« J’ai quitté Namur pour Liège et je ne regrette rien »
Je m’appelle Fiorine, j’ai 28 ans et j’ai toujours vécu dans la campagne namuroise. Un jour je me suis dit « et si tu t’installais à Liège ? », et cela fait maintenant un peu plus d’un mois que je suis Liégeoise d’adoption… Avec tout ce que ça a de beau, et de compliqué. Retour sur mes premières semaines dans la Cité ardente.
Quand on me demande pourquoi j’ai décidé de quitter Namur pour venir m’installer à Liège, je n’ai pas de réponse. C’était un véritable coup de tête, un besoin de changement, une petite voix intérieure ou peut-être tout simplement l’envie de voir par moi-même ce que beaucoup considèrent comme « the place to be ». Et oui.
Deux semaines après avoir eu cette idée folle, j’ai trouvé mon futur chez moi : une colocation de huit personnes dans une grande maison à Saint-Léonard. Un espace où règnent le calme et la bienveillance. Tous mes colocataires travaillent dans les environs. Nos points communs ? L’envie de rencontrer de nouvelles têtes et de limiter les frais pour un loyer en ville. À Saint-Léonard, un quartier qui m’était inconnu mais dont on ne cesse de me vanter les grands changements en matière de population et de dynamisme. Pour ma part, le fait de pouvoir me rendre dans le centre en moins de 15 minutes à pied était un argument suffisant.
Une fois installée, je me suis lancée dans la vie liégeoise avec, à la clé, de belles découvertes… et d’autres surprises. Je vous résume.
Manger, encore et toujours
Ma première expérience culinaire s’est faite chez Mio Posto. L’adresse est considérée par beaucoup comme « le meilleur italien de Liège ». Je n’ai pas assez d’expérience pour l’attester mais en tout cas, leur bruschetta vitello tonato et leur tiramisu m’ont laissée sans voix. Pour ce qui est des boulets, je me suis donnée pour mission d’en goûter au moins un par mois, et d’établir un petit classement des meilleures adresses en sachant que pour ma part, la qualité des frites qui les accompagnent joue également un rôle important.
Le plus fun pour moi reste encore de tester des adresses au flair en flânant le samedi matin dans les rues du centre, guidée par mon seul instinct (et un peu la faim aussi). Je tiens d’ailleurs à saluer les croquettes chicon-jambon de chez Saperlipopette a la patate, le sandwich Naan poulet gingembre de la Quintessence, et le lavender latte de chez Kraime, entre autres délicieuses découvertes.
Trop vieille pour jouer les oiseaux de nuit?
L’inconvénient quand on décide de changer de ville à 28 ans, c’est que pour certains aspects de la vie, il est déjà (presque) trop tard. À peine arrivée à Liège, je me sens ainsi déjà trop vieille pour faire la fête dans le Carré. Le fameux lieu de tous les vices et toutes les rencontres dont la réputation outrepasse les frontières mais qui, selon moi, sent un peu trop la guindaille estudiantine. C’est surtout le sentiment d’être dans une cour de récréation avec des enfants qui courent partout qui me déstabilise.
Me voilà donc obligée de me tourner vers les nombreux bars à vin (j’avoue, ce n’est pas si terrible), de me déhancher au café Brasil et de terminer, la tête à l’envers, au Kultura. J’ai pu remarquer à mes dépens qu’à Liège la fête n’a pas de fin. C’est à vous de poser vos propres limites et de batailler pour qu’on vous laisse rentrer à la maison. Si pas, on vous emmènera toujours à gauche ou à droite jusqu’à ce que vous ne sachiez plus mettre un pied devant l’autre.
Et tant qu’on parle de pieds…
Depuis que j’ai posé mes cartons à Saint-Léonard, je n’ai eu que peu d’occasions de prendre l’air. La météo ne m’a clairement pas aidée. Entre deux averses, sous un ciel bleu dont on avait presque oublié la couleur, j’ai décidé de monter à la Citadelle par les Coteaux. On a l’impression de rentrer dans un jardin secret. Quelques mètres plus haut, le Belvédère.
Rien à dire, vous savez y faire avec les points de vue à Liège. Une vue à 180 degrés dont on m’a vendu l’effet « waouw » garanti pour un premier date. Autre surprise, entendre des clochettes et croiser des moutons en liberté en redescendant vers la passerelle Vivegnis. Un peu de campagne à la ville ça fait du bien aussi.
Je devrai encore attendre quelques semaines pour me promener le long de la Meuse. Du côté de Saint-Léo, c’est toujours le champ de bataille à cause des travaux. Mais qu’est-ce que ça va être bien quand le tram sera en marche. C’est facile à dire quand on arrive après la guerre, me direz-vous. Cela voudra surtout dire la fin des barrières oranges et des câbles à l’abandon qui gâchent un peu la vue.
Alors, Liège, stop ou encore?
Je dirais que je me sens bien chez vous les Liégeois. Ceux qui me connaissent savent que le risque était grand de voir arriver le blues post-déménagement avec pour titre « qu’as-tu encore fait Fiorine ? » mais pas du tout, pas un regret, pas une larme. Il semblerait qu’il y ait dans l’air quelque chose d’apaisant et de réconfortant. Ou bien cela viendrait-il des Liégeois eux-mêmes ? Dès que quelqu’un vous parle, vous avez l’impression qu’il vous prend par l’épaule en même temps (et c’est souvent le cas d’ailleurs).
Le 4000 et moi, on ne se connait pas encore vraiment. Pourtant, je ressens une forme de fierté de dire aujourd’hui que je suis néo-liégeoise. Une fierté peut-être liée au fait d’avoir suivi mon instinct pour m’installer dans une ville qui m’appelait et dont j’avais tout à découvrir. Je ne regrette rien et il me tarde de vivre la cité Ardente sous toutes les saisons.