Boulettes Magazine

Le magazine gourmand de découvertes
TOP
Amandine Star Ac' 1 - Montage Boulettes Magazine

Amandine revient sur les coulisses de la Star Ac’ 1

L’Histoire l’aurait presque oublié, mais Mario Barravecchia n’était pas le seul Liégeois de la Star Ac’ 1: il y avait aussi Amandine, partie de son plein gré du Château après quelques jours sur place seulement. Alors que le confinement a été l’occasion de redécouvrir les primes, diffusés gratuitement sur YouTube, et qu’Olivia Ruiz a récemment avoué avoir « détesté l’émission », Amandine revient sur les coulisses du concours de chant qui a changé le paysage télévisuel. 

« Run baby run baby run baby run ». Les premières notes du générique de la Star Ac’ 1 retentissent et soudain, c’est comme si on avait remonté le temps de plusieurs années. 19 ans, pour être précis (!). À l’époque, la téléréalité n’est pas encore ce qu’elle est aujourd’hui, les réseaux sociaux n’existent pas, et si le Loft a fait des vagues, il n’a toutefois pas été diffusé en Belgique. C’est donc avec les yeux émerveillés et une certaine innocence que des milliers de téléspectateurs découvrent le premier prime de la Star Ac’ et la promesse d’un concours de chant d’un nouveau genre, avec la possibilité de suivre les moindres faits et gestes des participants. Un rêve pour le voyeur qui sommeille en chacun d’entre nous, même si rares seront ceux qui payeront pour avoir accès à la chaîne qui diffuse des images du château en boucle, 23 heures sur 24. Pas besoin: les primes et les récapitulatifs sont assez remplis de détails juteux comme ça, et ce qui n’est pas couvert par les émissions s’étalent en couverture de tous les magazines people de l’époque (RIP 7 Extra et al).

Capture d'écran Star Ac' 1

Dès la première émission, certains talents (et personnalités) crèvent l’écran, de la gouaille de Jean-Pascal à l’innocence d’Olivia Ruiz, et s’il est difficile de discerner en Jenifer la future grande gagnante, excellente surprise pour les Belges agglutinés devant leurs écrans, il y a plusieurs compatriotes dans l’émission, et parmi eux, carrément deux Liégeois, Mario et Amandine.

Un autre regard

Si à l’époque de leur présentation au grand public, c’était l’excitation qui primait (« une nouvelle émission! » la possibilité d’épier les moindres faits et gestes des candidats! » et il ya des Belges! »), près de 20 ans plus tard, les mentalités ont changé, et si la vision des primes suscite un sourire nostalgique, elle pose aussi question. Et peut-être jamais plus qu’au moment de découvrir la présentation d’Amandine…

Amandine Starc Academy 1 - Capture d'écran Star Ac' 1

Souriante, franche et dynamique, la belle est une Liégeoise, une vraie, sans chichis, mais visiblement, pour la production, elle est aussi la Belge de service, et tant qu’on y est, un peu potiche aussi. Gros plan sur son reflet dans le miroir et elle qui se qualifie de « narcissique », suivi dans la rue où on lui fait parler de son frère « qui y vit », et cerise sur le gâteau sexiste et peu respectueux de cette présentation, dans son portrait, on la qualifie de « collectionneuse de culottes », simplement parce que la jeune femme a confié ne pas savoir se séparer de ses vêtements. C’était donc ça la Star Ac’ 1? 19 ans après la diffusion de l’émission, Amandine porte un regard éclairé sur le programme qui lui a brièvement fait goûter à la gloire.

Lire aussi: Sexisme, homophobie, racisme… On a revu la Star Academy 1

Amandine Bisqueret - Capture d'écran Star Ac' 1

Brièvement? Deux semaines et demi seulement après son entrée dans le château, la native de Huy, âgée de 23 ans à l’époque, décide en effet de claquer la porte. Pas d’album ni de tournée pour elle, un choix que celle qui continue de chanter ne regrette pas aujourd’hui, pas plus que sa participation à l’émission. « À l’époque je prenais des cours de chant et le truc est arrivé un peu par hasard, j’ai répondu à un casting, quelqu’un m’avait envoyé l’info et je me suis retrouvée parmi les finalistes sans vraiment m’y attendre, je ne pensais pas aller jusque Paris. J’ai fait ça pour le fun et par curiosité, c’était la première edition donc on ne savait pas ce que ça allait être, moi j’aimais bien chanter et je me disais que ça pouvait être chouette » se souvient Amandine, aujourd’hui maman d’un petit bout qui babille en fond sonore, et éclate d’un rire franc quand on la lance d’emblée sur sa fameuse séquence de présentation dans le premier prime.

