» Liège a une volonté de devenir ‘the place to be’ « : rencontre avec Delphine & Marie, couveuses d’entreprises
Ces derniers mois, ça bouge pas mal à Liège et la ville se forge un ADN plus branché que jamais au gré des initiatives originales qui s’y implantent. Derrière bon nombre d’entre elles se cache Job’In & sa couveuse d’entreprise. On a papoté avec Delphine Marischal et Marie Dedry, deux des membres de l’équipe, pour découvrir comment ça marche, au fait, de couver une entreprise – on vous rassure tout de suite: non, il ne faut pas s’assoir dessus en attendant qu’elle éclose.
Delphine: J’ai 37 ans, 2 enfants et suis diplômée en commerce extérieur de l’Helmo.
Après 3 ans de banque au Grand-duché du Luxembourg, 2 ans en tant que commerciale puis 5 ans comme Account Manager dans de agences marketing et communication, j’ai souhaité devenir indépendante dans la mode.
En 2011, j’ai poussé la porte de Job’In afin d’être accompagnée dans l’étude de mon projet. Un an plus tard je créais Miroir Miroir (magasin de vêtements et accessoires pour dames créés par des stylistes belges) via la couveuse d’entreprise.
L’une des premières personnes que j’ai contacté suite à ma décision, c’était Marine de chez Job’In. Là, j’ose poser la question « Y-a-t-il un futur poste vacant chez Job’In car ce serait la reconversion parfaite pour moi ». N’ayant pas obtenu de non, je postule, passe les examens et les interviews et je décroche le poste de conseillère en couveuse d’entreprise et formatrice!
Marie: Moi j’ai rencontré François Dubois lors de ma dernière année d’études en Gestion Culturelle à l’ULB. C’est lui qui coordonne la pépinière d’entreprise design de chez Job’IN. J’avais
besoin de son point de vue sur l’entreprenariat dans la mode, car mon mémoire avait pour thème « La mode à Liège ». Le courant est bien passé, et j’ai décidé que c’est chez Job’In design que j’aimerais travailler !Mémoire réussi, je participe à la Summer session à l’Université de la Mode de Lyon. Ce qui me permet, quelques mois plus tard, de décrocher mon premier emploi dans une boite bruxelloise, qui s’occupe des productions de vêtements des marques belges et françaises (haut de gamme).
En parallèle, j’étais bénévole chez Microstart Bruxelles. J’aidais des entrepreneurs dans la construction de leur projet Mode. Mais j’aime Liège, et je rêve d’y travailler ; du coup j’ai décidé de postuler chez Job’In design (je les suivais de près !) et j’ai obtenu un entretien.
J’ai commencé en Août 2013 comme conseillère design.
Bon, mais ça veut dire quoi alors, « conseillère en couveuse d’entreprise »?
Delphine: Mon rôle de conseillère en couveuse consiste au suivi opérationnel des entreprises et à l’accompagnement des personnes qui testent leur activité. J’aide ces futurs indépendants à adopter les bonnes pratiques entrepreneuriales et à acquérir une stratégie solide de développement. Je les aide beaucoup dans leurs démarches de prospection, de vente, de facturation et dans la compréhension des chiffres comptables. C’est un travail très varié et passionnant. J’apprends de nouvelles choses chaque jour car j’accompagne des métiers très différents. Pour le moment, mes « couvés » sont composés d’architectes d’intérieur, une éducatrice et promeneuse canine, un marchand d’épices, une esthéticienne, un créateur de jardin naturel, un vidéaste, une nutritionniste et bien d’autres encore !
Marie: Je suis conseillère au sein de la pépinière mode et design. Nous sommes une petite équipe qui a son fonctionnement propre, lié au secteur du design, mais qui appartient à la structure Job’In. Nous partageons les mêmes méthodes et les mêmes valeurs. Le tout adapté aux contraintes du secteur du design.Un projet design prend plus de temps à se mettre en place, à être rentable. Nous organisons aussi 4 fois par an des Afterwork/ Regards Croisés. Ce sont de chouettes soirées durant lesquelles des intervenants (souvent renommés- Rudy Ricciotti, Julien de Smedt, Natalia Brilli,…) discutent d’un thème original, en lien avec le design. S’en suit un drink convivial durant lequel la centaine de participants se rencontrent. De là se créent de chouettes collaborations!
Et l’accompagnement, ça se passe comment?
Les 20-30 ans ont de plus en plus envie de lancer leur entreprise. Cette jeune génération, en quête d’aventure et de liberté, se recentre sur les valeurs fortes comme l’écologie, le partage, les communautés et donc l’humain mais également les nouvelles technologies. De là en découlent des projets innovants et originaux. C’est d’ailleurs ce que nous conseillons : sortir du cadre, avoir un bon réseau, mesurer les risques par rapport à sa situation personnelle, trouver et connaitre son positionnement, avoir de valeurs fortes et les communiquer : ce sont des facteurs, clés du succès d’une nouvelle entreprise. Et puis, il ne faut pas avoir peur de l’échec et du regard des autres !
Des exemples de success stories avant de se quitter?
Si on doit épingler quelques belles histoires, alors, Les filles à Papa, marque de vêtements accompagnées par Job’In design qui s’exporte et qu’on trouve aujourd’hui sur Rodeo drive à Beverly Hills. La Brasserie C, qui a été d’abord été testée en couveuse d’entreprise . Il y a aussi, Sylvain Willenz (designer), Wattitude (rue Souverain pont), DorianeVan Overeem,… Et puis tant d’autres:
Sinon, le projet « Grand maison » va bientôt ouvrir. Il s’agit d’un lieu d’exception en plein cœur de Liège où de vrais brunches seront servis entre autres choses.