Cinématografille : Bla Bla Land
Trois fois. J’ai vu le film trois fois déjà. Zéro pourtant. Zéro critique du film ne correspond à mes impressions. Les voici, livrées dans Boulettes à la Liégeoise qui m’offre généreusement une parcelle de sa belle sphère d’expression.
Deuxième long métrage de Damien Chazelle après Whiplash, La La Land traite du même sujet: l’ambition. Mais contrairement à ce prédécesseur, plus tristounet, La La Land est plein d’espoir bien que nostalgique d’un cinéma et d’un jazz révolus.
Si Whiplash avait déjà beaucoup plu au public, La La Land quant à lui a exorbitamment plu. Et puis a exorbitamment fait parlé lui. [Exorbitamment : oui, ce mot existe].
Tout le monde y est allé de son avis : « chef d’œuvre », « magique », « le meilleur film de tous les temps tellement c’est beau et que Ryan est beau et que Emma est trop chou », « grotesque », « de la merde » [ça je l’ai entendu sur la radio publique]. Bref, d’un côté comme de l’autre, personne ne semble apprécier le film pour ce qu’il est : un film charmant, une bouffée d’air frais qui ne se prend pas pour une tempête. C’est en effet la modestie du projet et non son originalité qui en fait un film adorable.
Car au fond, La La Land, ça raconte quoi ? Portrait d’un couple basique – Sébastien et Mia – interprété par un duo d’acteurs irrésistible – Ryan Gosling et Emma Stone. Lui est obsédé par le jazz, elle par le cinéma. Tous deux ont une passion. Et rien de plus beau que la passion, d’ailleurs quand on en a rien ni personne ne peut nous résister ! Si La La Land plait autant ce n’est donc pas parce que c’est un chef d’œuvre bouffi de prétention, ni un revival des comédies musicales de l’âge d’or du cinéma mais au contraire parce que sa simplicité comme son authenticité parlent au plus grand nombre. Simplicités du scénario, d’une mise en scène bien rodée, éclairée en studio et, enfin, d’une musique toute délicate.
La La Land a un message très clair à faire passer, inutile de chercher plus loin : « montre que tu le veux vraiment. Frappe à toutes les portes. ».
À cet égard, dès les premières notes, La La Land fait d’un jour comme les autres, cramé par le soleil et le trafic encombré, un jour qui peut vous hisser au sommet à coups de klaxons enthousiasmants. Pour s’élever, Sébastien et Mia attendent que les étoiles leurs soient favorables.
Or, c’est en eux qu’il faut puiser. Un message tout con ? Je vous laisse y réfléchir… Et puis, et puis surtout je vous laisse tout court car mes cours de claquettes vont commencer.