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Le padel, ce sport qui explose à Liège et ailleurs

Des nouveaux terrains surbookés partout dans la Province, de plus en plus d’adeptes séduits, tous âges confondus… Le padel fait actuellement figure de discipline incontournable à Liège et, plus globalement, en Belgique. Simple effet de mode ou réel essor d’un sport fait pour durer ? On s’est penché sur la question.

C’est l’histoire d’un sport de raquette en plein « boom » chez nous. Une discipline dérivée du tennis, se jouant à deux contre deux sur un court entouré de vitres – comme au squash – et de grillages. Un sport né au Mexique et devenu, notamment, ultra populaire en Espagne, où le nombre d’affiliés en la matière a récemment dépassé le nombre d’affiliés au tennis. C’est bon, vous l’avez reconnu ? Allez, pour ceux qui restent dans le flou, on vous emmène sur les traces du padel, qui semble véritablement s’imposer comme LE sport à la mode chez nous. Ah oui, on a bien écrit « padel » et non « paddle », qui est quant à lui une discipline nautique et un savant mélange de surf et de kayak. Pas vraiment pareil.

La clé de son succès ? Son accessibilité ! « Si tu sais un peu manier une raquette, tu sais jouer au padel. Puis, il y a le côté festif et l’effet de communauté. Ça se joue à quatre, c’est donc aussi chouette pour nouer des liens et boire un verre ou manger un bout par après », répondent les adeptes. « Il apporte le plaisir des sports individuels, dont il est issu, et le partage du sport collectif. Il croise toutes les sensibilités et cultures des sports de raquette, si bien que les joueurs de tennis, de squash et de badminton y prennent du plaisir », complète-t-on du côté de la FRSEL (Fédération Royale Sportive de l’Enseignement Libre).

Des terrains un peu partout et des chiffres en évolution constante

Si la Fédération belge Padel Belgium existe depuis 1992 et si notre pays a déjà eu l’honneur d’accueillir des championnats d’Europe en 1999 à Waterloo, ce n’est que récemment, en 2015 que l’Association francophone de padel a été créée. 2015, c’est aussi l’année durant laquelle le premier terrain de padel a vu le jour en région liégeoise, à Visé. Depuis, les terrains ont « poussé » aux quatre coins de notre province, que ce soit au RTC Liège (Angleur) par exemple, à Fayenbois (Jupille), au Smash 51 (Herstal), à Chênée, à Embourg, au Tennissimo (Sprimont), à Waremme, au Baudouin (Liège) ou encore au Squash/Padel 22 près de la gare des Guillemins, où deux terrains ont récemment été construits… pour directement être pris d’assaut sans jamais désemplir.

C’est simple : au cours des trois dernières années en Belgique francophone (chiffres de 2017 à 2019), le nombre de clubs a plus que doublé – de 21 à 53 –, le nombre de terrains a quasiment quadruplé – de 29 à 110 – et le nombre d’affiliés a triplé, passant de 835 à 2.682. Plusieurs personnalités sportives, dont les ex-tennismen pros wallons Steve Darcis et Olivier Rochus ou encore le Français Gaël Monfils, se sont d’ailleurs vite converties à la discipline. Un succès populaire implacable, sur lequel Bayards Sports surfe lui aussi depuis plus de deux ans, après avoir converti ses terrains de tennis en terrains de padel pour s’afficher comme « le plus grand centre couvert de padel en Wallonie ».

« Avant de reprendre les Bayards avec mon associé Gordon Henroye, on voyait les terrains de padel apparaître un peu partout », retrace Guillaume Crasson, co-gérant du centre. « On a d’abord envisagé d’installer des terrains de padel au Jena Tennis. Puis, quand on a appris que les Bayards étaient en vente, on a sauté sur l’occasion et on a remplacé les 3 terrains de tennis par 5 terrains de padel. » Coût de l’opération : environ 25.000€ par terrain. Un prix qui varie en fonction du positionnement de celui-ci (indoor ou outdoor), de sa plateforme (type de dalle) et de sa structure. Mais un investissement qui valait le coup au vu de la demande et du taux d’occupation des terrains.

