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L’horoscope 2020 de Liège selon Willy Demeyer

Entre bonnes résolutions et présages, l’horoscope 2020 de Willy Demeyer pour Liège s’annonce réaliste, critique et rempli d’espoir. Les étoiles s’aligneront-elles pour la Cité ardente? Seul l’avenir le dira, mais s’il faut en croire la lecture des cartes proposées par le bourgmestre, il y a de bonnes raisons de l’espérer. 

Chaque année, après la choucroute du 1er et la frangipane de la galette des rois, le petit monde des médias liégeois s’attable à nouveau pour un autre rendez-vous immanquable: les voeux du bourgmestre à la presse. L’occasion de trinquer (avec un verre d’eau gazeuse, c’est à midi que ça se passe) tous ensemble, mais aussi et surtout de faire le point sur ce que l’année qui arrive réserve à la ville. Après les prises de position fermes de 2019, année électorale trépidante qui l’a vu réélu mais aussi victime d’un accident cardiaque, Willy Demeyer semble plus serein, et déroule un horoscope 2020 réaliste, qui ne se fait pas d’illusions sur les défis en place, mais fait toutefois preuve d’un optimisme inspirant pour Liège. Le thème astral de la Cité ardente pour cette première année de la nouvelle décennie?

« 2020 va être une année chargée, importante et difficile »

Amour

  • Une augmentation passagère des rapports amour/haine des Liégeois à leur ville est à prévoir

« Je sors d’une réunion de coordination pour le tram, et 2020 sera l’année la plus difficile, parce que les chantiers vont se dérouler sur l’ensemble du tracé avec un certain nombre de modifications définitives dans la manière de circuler ». Espoir à l’horizon, tout de même: « le thème de la réunion était une attention toute particulière pour tous les modes de circulation doux, les PMR/piétons/cyclistes étant particulièrement touchés par les chantiers du tram ».

  • La relation devrait toutefois progressivement devenir plus respirable

« On a décidé de mettre en place une commission pour décider de quelles voitures circulent en ville et comment, et de faire appel à la science pour prendre la meilleure position à ce sujet ».

« Il ne s’agit pas de bannir totalement la voiture de la ville, mais bien de se mettre d’accord sur la place qu’elle va occuper à l’avenir dans l’espace public »

Travail

  • Des concertations sont prévues pour un été sans fausses notes

« 2020 verra la relocalisation des Ardentes, et toutes les conséquences de Coronmeuse, d’ailleurs je rencontre prochainement le comité de quartier de Rocourt pour commencer à discuter avec les habitants de la manière dont les choses vont se dérouler ».

  • C’est le moment ou jamais de réaliser le rêve de devenir policier

« Nous serons très attentifs à la formation du gouvernement fédéral, notamment pour la police. Liège peut s’attendre à une réforme en profondeur du corps de police et de son fonctionnement.

« Il y a au moins 125 nouveaux policiers à trouver en 2020, nous avons l’argent nécessaire pour les recruter, mais encore faut-il trouver les candidats »

Liège, ville policière? S’il assure veiller à trouver l’équilibre entre police de proximité et maintien de l’ordre, Willy Demeyer rappelle toutefois l’importance de la police, n’en déplaise à certains.

« Je sais que ça ne plaît pas à tout le monde, mais la police est la base de tout, et sans police, on ne peut pas avoir de ville. Le tout, c’est que le maintien de l’ordre se fasse de manière démocratique »

  • Gare aux infractions sur les routes

« Les Scan Cars vont bientôt entrer en service, soit deux engins qui vont contrôler 15.000 places de parking par jour chacun ».

  • Année chargée pour les ciseaux liégeois

« Beaucoup d’inaugurations de nouveaux bâtiments et infrastructures publics sont prévues en 2020, notamment la piscine Jonfosse, qui sera un grand moment car les piscines sont un gigantesque problème dans l’arrondissement liégeois: elles datent toutes de la même époque, et elles sont toutes en mauvais état ». Parmi les autres inaugurations prévues, le commissariat de Rocourt, la crèche Sainte-Marguerite ou encore le Trinkhall, qui viendra compléter la gamme culturelle de la ville.

