des plantes, et que j’aurais acheté un canapé méga confortable pour binge-watcher des séries calmement sous un plaid le soir.

Qu’est-ce qui te pèse le plus?

Le manque de verres en terrasse/soirées/rencontres/sexe. J’aime le contact social, j’aime faire des câlins, j’aime le contact visuel, pouvoir toucher, observer, rencontrer des nouvelles personnes.

« Et là, à part la caissière du Cora le samedi après-midi lors de mon escapade hebdomadaire pour faire le plein de boîtes de thon et de vin blanc en promo, j’ai pas vraiment l’occasion d’avoir ce contact social si important… »

Ceci dit, elle est toujours très très sympa et le lien qui nous lie est très singulier.

À l’inverse, qu’est-ce qui te plaît dans cette période?

Paradoxalement un sentiment de liberté. Comme si j’étais libre dans une prison. Mais surtout, le sentiment de vivre un moment unique que toute l’humanité partage. J’ai parfois ce sentiment très « bizarrement agréable » à un enterrement ou à la Messe… pas que j’aime enterrer quelqu’un ni que j’aime écouter un prêtre me sermonner pour tous mes péchés – rassurez-vous! – mais plutôt pour ce sentiment de communion/communauté.

« On est là, tou-te-s ensemble et on partage quelque chose de commun. Ça a un côté ultra puissant qui me fout la boule au ventre ».

Tu te réjouis de la fin du confinement? Pourquoi?

Oui et non. Honnêtement, j’ai hâte de pouvoir à nouveau (un jour) serrer mes proches dans mes bras, travailler avec des êtres vivants qui parlent (mes collègues), boire sur la place du marché, danser collé-serré jusqu’à 9h du matin, finir chez un bel inconnu (et aussi ne pas me balader avec une petite bouteille de gel hydro-alcolique et des longuettes au Detol) mais d’un autre côté, c’est tellement le luxe de faire exactement ce dont on a envie, quand on a envie, comme on on a envie (sachant qu’on a du temps à rallonge) sans devoir se forcer à aller à des évènements auxquels on a 0 envie d’aller ou de passer des moments avec des gens qui te saoulent après 2 minutes 30 de conversation.

Qu’est-ce que cette période t’aura appris?

Que je peux me supporter 24/7 et que je m’entends plutôt bien avec moi-même. Un grand enseignement, croyez-moi!

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Photo de couverture: Unsplash / Anthony Tran – Montage Boulettes Magazine

Journaliste pour Le Vif Weekend & Knack Weekend, Kathleen a aussi posé sa plume dans VICE, Le Vif ou encore Wilfried, avec une préférence pour les sujets de société et politique. Mariée avec Clément, co-rédacteur en chef de Boulettes Magazine, elle a fondé avec lui le semestriel SIROP, décliné à Liège et Bruxelles en attendant le reste du pays.