Un sport « hyper ludique qui nivelle les niveaux »

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« Du lundi au jeudi, à moins de vouloir jouer très tard, c’est en effet compliqué d’avoir un terrain. Il y a le fait que c’est encore nouveau pour beaucoup de personnes, mais aussi que c’est un sport qui nivelle les niveaux », enchaîne Guillaume pour expliquer cet engouement populaire. « C’est-à-dire qu’au padel, un bon joueur de tennis pourra facilement jouer avec un moins bon joueur de tennis. C’est hyper ludique, on peut rapidement s’y mettre, s’amuser et progresser. » Guillaume Crasson en est le meilleur exemple puisqu’il a commencé à pratiquer la discipline il y a à peine 5 ans. Aujourd’hui, il est membre de l’équipe nationale belge, champion de Belgique et récent vainqueur des Masters – qui réunit les 16 meilleures paires nationales de l’année – avec Jérôme Peeters. Bluffant, non ?

« Si je dois comparer le padel au tennis, je dirais que c’est un peu moins dur, il y a moins de déplacements. On sert par le bas et on a aussi une deuxième chance qu’on n’a pas au tennis : si on rate la balle au tennis, c’est fini. Au padel, si la balle passe, on peut encore la laisser rebondir contre la vitre et la jouer. Puis, par rapport au squash, c’est moins cassant physiquement et on est directement confronté à des adversaires, pas à un mur. Il y a plus d’interactions et de contacts avec l’autre. »

Une marque liégeoise : NeedPadel

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Et niveau matériel alors ? Comptez environ 50€ pour une raquette standard de qualité et entre 20€ et 30€ pour la location d’un terrain, en fonction du club choisi, de l’heure et du jour de la semaine. Les joueurs liégeois les plus chauvins peuvent même s’équiper de manière « principautaire » puisqu’une marque de padel liégeoise existe depuis un an et demi. Une marque née, un peu par hasard, un lendemain de vacances. Ou presque.

« J’étais au milieu de l’Allemagne, sur la route du retour des vacances », se souvient Raphaël Marsin, fondateur de NeedPadel. « J’ai alors reçu un appel de mon ami Sébastien Cornet qui m’annonçait qu’on jouait le lendemain au padel. Je ne savais pas de quoi il parlait, je ne connaissais pas ce sport. Mais j’y suis allé et j’ai tout de suite adhéré. La nuit suivante, je me souviens ne pas avoir dormi. Je me suis intéressé au matériel, à sa conception et c’est là que les idées ont commencé à germer. »

Première du genre : la création d’une page Facebook pour « recruter » des partenaires de jeu (*). « Je l’ai à l’époque appelée NeedPadel parce que je ressentais comme un besoin viscéral d’y jouer et qu’il fallait que je trouve des joueurs. » Plus qu’une simple page sur le réseau social cher à Mark Zuckerberg, NeedPadel se transforme toutefois très rapidement. Raphaël voit plus grand et s’entoure, notamment de ses amis Sébastien Cornet et Raphaël Marchand, pour lancer petit à petit une vraie marque liégeoise de padel.

N-One, homologuée 2e meilleure balle européenne

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« De fil en aiguille, on s’est dit qu’on ferait bien des t-shirts floqués NeedPadel, ce qui a attisé la curiosité des gens qu’on croisait. Ils nous demandaient ce que c’était, si on pouvait les renseigner pour trouver du bon matériel. Je me suis alors rendu compte qu’il n’y avait pas de marque belge et que le matériel existant avait été conçu pour le climat méditerranéen, pas pour le nôtre. On a donc voulu y remédier en créant du matériel adapté aux conditions belges. »

Raquettes, balles, textiles, accessoires… NeedPadel propose aujourd’hui une gamme complète. Dont un produit phare, la balle N-One, officiellement homologuée comme 2e meilleure balle européenne. Rien que ça ! La suite ? Raph’ n’en dira pas plus. Mais notre petit doigt nous dit que NeedPadel pourrait encore étonner et affirmer davantage son identité liégeoise dans un avenir proche. « Car oui, le padel est fait pour durer en Belgique », assure Raphaël Marsin. « Si ce n’était pas le cas et qu’il ne s’agissait que d’un effet de mode, il serait déjà fini », appuie Guillaume Crasson.

Bon, trois amateurs pour louer un terrain ?

(*) Sur Facebook, la page « Padel Liège » partage toujours de l’info sur la discipline et ses compétitions, mais, surtout, elle met en relation des joueurs à la recherche de partenaires en région liégeoise.

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Quand il vivait à Bruxelles, on l'appelait le "Liégeois" et personne ne comprenait son chauvinisme pour cette ville de Liège qu'il défendait avec un brin de mauvaise foi. Désormais, il est revenu chez lui, en Cité ardente. Ancien journaliste au quotidien L'Avenir, il a rejoint l'équipe de Boulettes pour combiner deux éléments qui lui tiennent à cœur : l'écriture et la valorisation de sa ville sous toutes ses facettes dans un webzine 100% liégeois.