Mais au fait, c’est quoi un « thier »?
De la Fontaine, de la Chartreuse ou tout simplement « à Liège », le thier se décline dans tous les quartiers de la ville, auxquels il donne même parfois son nom. Lequel fait tellement partie du paysage qu’on ne se pose même plus de questions, mais pourquoi ce « h »? C’est quoi, au fond, un « thier »?
Et bien figurez-vous, mais vous l’aviez probablement déjà deviné, que c’est un belgicisme, et plus précisément, du français de Wallonie. Qui désigne aussi bien une colline ou un tertre qu’un chemin escarpé. Un terme qui viendrait du langage houiller, nous apprend Nicolas Le Roux, de la plateforme La langue française, qui souligne qu’à l’origine, il désignait la galerie supérieure d’un charbonnage ou tête de la couche, en amont, « la galerie inférieure étant dénommée avallée an aval ».
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Et précise encore que ce wallonicisme n’a visiblement jamais été plus populaire à l’international qu’en 1956, année où il est apparu pas moins de six fois dans les pages du Monde (peut-être pour coïncider avec les 10 ans de l’arrivée des mineurs italiens dans le pays, ou plus sombrement, la catastrophe du Bois du Cazier?) et que, si vous vouliez le placer au Scrabble, il vous rapporterait pas moins de 8 points – sans compter les éventuels mots compte double. Sachez encore que lors de nos recherches, nous avons découvert l’existence du Thier aux pourcets, et qu’il supplante désormais la rue des Quatorze Verges au classement de nos noms de lieux liégeois préférés – en plus, il paraît que c’est très bucolique, donc n’hésitez pas à le visiter!