Boulettes Magazine

Le magazine gourmand de découvertes
TOP
boulets à la liégeoise - oOps (DR)

5 infos que vous ignoriez sur les boulets à la liégeoise

Les boulets à la liégeoise sont tellement indissociables de la ville qu’on a tenu à leur rendre hommage avec le titre de ce magazine. Mais que sait-on au fond de cette spécialité à part que forcément, les meilleurs, ce sont ceux de Maman? Gros plan sur 5 délicieuses infos que vous ignoriez (peut-être) au sujet des traditionnels boulets. 

1) C’est une faute de français

Dites à n’importe quel Principautaire que vous mangez des « boulettes à la liégeoise » et le regard noir qu’il vous jettera suffira à vous couper l’appétit. Et pourtant, il s’agit-là du phrasé exact: si à l’origine, « boulette » est un terme utilisé exclusivement pour la gastronomie, et plus précisément, « des petites boules de chair hachée », le terme « boulet », lui, ne figure dans aucun dictionnaire pour faire référence à une spécialité culinaire. Oh la boulette!

2) La recette daterait du 18e siècle

On la retrouve en tout cas pour la première fois dans un manuscrit culinaire datant de l’époque, et faisant état d’une recette de boulets quasiment identiques à ceux servis aujourd’hui. Seule la viande utilisée varie, les gourmets de l’époque ayant tendance à préférer e veau au bœuf.

3) Les boulets à la liégeoise étaient un plat de fête

Les boulets, une spécialité populaire? Au contraire, ainsi que l’explique l’historien de la gastronomie Pierre Leclercq,  » il suffit de lire les recettes du 18e siècle pour s’apercevoir qu’elles ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Seules les personnes aisées peuvent s’offrir du veau frais, de la graisse de bœuf, du macis ou de la noix de muscade. Ce n’est qu’au cours du siècle dernier que la boulette s’est véritablement démocratisée ».

« La boulette est un nouvel exemple de plat de la gastronomie aristocratique qui a suivi l’habituel chemin vers la cuisine bourgeoise, puis populaire »

Boulettes à la liégeoise - La Chef A

Boulets à la liégeoise – La Chef A

4) Une confrérie leur est dédiée

La confrérie du Gay Boulet, dont l’objectif est « de faire connaître le boulet liégeois à travers le monde. L’objectif poursuivi est aussi de défendre la qualité artisanale de ce mets trop souvent galvaudé ». La confrérie est régentée par le Comitiboulet, qui comprend les 11 membres fondateurs, et dont le nom « bouletisé » rappelle leur fonction. Chaque membre du Comitiboulet, ainsi que son épouse, porte le titre de Grand Maître.

« Le costume des Grands Maîtres consiste en un pantalon noir, une chemise blanche arborant l’écusson de la Confrérie, une cravate jaune, une longue cape mauve, attachée par une chaîne dorée composée de trois rangs, une épitoge jaune or placée sur l’épaule gauche, rehaussée de l’écusson de la Confrérie, ainsi que celui du perron liégeois. Il se complète d’un jabot en dentelle blanche, de deux boules de laine brune portées à droite, au niveau de la ceinture, et d’un béret mauve traversé, sur le côté droit, d’une cuillère en bois »
Entre autres activités, la confrérie remet chaque année le Boulet de Cristal au meilleur boulet de Liège. Un honneur qui a notamment été accordé à la brasserie Les Terrasses, dans le centre-ville, mais aussi Aux Chandelles, à Grivegnée, ou encore chez Rive Droite à Chaudfontaine.

5) Et le lapin alors?

Le véritable nom de ce mets traditionnel est le « boulet sauce lapin ». Mais pourquoi donc, au fait? Si la sauce porte le nom de « sauce lapin », elle n’en a toutefois jamais contenu dans sa recette, mais tiendrait plutôt son nom de madame Géraldine Lapin, née Corthouts, épouse d’Ernest Lapin (1868-1922), receveur des contributions dans la banlieue liégeoise.

Votre curiosité n’est pas rassasiée? 

(Les boulets en couverture ont été préparés par oOps)

Boulettes Magazine, c'est une publication en ligne faite par et pour des Liégeois, avec l'envie de mettre en avant toutes les initiatives qui rendent la Cité si ardente... et parfois aussi souffler sur ses flammes quand c'est nécessaire :)