Pour les Delforge, la Foire de Liège était « le dernier espoir de la saison »
Leur nom est indissociable de la Foire de Liège, qu’il s’affiche en grand et en turquoise au-dessus du ballet effréné de préparation de toutes les commandes de croustillons et lacquemants, ou bien qu’on les retrouve au guichet du toboggan géant La Suisse ou de la friterie Bob. Chez les Delforge, la foire, on a ça dans le sang, et celle de Liège est normalement le couronnement d’une année bien chargée. Mais pas en 2020.
Du haut de ses 21 ans seulement, Caroline a grandi à la Foire et donne avec plaisir un coup de main dans les affaires familiales, qu’il s’agisse de tenir le guichet de La Suisse avec sa grand-mère ou de servir les clients qui se pressent chez Bob. D’ailleurs, en prévision de l’afflux et de l’ouverture imminente de la Foire de Liège, la famille avait commencé à se préparer… Jusqu’à ce que la nouvelle de l’annulation tombe. « On avait cuisiné 60 kilos de bolo, au moins je sais ce que je vais manger les prochains mois » confie Caroline, pince-sans-rire. Pour elle, ça ne fait aucun doute: « la Ville était vraiment enthousiaste, mais je pense que le Fédéral a mis trop de pression ».
« La Foire de Liège, Comment vous dire, elle est spéciale, n’importe lequel de mes collègues vous le dira: son ambiance dans le parc, son public si sympathique, ses commerçants si chaleureux.Elle est incomparable ! »
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Retour à la case départ pour les Delforge
« A l’augmentation des chiffres du Coronavirus fin septembre, on a senti que la Foire de Liège pourrait être sur la sellette, on a eu peur mais on était confiants car rien n’a été laissé au hasard, tout a été pensé pour que ça puisse avoir lieu en toute sécurité. La ville de Liège a déployé beaucoup d’efforts pour que l’événement ait lieu et qu’elle soit un exemple pour tout le pays. Le Fédéral en a décidé autrement » regrette l’héritière de la famille Delforge.
« Pourtant, comme pour la foire de Bruxelles, tout a été mis en oeuvre pour respecter les mesures sanitaires en vigueur. Nous sommes aussi capable que les parcs d’attraction de réaliser nos foires, ensemble avec les villes, des solutions ont été trouvées. De petites et grandes foires se sont déjà déroulées et ont été un succès. Le Fédéral doute sûrement de nos compétences et de notre professionnalisme et prive le public liégeois de sa foire chérie. Quel gâchis ».
« Toutes nos attractions resteront une fois de plus sur camion! » souligne encore Caroline, qui refuse d’apporter sa voix au chorus qui assure que la tenue de la Foire de Liège n’a jamais été que du vent, un château en Espagne construit par le Bourgmestre pour tenter d’apaiser ses constituants. « La ville de Liège ne nous a pas donné de faux espoirs. Les barrières était déjà sur le boulevard d’Avroy et les cabines électriques prêtes à nous accueillir. Le Liégeois adore sa foire, alors Corona ou pas il serait venu y faire un tour ».
« Malheureusement la Foire d’octobre était notre dernier espoir de la saison. Maintenant retour à la case départ, que va-t’on devenir, comment pourront-nous exercer notre métier si le gouvernement ne vous donne pas notre chance. Voilà beaucoup de questions qui se posent chez nous les forains ».
Et de tenir, tout de même, à finir sur une note positive: « nos collègues en foire à Ostende ouvrent dès demain. On leur souhaite beaucoup de succès ».
