La Province veut sensibiliser Liège à l’endométriose
Reportée à cause de la pandémie de COVID-19 et du confinement qui l’a suivie, la campagne de sensibilisation à l’endométriose de la Province de Liège fait enfin sa rentrée. Parce que quarantaine nationale ou pas, l’endométriose, elle, n’a pas arrêté de sévir pour autant et touche toujours autant de femmes : une sur dix, soit 25.000 en province de Liège. Méconnue du grand public, l’endométriose est également mal diagnostiquée dans certains cas. On l’aura compris: il est temps de réagir.
Marie-Eve a 33 ans, elle est Liégeoise, et comme 25.000 autres femmes sur le territoire de la Province, elle souffre d’endométriose. Une maladie aussi douloureuse que méconnue, qui est encore souvent mal diagnostiquée, avec pour conséquence que certaines femmes, diagnostiquées trop tard, risquent l’infertilité. Confiant avoir dû attendre « un certain temps avant qu’on ne mette un nom » sur sa maladie, Marie-Eve en est aujourd’hui à sa 10e opération, et confie à quel point le quotidien est compliqué par l’endométriose.
« Le quotidien avec la maladie, c’est un combat. On lutte tous les jours contre la douleur, contre la fatigue et contre les autres aussi: malheureusement, tout tourne autour de la maladie »
Et d’ajouter que celle-ci lui a volé son insouciance: « Extérieurement, tout va bien, tout est parfait, on ne peut pas du tout percevoir ce qui se passe à l’intérieur. Forcément, ce qui ne se voit pas n’est pas compréhensible pour les autres ».
La Province engagée pour la santé des femmes
Un rejet qui ajoute une dimension psychologique aux douleurs causées par la maladie, et contre lequel la Province veut agir. « La Province de Liège estime qu’il existe actuellement un manque d’information pertinente sur l’endométriose. C’est pourquoi elle veut informer, d’une part, les femmes et les jeunes filles sur cette maladie, comment elle se manifeste et ce qu’il faut faire en cas de symptômes et, d’autre part, toutes les personnes qui sont indirectement touchées par la maladie : l’entourage, les conjoints, les parents, les médecins, les entreprises. C’est un mal qui concerne la société dans son ensemble ». Le credo de la campagne?
« Des règles qui font mal, ce n’est pas normal ! Il faut consulter votre médecin. »
Afin de sensibiliser la population liégeoise, quatre femmes atteintes d’endométriose ont accepté d’expliquer leur parcours et leur quotidien avec la maladie afin de sensibiliser celles qui ressentiraient des symptômes similaires, des témoignages seront postés un à un sur les réseaux sociaux de la Province de Liège. Et parce que la sensibilisation passe aussi et surtout par le corps médical, les médecins généralistes et les gynécologues francophones de la province de Liège ont reçu au mois de mars un document détaillant la procédure de prise en charge de l’endométriose. Ils recevront dans un deuxième temps des affiches et des flyers et seront conviés à des réunions d’information consacrées au diagnostic de l’endométriose.
« Pour rappel, l’endométriose est une maladie gynécologique lourdement invalidante qui touche 10 % des femmes en âge de procréer (de 15 à 50 ans), souligne-t-on encore du côté de la Province. Elle est provoquée par une migration anormale de cellules de l’endomètre vers d’autres parties du bas-ventre. Dans ce nouvel environnement, celles-ci provoquent des lésions, des kystes et des nodules ».
« C’est une maladie difficilement détectable car elle se manifeste très différemment d’une femme à l’autre. Le symptôme le plus fréquent est une douleur insoutenable pendant ou en dehors des règles. Elle peut cependant être asymptomatique et, dans certains cas, être indétectable lors d’examens d’imagerie médicale. Son diagnostic est donc extrêmement difficile à poser et tombe, en moyenne, 6 à 10 ans après les premiers signes ».
Et de rappeler que « seul un médecin peut diagnostiquer la maladie. La consultation d’un médecin traitant ou d’un gynécologue est à privilégier en premier lieu en cas de symptômes alarmants. Eux seuls pourront écarter d’autres pathologies et diriger leur patiente vers le spécialiste adéquat ».
« À l’heure actuelle, on ne guérit pas de l’endométriose, mais l’on peut atténuer ou supprimer les douleurs et rendre aux femmes la capacité de mener une vie quasi normale au quotidien. Parlons-en pour sensibiliser chacune et chacun d’entre nous ! »
Par exemple, en diffusant le témoignage de Marie-Eve, mais aussi en modifiant temporairement votre photo de profil sur les réseaux sociaux aux couleurs de la campagne. Pour savoir comment procéder et en apprendre plus sur l’endométriose ainsi que sur les démarches de sensibilisation entreprises par la Province, rendez-vous ici.