« On dit parfois que je suis juste bon à couper des rubans… C’est vrai que j’aime bien, j’ai d’ailleurs deux boîtes remplies de rubans chez moi, cela marque à chaque fois un moment où on a travaillé à ce qu’on espère être une œuvre utile, mais on n’est pas là que pour ça »

Il y a aussi la bonne santé de la ville à assurer, et pour éviter que les citoyens ne prennent Liège en grippe, Willy Demeyer a également quelques prédictions pour 2020.

horoscope willy demeyer unsplash anastasia dulgier

Santé

Le premier objectif du bourgmestre pour rétablir la santé ardente? Sortir tout le monde de la rue.

« Même ma mère, une très brave dame, me dit que ça ne va pas, qu’il faut s’en occuper, et bien s’en occuper »

Oui, mais comment?

  • Des consultations populaires sont à prévoir

« On est là pour régler les dossiers difficiles de manière humaine, et on va organiser un débat public au sujet du traitement de la précarité à Liège. je veux m’assurer qu’une grande majorité des citoyens adhèrent à notre programme, on va définir une ligne de conduite ensemble, et la suivre ».

  • Les espaces publics seront pacifiés 

« Du point de vue de la grande précarité dans les rues de Liège, le vrai problème tient à une quarantaine de personnes qui sont en grave difficulté et qui, à cause d’une polytoxicomanie ou de leurs animaux de companie ne trouvent pas de place pour se loger, et l’offre d’accueil doit tenir compte de ça ».

« Ces personnes ne rentrent pas dans le canevas, alors si on veut régler le problème il faut adapter ce canevas ».

« Objectif 2020 : trouver une solution structurelle pour ces quelques dizaines de personnes qui ne rentrent pas dans les structures existantes ». Et de répondre au passage à ceux qui s’inquièteraient qu’une telle approche n’attire d’autres personnes précarisées dans les rues de Liège, « parce qu’on y est mieux »: « c’est un risque à prendre, mais rester comme on est pour le moment, ça ne va pas, il faut penser au logement ».

  • La santé du logement sera au coeur de toutes les préoccupations

« Les loyers et prix de vente de logements sont en augmentation constante, et on est en passe de rattraper les prix pratiqués à Gand. Cela pose le problème de la mixité des quartiers, il faut donc trouver le moyen de financer une initiative massive en terme de logement ».

« Cela ne veut pas dire qu’on doit faire du social partout tout le temps, mais il faut avoir les leviers nécessaires pour maintenir une cohésion sociale à Liège, sinon on aura des problèmes à l’horizon »

Et d’affirmer vouloir notamment dégager les fonds nécessaires pour acheter des pâtés de maison entiers dans certains quartiers liégeois, à réhabiliter ou détruire pour mieux y reconstruire de nouveaux logements, en gardant la maîtrise sur le projet (et donc les loyers). Une prédiction pas encore tout à fait réalisable: « je n’ai pas l’argent pour maintenant, mais s’il vient, je vais le capter ».

Le mantra 2020 de Willy Demeyer?

« Une ville agréable et apaisée, avec pour y arriver, des mesures à prendre compliquées, mais que je suis déterminé à prendre et à assumer, parce que je suis certain que c’est ce dont la ville a besoin »

Et du reste, en attendant le résultat de ces mesures, il y a déjà de quoi se réjouir en ce début d’année selon le bourgmestre. « La ville progresse: la culture, le tourisme, l’économie urbaine… On voit bien que ça marche, il y a juste quelques problèmes à régler, et j’ai le sentiment que je serai suivi pour y arriver ». Et pour avoir l’énergie d’emmener les Liégeois.es avec lui sur le chemin du changement, il quitte la réunion le sourire aux lèvres pour partir à sa séance de revalidation. Le coeur vaillant, entrainé par sa marche quotidienne vers et depuis l’hôtel de ville après avoir pris le bus à Jupille. Bon pied, bon oeil.

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Photos: Unsplash / Muhd Asyraaf – Anastasia Dulgier

Journaliste pour Le Vif Weekend & Knack Weekend, Kathleen a aussi posé sa plume dans VICE, Le Vif ou encore Wilfried, avec une préférence pour les sujets de société et politique. Mariée avec Clément, co-rédacteur en chef de Boulettes Magazine, elle a fondé avec lui le semestriel SIROP, décliné à Liège et Bruxelles en attendant le reste du pays.