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Douce Croyance - Marionnettes - Folklore wallon - Gustine Maka

Les marionnettes Douce Croyance donnent vie au folklore wallon

Douce Croyance, c’est le projet de Fabien Vervenne, passionné de contes et légendes en tout genre, mais c’est aussi et surtout une ode au folklore wallon, auquel il rend vie à l’aide de ses marionnettes oniriques, qu’on croirait sorties d’un clip de Mathias Malzieu ou The Knife. Un projet enchanteur garanti de ravir petits et grands enfants. 

Installé à Jambes, à deux pas de Namur, Fabien est familier de Liège, où il a suivi un graduat en graphisme à Saint-Luc il y a déjà 10 ans de ça, et où il affirme avec enthousiasme avoir d’excellents souvenirs. Illustration, création de fanzines, lomographie… Depuis son diplôme, ce touche-à-tout de talent, aujourd’hui en charge du studio graphique pour l’agence de communication Hugggy, s’est essayé à de nombreuses disciplines, avant de lancer le projet Douce Croyance il y a deux ans. « Je suis un passionné de folklore, de contes et légendes et je me renseigne sans arrêt sur le sujet au travers de nombreux ouvrages, ceux de Marcellin La Garde, Edmond Dauchot et Albert Moxhet, pour ne citer qu’eux. D’ailleurs, notre Wallonie n’a rien a envier aux autres en la matière. Je dis toujours que je suis nostalgique d’une époque que je n’ai pas connu, l’ère pré-industrielle, lorsque l’homme travaillait au champs, respectait la nature et vivait en fonction de ses cycles.Une époque plus dure et éprouvante mais certainement plus authentique que celle d’aujourd’hui » explique Fabien. Une authenticité « à la dure » qui lui a inspiré son projet.

« La Wallonie regorge de contes, de mythes et légendes populaires… Ces histoires racontées autrefois au coin du feu, où l’on tenait en haleine les grands comme les petits, où rires et effroi pouvaient se côtoyer. Bois profonds, rivières sinueuses et sauvages, macrales, nutons et autres personnages singuliers enrichissaient alors l’imaginaire de nos aïeux. Ce sont les fantômes de ces moments que je souhaiterais voir refaire surface ».
Un projet culturel, mais aussi engagé: « nos enfants sont projetés dans un monde où les rapports humains sont minimisés au profit l’intelligence artificielle, où les gens ne s’écoutent et ne se parlent plus. à travers ce projet, mon souhait le plus cher est de remettre en lumière ces histoires que se racontaient nos ancêtres afin de transmettre de manière ludique ce riche patrimoine enfoui ».

Douce Croyance Folklore Wallon

Douce Croyance Folklore Wallon

La douce croyance d’un « grand gamin »

Si Fabien se décrit en souriant comme un « grand gamin barbu », c’est avec une minutie impressionnante qu’il donne vie à ses personnages. « Le processus est assez long. Il faut se renseigner sur le personnage, l’analyser et le caricaturer pour tirer ses traits distinctifs.Puis vient l’étape de la sculpture sans oublier l’armature du corps… après viennent la cuisson, la peinture et la conception des vêtements ». Et d’expliquer que « niveau timing, cela dépend de la complexité du personnage ! Avec mon train de vie, sortir une poupée par mois serait un exploit » rit-il, même s’il peut heureusement compter sur le soutien de ses proches, notamment Zena, la maman de sa compagne et ses « mains de fées », pour la réalisation des costumes, tandis que le papa de Fabien apporte son soutien pour certains aspects techniques.
« Je pense que donner vie à une histoire peut se faire de bien des manières, mais donner une âme à des personnages ne peut se faire que d’une façon. Créer des poupées lie tout ce que j’aime : la réflexion et l’étude du sujet, trouver et cibler les traits en dessinant, et puis l’étape finale, sculpter et donner une vie au personnage ».

Et de confier que l’aspect distinctif de ses marionnettes naît de jolis hasards: « j’analyse le personnage que je souhaite réaliser, je le dessine dans mon carnet en tachant d’y trouver ses particularités…et au final j’arrive à un résultat différent de ce que j’ai dessiné ! C’est ça qui me plait en fait, c’est de l’improvisation guidée on va dire ».

 Folklore Wallon Marionnettes

Douce Croyance Folklore Wallon

Un terroir étrange et merveilleux

Le folklore wallon, lui, s’est imposé comme une évidence. « Avant tout parce que c’est ma région et que j’y suis très attaché. Nous avons un merveilleux terroir et des forêts liées à des histoires toutes plus étranges les unes que les autres ».
« Comme le dit Albert Moxhet, l’Ardenne et la Bretagne sont des soeurs lointaines et notre patrimoine est tout aussi fabuleux et finalement si peu mis en évidence comparé à sa grande soeur ».
Et de confier être particulièrement fasciné par l’histoire de Gustine Maka, sorcière du Val de Salm, ainsi que celle de Christian Vranken, petit garçon complètement omnibulé par les Macrales durant l’année 1972. Objectif à long terme? Réaliser des bouquins pour « enfants ». « Les histoires abordées seront relativement sombres, il y aura une double lecture, pour les parents, et pour les petits » explique Fabien, qui a aussi pour but de proposer une lecture en wallon des textes, et confie suivre actuellement les lignes d’un scénario rédigé il y a quelques mois de cela, en espérant aboutir sur l’ensemble des personnages et du décor d’ici à la fin de l’année.

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Journaliste pour Le Vif Weekend & Knack Weekend, Kathleen a aussi posé sa plume dans VICE, Le Vif ou encore Wilfried, avec une préférence pour les sujets de société et politique. Mariée avec Clément, co-rédacteur en chef de Boulettes Magazine, elle a fondé avec lui le semestriel SIROP, décliné à Liège et Bruxelles en attendant le reste du pays.