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Sous le papier, la plage: 10 livres à dévorer cet été

L’été, c’est le bonheur. Certes il y a: les moustiques, les coups de soleil, la chaleur qui fait plaquer la frange. Mais aussi : le rosé, les apéros qui n’en finissent jamais, les journées rallongées, et plus de temps, ça veut dire plus de temps pour bouquiner. Ca tombe bien, justement, on adore bouquiner. A la plage, au bord de la piscine, ou bien à l’ombre des arbres du parc de la Boverie : on vous a concocté une liste de livres à savourer tout l’été : profitez ! 

Pour celles et ceux qui font rimer amour et humour :
→ Le théorème du homard – Graeme Simsion

Les comédies romantiques, c’est un peu comme les chiques: quand on est jeune, on adore, et puis en affinant ses goûts et son palais en vieillissant, on se rend compte que c’est quand même sacrément plaquant, et beaucoup trop sucré. Heureusement, le Théorème du Homard réussit le pari de narrer une jolie et improbable histoire d’amour, mais de le faire avec humour, et d’en profiter pour traiter avec le sourire le syndrome d’Asperger. C’est drôle, touchant, et la lecture parfaite pour laisser son esprit s’évader.

Pour frissonner de peur et de plaisir : 
→ Les Revenants – Laura Kasischke

Un campus américain, des adolescents jeunes et beaux: à priori, Les Revenants a tous les ingrédients d’un teenage movie réussi. Sauf que, loin d’être une version sur papier d’American Pie, le livre de Laura Kasischke est en réalité un roman d’enquête et de mystère incroyablement ficelé, entre pratiques dangereuses des sororités et croyances sur la mort. Contrairement à un policier lambda, qui abrutit un peu, ici, on apprend plein d’anecdotes sur la mort et les coutumes funéraires, un peu d’anthropologie même, et on est bluffé par le dénouement de l’intrigue.

Pour les inconditionnel(le)s de rock et de New-York :
→ Garder la tête hors de l’eau – Nicolaïa Rips

Nicolaïa Rips a beau avoir 18 ans à peine, elle a sorti son premier livre cet hiver, une autobiographie qui plus est. Il faut dire que grandir au mythique Hotel Chelsea new-yorkais, repère d’artistes en tous genre et lieu du meurtre de Nancy Spungen par Sid Vicicous, cela en fait des histoires à raconter. Le livre est tantôt tendre, tantôt acerbe, les chroniques sont agréables à lire, et le livre est écrit de manière si imagée que le temps de la lecture, on a l’impression de croquer la grosse pomme à pleines dents.

Pour celles et ceux qui en ont assez de deviner la fin :  
→ La Vérité sur l’affaire Harry Quebert – Joël Dicker

Lorsque l’on est féru de lectures, on se rend rapidement compte que de nombreux romans suivent un même schéma narratif ; il devient extrêmement facile de deviner la fin des histoires, et extrêmement difficile de trouver un roman qui puisse véritablement nous tenir en haleine. Alors pour tous ceux et celles qui en ont assez de deviner la fin de leur livre de plage – et qui ne l’auraient pas déjà lu – je vous recommande vivement « La Vérité sur l’affaire Harry Quebert » de Joël Dicker. Promis, ce coup-ci, toutes vos théories tomberont à l’eau, et il vous faudra réellement tenir jusqu’à la fin pour découvrir la Vérité.

Pour les insatisfaits du monde du travail actuel : 
→ La révolte des premiers de la classe : Métiers à la con, quête de sens et reconversions urbaines – Jean-Laurent Cassely

Depuis plusieurs semaines, tout le monde parle du livre de Jean-Laurent Cassely, tant la situation qu’il décrit touche de plus en plus de monde. Sont au centre de son ouvrage tous les diplômés frustrés, tous ceux qui sont sortis des études plein d’espoirs, pour finalement vivre une véritable désillusion professionnelle due à la « perte de sens » de leurs métiers. Si vous êtes de ceux-ci, l’ouvrage de Jean-Laurent Cassely est fait pour vous : vous vous rendrez non seulement compte que vous n’êtes pas seuls, que les pensées qui vous préoccupent sont partagées par de nombreuses autres personnes mais également qu’il est toujours possible – et jamais trop tard – de se reconvertir.

Pour celles et ceux qui en ont marre de voir les femmes prises pour des tartes (mais qui savent en rire) : 
→ The Trouble with Women – Jacky Fleming

À travers son petit ouvrage illustré et particulièrement drôle, Jacky Fleming nous propose un retour humoristique sur la manière dont les femmes ont été considérées au travers de l’histoire – la condition passée de celles-ci était tellement grotesque que s’en est finalement hilarant. Ou du moins jusqu’à ce qu’on réalise que les femmes ne seront jamais à l’abris d’un cruel retour en arrière. À lire – et regarder – si, vous aussi, en avez marre de voir les femmes prises pour des tartes.