« Aujourd’hui, il y a les réseaux sociaux et la société est beaucoup plus narcissique, donc ça choque moins, mais à l’époque, la manière dont ils me dépeignaient était très choquante. D’ailleurs, le jour du prime, ils ont prétexté des retouches maquillage pendant la diffusion de mon portrait pour que je ne le voie pas… C’était du grand n’importe quoi, une construction complète de la part de la production qui a sorti des paroles réparties sur une journée entière de tournage de leur contexte ».

Amandine Bisqueret - Capture d'écran Star Ac' 1

« C’est tellement con d’avoir dit que je collectionnais les petites culottes que maintenant ça me fait rire » avoue la Liégeoise, qui n’a décidément rien perdu de son franc-parler, mais confie toutefois ne pas du tout avoir été informée que les primes allaient être rediffusés durant le confinement. « Quand j’ai découvert ça je me suis dit qu’on allait encore m’emmerder avec la Star Ac’ 1… À l’époque, je n’avais pas du tout apprécié le portrait fait de moi, et j’ai d’ailleurs axé mon mémoire de fin d’études en journalisme sur la manière dont on rédige les biographies des candidats dans la Star Academy et toute la mise en scène qu’il y a autour ».

Du pipeau, la Star Ac’ 1?

« D’emblée, les portraits sont construits pour que les spectateurs s’identifient ou rejettent certains candidats. Moi ça m’oppressait toutes les règles dans le château, le téléphone,… Je n’avais pas envie de participer à l’émission à n’importe quel prix » souligne Amandine. Même s’il n’en allait pas ainsi de tous les pensionnaires du château…

« J’ai rencontré des candidats sur place qui auraient vendu leur âme pour signer un contrat. J’ai même du tenter de raisonner certains participants de la Star Ac’ 1 qui étaient tellement excités de passer à la télé qu’ils ne faisaient pas attention à ce qu’ils signaient. À l’époque, passer à la télé était la reconnaissance suprême et certains étaient prêts à tout »

Des noms? Amandine garde un silence poli, mais accepte toutefois de se confier sur ses liens avec certains candidats de la Star Ac’ 1.

« Jean Pascal est toujours resté fidèle à lui-même, c’est d’ailleurs un des rares qui m’a appelée après l’émission pour savoir comment j’allais » se souvient la Liégeoise.

« Il savait très bien ce qu’il faisait, il voulait se construire une réputation et une carrière mais il ne trichait pas. Humainement, c’est quelqu’un de très chouette. Jenifer était toute jeune, c’est pareil… En fait, à la Star Ac’ 1, on était tous vrais, c’est dans les constructions de la production qu’on changeait ça après. Aujourd’hui je pense que Jenifer est devenue très méfiante, elle a envie qu’on lui foute la paix »

Amandine Bisqueret aujourd'hui - DR

Et le retour annoncé de nouvelles éditions de la Star Academy alors, qu’en pense l’ancienne candidate? « Ca me fait sourire, je trouve qu’on devrait pouvoir ressortir grandis de la connerie et ne pas répéter les mêmes erreurs. Là, on continue dans la bêtise… S’ils voulaient pousser la connerie jusqu’au bout, je comprendrais mieux qu’ils fassent un concours d’influenceurs que de chanteurs » sourit encore Amandine. Qui, pour sa part, continue la musique en marge d’une carrière de chargée de communication. Et travaille d’ailleurs avec des musiciens liégeois pour recommencer progressivement à jouer en première partie d’autres groupes. La musique…

Lire aussi: 

Boulettes Magazine, c'est une publication en ligne faite par et pour des Liégeois, avec l'envie de mettre en avant toutes les initiatives qui rendent la Cité si ardente... et parfois aussi souffler sur ses flammes quand c'est nécessaire :)