Aventures ardentes: On a testé l’aquafit au Crowne Plaza.
Dans l’intérêt public, il nous semble primordial de commencer cet article par une info de la plus haute importance: NON, on n’est pas ce qu’on mange.
Nous par exemple, ces derniers mois, on a hiberné. Pas comme un ours dormeur hein, non non, plutôt comme des rongeurs. Et aujourd’hui, après des mois de gras-vage en règle, est-ce qu’on ressemble à des hamburgers? Et ben non, loupé, on ressemble à du cottage cheese. Mais si, vous voyez, ce produit laitier blanc comme neige, tout mou et à l’aspect capitonné. Oui. Ca fait envie.
Bon, forcément, l’hiver 2015 ayant eu le bon goût d’être bien froid, jusqu’à il y a peu de temps, on ne se tracassait pas vraiment. Après tout, sous mille couches de pulls et d’écharpes, le gras sait se faire discret. Et puis ça aide à avoir plus chaud aussi, le gras a son utilité. Seulement voilà, il y a quelques semaines, au détour d’un magazine, on a lu une petite phrase assassine: « c’est en hiver qu’on prépare son corps d’été ». Et là, tout de suite, nos bourrelets se sont mis à paniquer. Parce que si on considère que a) le printemps est dans moins d’un mois et que b) le temps a cette manie excessivement énervante de passer à tout vitesse, alors ça veut dire qu’en un clin d’oeil, ça allait de nouveau être la saison pour se faire dorer au soleil. Sans mille couches de pulls, donc. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que, plus boulettes que jamais, on n’est vraiment pas prêtes à s’exhiber.
On l’a appris à nos dépends: non, il n’est pas humainement possible de perdre tous les excès de l’hiver en 5 jours, contrairement à ce qu’internet voudrait vous faire croire. Même si ces 5 jours sont ceux pile avant vos vacances au soleil et que vous êtes ultra motivé(e)s. Promis, on a essayé.
Contraintes et forcées, on a donc décidé de s’y mettre dès potron minet cette année.
La mission sirènes des plages était lancée.
Et après moult procrastination (comment ça le simple fait de parler de se remettre au sport ne brûle pas de calories?!) un coupon miraculeux est tombé du ciel pile dans notre boîte mail: c’était décidé, on n’allait pas faire les choses à moitié. Se remettre en forme(s), pourquoi pas, mais alors dans la piscine du Plaza.
Récit à quatre mains des galipettes aquatiques des co-Boulettes.
18h30: sac-de-piscine: check, maillot-déjà-enfilé-sous-les-vêtements: check.
bon maintenant il reste plus qu’à imprimer le coupon et c’est bon. hop, vite un petit tour sur l’ordi et c’est parti.
18h35: c’est fou comme trouver un mail peut s’avérer difficile quand on jongle avec quatre adresses différentes. et qu’on ne sait plus quand le mail a été reçu.
18h40: ils avaient dit d’arriver 10 minutes en avance donc si je le retrouve maintenant et qu’on court pour y aller, on sera dans les temps. maintenant. email, si tu m’entends, je dois te retrouver MAINTENANT.
18h45: ce qui est bien, c’est que maintenant qu’il ne nous reste plus que 5 minutes pour arriver 10 minutes en avance, on va être vachement échauffées. pas le temps d’imprimer le coupon par contre.
18h50: je confirme, la marche rapide avec un maillot neuf sous le jogging, ça échauffe. ouille.
18h55: deux créatures rougeaudes et échevelées se tortillent en bas des marches sans oser entrer au Plaza. Bizarrement, elles me semblent familières. Genre c’est nous.
Pas possible, toute cette marche rapide nous a fait tourner la tête.
18h57: on pousse enfin la porte. la réceptionniste ne lève même pas un sourcil face à notre apparence hirsute.
c’est sûr qu’elle en a vu d’autres. je veux dire, l’hôtel a tout de même accueilli Marion et Guillaume, ils ont l’habitude des célébrités un peu excentriques.
18h59: c’est bête, même au Plaza les vestiaires de piscine sont surchauffés et un enfer pour pudiques.
Comme quoi finalement, les célébrités sont des gens comme nous.
Quoi que, en fait. Vu que Marion est venue avec Guillaume, probablement qu’elle n’a pas eu à faire mille contorsions pour éviter à sa pote de découvrir son anatomie.
19h05 – 19h07: ballet de porte de piscine chorégraphié par les Boulettes.
« on fait quoi, on va pas rester ici? » « ben oui mais il y a personne dans la piscine » « oui mais il fait super chaud dans le vestiaire » « en même temps si on nous dit de sortir de l’eau on aura l’air fines » « oui mais au moins on cuira pas au bain marie »
19h08: entrée digne et gracieuse dans la piscine. enfin, aussi gracieuse qu’on peut l’être quand on se pointe dans une piscine ultra design en maillot decathlon. ah!