Pour celui ou celle qui aime associer l’eau de rose à son eau de mer :
→ La plage d’Ostende – Jacqueline Harpman

J. Harpman, brillante romancière et psychanalyste belge dépeint dans ce roman l’histoire d’Emilienne. Emilienne a 11ans à l’entame du récit, celle-ci est encore une enfant que personne ne remarque et qui déambule dans l’ombre des jupes de sa mère lors de rencontres mondaines qu’elle abhorre. Cependant, un jour, ces réunions vont enfin prendre sens, car elle y aperçoit pour la première fois Léopold, un peintre de 14ans son aîné. Il est beau, talentueux et aimé de toutes les femmes. Emilienne est prise d’une passion qui va littéralement changer le cours de sa vie.
A partir de cet instant, la jeune héroïne devient femme et décide de lier son destin à celui de Léopold. Sa jeunesse sera entièrement dédiée à lui, elle façonnera sa vie et son image afin d’être son idéal féminin, le jour venu. Pas question toutefois de niaiserie et de misogynie. Emilienne s’avère être une extraordinaire calculatrice et manipulatrice dès son plus jeune âge et profitera de chaque instant passé avec le peintre pour lentement tisser sa toile. Elle réussira, quelques années plus tard, ce qu’elle avait tant attendu. Les deux protagonistes deviennent amants, mais au prix de bien des âmes… Emilienne, brillante, perfide et totalement apathique ne recule devant rien, ni personne, pour vivre sa passion.

Pour faire le plein de Girl Power (et de beaux dessins) :
 Les Culottées – Pénélope Bagieu

Bon, ok, les deux tomes de la saga des Culottées sont tellement beaux, avec leur couverture brillante et leurs pages ultra-colorées, qu’on aurait probablement tort de les emmener sur la plage et de risque des les abîmer. Mais c’est qu’une fois entamés, ces recueils de bande-dessinée se dévorent et sont difficiles à reposer : on y suit les destins extraordinaire de femmes, du monde entier et de toutes les époques, qui chacune à leur échelle, ont brisé leurs chaines et la pression sociale pour marquer l’Histoire. Artiste, guerrière, princesse, gynécologue, activiste ou astronaute ; De Mae Jamison à Peggy Guggenheim, en passant par Tove Jansson et Josephine Baker ; on se laisse émouvoir par tous ces récits, mais on rigole beaucoup, aussi. Et c’est super joli.
Et puis, en bonus, histoire qu’elles soient inspirées par toutes ces nanas battantes, on glisse le bouquin à ses petites cousines… ou à n’importe qui, d’ailleurs.

Pour les amoureux de l’ironie :
Rhabillés pour l’hiver – David Sedaris

David Sedaris est furieusement, sublimement, littérairement, cruellement drôle. Son ironie est féroce, son humour, mordant, et ses chroniques de son enfance dysfonctionnelle dans une famille aimante mais barrée et de la découverte de son homosexualité dans une banlieue pudibonde de l’Amérique des 70s sont tout bonnement merveilleuses. En plus d’être extrêmement drôle, sa plume est également vraiment aiguisée, et c’est un bonheur de lire des textes aussi joliment écrits. Pour les apprécier à leur juste valeur, on les lit en anglais, et on se surprend à rire à gorge déployée au gré des pages.

Pour les adeptes du staycation :
→ La cuillère d’argent, éd. Phaidon, 1464p.

Fauché comme les blés, tu as grillé tes jours de congé comme un paquet de cigarettes en fin de soirée ? Tu rêves de soleil et d’évasion, mais inlassablement, ton compte en banque te ramène vers la Moselle ou la Zéelande ? Coincé au pays, pourquoi ne pas profiter de l’été pour revoir tes classiques gastronomiques ?

Parmi les sublimes et ô combien photogéniques livres de cuisine Phaidon (que je recommande tous), s’offrir la cuillère d’argent – Il Cucchiaio d’argento – c’est choisir de ne pas choisir. C’est s’offrir le classique des classiques de la gastronomie italienne : celui qui a mis d’accord toutes les Mamas et les Nonas du Nord au Sud de l’Italie. 1464 pages, 2.000 recettes, 50 années de réédition, plus de 1.000.000 d’exemplaires vendus, des menus composés par 23 grands chefs … l’ouvrage est à lui seul un Guinness Book.

Ce livre est aussi un excellent guide parce qu’il m’a rappelé que les vacances, c’est savoir prendre le temps. Que c’est aussi simple que faire son marché sur la batte. Que les vacances, c’est acheter du pecorino et le manger sous la passerelle. C’est faire la file devant le camion de Patti Alimentation pour se ravitailler en produits italiens de qualité (demandez l’huile d’olive maison au patron, elle est excellente). C’est acheter sa panchetta chez André et ses aubergines chez Inca. C’est l’aïl que l’on coupe en tranche à la lame de rasoir et les piments en pesto. C’est passer chez Watch, Smell, Taste and Having Fun, en ressortir avec une bouteille de Frappato et regretter de ne pas en avoir pris une deuxième. C’est sentir les baguettes craquer chez Saperlipopette.

Tout ça se trouve à Liège. C’est une chance qui ne tient qu’à nous de saisir. Parfois il suffit d’un prétexte et ce livre en contient 2000.

 

& bonne lecture sur les transats !
 

Rédigé à dix mains par la team

 

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