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Au poil : rendez-vous capillaire au Baron

Aujourd’hui, je franchis un grand pas dans ma vie. J’ai rendez-vous chez le barbier. Fini les années d’insouciance, à voir mon poil pousser n’importe comment. Fini le temps où chaque blocus, chaque camp scout, chaque départ en vacances se vivait comme une expérience capillaire. Fini d’user de ma pilosité pour souligner la nature sauvage de mon existence, à grand renfort d’Axe Atlantis.



Alors que je traverse la ville pour me rendre au Baron, je repense à mes 12 ans, lorsque Wilkinson[1] m’envoyait par la poste mon premier rasoir en guise de bon anniversaire ; un Quattro Titanium, équivalant tranchant dans le monde du rabot de ce que le Nimbus 2000 est au balai. 

Et si Samson avait raison ? Est-il bien raisonnable d’accepter ainsi qu’on me la coupe ? Trop tard, le temps joue contre moi. Hier les dents de sagesse, aujourd’hui, la barbe. A bientôt trente ans, il est temps de me rendre à l’évidence. Même après trois semaines de vacances en jungle, celle-ci dépasse à peine le centimètre et demi, pas de quoi fanfaronner. Quoique.


Au baron, mi-club, mi-sal(o)on

À peine arrivé rue Sébastien Laruelle, je reprends du poil de la bête. C’est au n°5 que Antho et Pascal, deux purs Liégeois, ont ouvert leur salon. Ambiance Barber Club soignée jusque dans les moindres détails, le lieu a franchement de quoi plaire. Grande glace à l’ancienne, sièges d’époque en cuir et même un bar à whiskies. Devant la vitrine, pas d’appaloosa, mais un coffee-racer. Pourtant, pas de doute. Si Mike S. Blueberry avait été liégeois, c’est ici qu’il serait venu se faire tailler la barbe.


Cette atmosphère authentique et vintage, c’est d’ailleurs ce que recherchent les deux associés. Un concept qui pour eux va bien au-delà du design. Ce que l’on a voulu, me dit Pascal, c’est un cadre qui soit cohérent avec un concept. Avant, on ne se rasait pas soi-même. Aujourd’hui, on pense que c’est à la portée de tout le monde et on oublie que barbier, c’est un métier. Y’a tout un protocole qui joue. Barbier, ce n’est pas le gars qui t’arrache la tête. C’est un moment de détente, une expérience et un service.


Ici, ce n’est pas la taille (de la barbe) qui compte, c’est le plaisir que l’on y trouve

Bien installé sur mon siège à bascule balancier. Je discute avec Pascal et on se met d’accord sur une coupe de barbe. Jehanne attend pour les photos, je repasserai donc une autre fois pour les cheveux. 
Ici, on vient d’abord pour le conseil. Pas besoin d’attendre d’avoir une barbe jusque par terre. Qu’on ait un projet ou qu’on ait tout simplement envie de changement, une barbe de quelques jours suffit déjà à être tracée. Dans mon cas, trois semaines, ça semble être la tape. Plusieurs choix s’offrent à moi. Je décide de partir sur une coupe qui fait ressortir la moustache, un peu plus rock. Et puis, je dois bien avouer, j’ai toujours adoré My Name Is Earl (poke Joy Kath). 



Au Baron, on vient surtout pour le service. Soigné aux petits oignons, Pascal se démène et le grand ballet commence. Tondeuse, plumeau, serviette chaude, ciseaux, mousse à raser, rasoir, serviette froide, plumeau ou était-ce mousse à raser, tondeuse, serviette froide, serviette chaude, plumeau,  plumeau, rasoir ? Peu importe, je me laisse gagner par la magie du rituel. Au passage, j’ai même droit à un petit massage. Alors que des senteurs de bois me parviennent, je me mets à penser. Avec autant d’accessoires, Antho et Pascal sont au moins médaillés shifumi. Sous ma serviette (la chaude ou la froide ? Allez savoir), je jurerais avoir entendu Jehanne dire qu’elle en viendrait presque à regretter de ne pas en avoir une, de barbe. 
Une demi-heure plus tard, fin de la cérémonie. Levée de rideau et enlèvement de serviette. Suspens, suspens, je trépigne et finis par me découvrir une belle moustache et la mine resplendissante, convaincu par mon passage Au Baron. Pascal, lui aussi, à l’air convaincu. Il sait que le protocole plait et que les gens viennent chez lui pour se détendre. Raison de son succès ? Sans aucun doute, puisque j’apprends entre deux poignées de mains, qu’avec Antho, il planche sur l’ouverture d’un second établissement. D’ailleurs, l’appaloosa devant la vitrine, c’est celui de l’architecte, venu discuter du projet. Quant à la date et au lieu d’ouverture ? Pascal tient à garder la surprise entière. Mystère, mystère.

Tiens, en parlant de mystère, il me reste un dernier point à éclaircir. Cette moustache, qu’en pensera Kath ? Ça tombe bien, il est 13h et elle bosse à deux pas. L’occasion rêvée d’aller manger un petit bout en tête à tête au café Sauvenière et lui montrer ma nouvelle bouille. Je suis sûr qu’elle aussi, elle appréciera.      



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BARON site Internet page Facebook / adresse : Rue Sébastien Laruelle 5, 4000 Liège



[1]Le coutelier, pas le petit bonhomme du Plaza Athénée

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