19h09: on est toutes seules dans la piscine. surtout, faire l’air de rien. tout en s’enfonçant bien dans l’eau quand même pour que nos maillots ne nous trahissent pas.
19h12: la piscine commence à se remplir tout doucement. tout le monde a l’air aussi mal à l’aise que nous, ouf.
19h13: à coup sûr ils sont au courant aussi pour Marion et Guillaume et ils se demandent qui sont ces deux femmes mystérieuses. peut-être qu’on devrait leur dire que si on se planque c’est parce qu’on a des maillots craignos, pas parce qu’on est des célébrités.
19h14: en même temps, ça aurait été vraiment bête d’investir dans un maillot classieux maintenant. d’ici deux-trois séances, on aura forcément fondu et LA, on ira faire des folies chez Eres. Pas folles les guêpes.
19h15: par contre pour aller faire des folies chez Eres, ça va être le régime pâtes au beurre d’office si on veut pouvoir ressortir avec autre chose que le catalogue. Faudrait vérifier que c’est bien diététique les pâtes au beurre, ce serait con qu’on annule tous nos efforts.
19h16: d’ailleurs, on dirait bien que nos efforts vont commencer maintenant. ça, où un Ken version sportive compte faire des longueurs en jogging.
19h17: le Ken sportif est bien le moniteur d’aquafit, et à peine arrivé il veut nous faire courir dans l’eau. je sens qu’on ne va pas s’entendre.
19h18: petit coup d’oeil vers ma droite pour voir ce qu’en pense ma co-boulette.
co-boulette qui, elle, a eu le bon sens de se faire une queue de cheval avant d’entrer dans l’eau. résultat: tandis qu’une de nous deux ressemble à une sportive aquatique chic, l’autre a un tas de varech sur la tête.
tout compte fait, je vais plutôt regarder devant moi, ce sera moins déprimant.
19h20: Ken est déchaîné » allez bougez, faites des vagues », « allez, on s’active, faut que ça chauffe »
mec, on te fait déjà une piscine à vagues, mais si tu crois qu’on va chauffer assez l’eau pour faire des bulles, tu te trompes.
20h30: ah non, en fait, 19h25. c’est fou comme courir sans musique, que ce soit sur terre ou dans l’eau, c’est vachement chiant.
19h26: en même temps, je veux dire, faut voir à quoi ressemblait Gisele Bündchen avant de se mettre à l’aquafit.
19h27: mémo personnel – checker à quoi ressemblait Gisele Bündchen pré aquafit et imprimer la photo + la coller sur mon frigo pour servir de motivation.
19h30: tiens en parlant de frigo, c’est fou comme ça donne faim la piscine.
en même temps, le temps qu’on sorte de l’eau et qu’on se lave les cheveux, il sera hyper tard…
heureusement que le McDo ouvre jusque 22h.
19h32: après la course à pied, Ken veut qu’on fasse des « grands mouvements avec votre raquette, allez taper la balle ». faudrait peut-être lui dire qu’on est dans une p-i-s-c-blub blub blub.
apparemment, ma voisine de gauche ne partage pas ma perplexité: elle vient de m’envoyer plein d’eau dans le nez avec sa raquette. la garce. tu veux voir mon smash de plus près morue?!
19h34: Satan existe et a les traits de cet homme qui sirote tranquillement son verre d’eau de l’autre côté de la vitre pendant qu’on meurt à petit feu. oh, Satan, non assistance à personne en danger ça te dit quelque chose?
19h36: oh mon dieu, c’est le karma qui nous punit. je comprends enfin ce qu’ont vécu mes innombrables poissons rouges, coincés dans leur bassin pendant que je les narguais avec ma liberté de l’autre côté de la vitre.
pardon les poissons, je ne le ferai plus jamais.
19h40: à l’autre bout de la piscine, il y a un jacuzzi. je me demande si il est trop tard pour tenter une apnée jusque là et demander l’asile.
19h41: en plus, avec toute l’eau que je me prends dans le nez, j’ai de véritables raisons de demander l’asile politique. on essaie de me noyer putain.
19h45: Ken s’échine à nous répéter qu’il ne reste « que 15 secondes ». éo coco, 15 secondes c’est 15 crocodiles qu’il faut compter dans sa tête, pas 15 pages du dictionnaire!
19h47 : Cela dit, donner des coups de poing rageurs dans l’eau après une journée de merde, ça a un petit côté cathartique pas négligeable.
Ou peut-être celle d’après, en fait.