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Churchill les grignoux

10 choses que vous avez toujours voulu savoir sur les Grignoux

Les Grignoux, disons le d’emblée, on les aime d’amour. La programmation, le velours des sièges, le côté indé, on aime tout. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne s’est jamais posés quelques questions à leur sujet… et aujourd’hui, enfin, on a les réponses ! 

Commençons par le commencement : ça veut dire quoi, « les Grignoux » ? 

Il faut remonter au XVIIe siècle à Liège, où deux factions s’affrontaient : les partisans du prince-évêque, avec parmi eux beaucoup d’hommes d’église et de clercs, vêtus de noir avec un col et des bas blancs, surnommés par le peuple « les hirondelles », ou en wallon « les Chiroux ».  Et face à eux, le bourgmestre, les différents Métiers et le peuple, surnommés « les grincheux, les jamais contents », ou en wallon, « les Grignoux ».  Ces deux factions ont été en guerre pendant plus de 100 ans.  Quand la Ville de Liège, en 1976, a créé le centre culturel des Chiroux, un centre culturel alternatif s’est créé et a logiquement choisi comme nom « les Grignoux »…
 

Il y a combien de visiteurs par mois dans les 3 cinémas ? 

En moyenne, entre 35 et 40.000 visiteurs par mois, en comptant le public scolaire.  Evidemment, c’est une moyenne.  On a beaucoup plus de monde pendant les congés scolaires, beaucoup moins pendant les examens, par exemple.
 

La frustration question qui nous ronge : pourquoi on ne peut pas manger dans les salles ? 

Pour plusieurs raisons.  D’abord, les bruits et les odeurs générés par la nourriture gênent les autres spectateurs (ceux qui se sont un jour retrouvés pris « en sandwich » entre un mangeur de nachos et un mangeur de popcorn apprécient notre philosophie !).  Pour la même raison, nous demandons d’ailleurs au public d’éteindre son téléphone, le but est vraiment de permettre la meilleure vision possible du film, sans nuisances parasites.  Mais cela nous permet aussi d’économiser sur le temps de nettoyage des salles, et donc de maintenir des prix d’entrée aussi bas que possible.
 

C’est une bonne situation, déchireur de ticket ? 

Non, nos collègues ont un métier compliqué : ils se relaient pour l’accueil, la caisse, la gestion des spectateurs, le nettoyage des salles entre deux séances (malgré notre philosophie, il y a toujours des gens qui jettent des papiers par terre…  ou qui oublient un parapluie, une veste dans la salle) et les tâches administratives.  C’est un roulement, tous les travailleurs occupent tous les postes.
 

Pourquoi les films sont-ils toujours en V.O. ? ( et peu importe la raison, MERCI pour ça ! 

Parce que des spectateurs comme vous nous disent merci !!!  Plus sérieusement, un réalisateur passe en moyenne 3 mois en post-production, avec les « vrais » acteurs qui reviennent enregistrer les voix de certaines séquences.  Un studio de doublage va passer entre 1 et trois jours avec des acteurs (aussi doués soient-ils) qui n’ont pas vu le film au préalable.  La qualité ne peut évidemment pas être la même !  Mais par contre, nous proposons toujours en VF les films pour enfants, nous ne sommes pas d’affreux intégristes 😉
 
 

Quel est le film qui a le mieux marché dans l’histoire des Grignoux ? 

Sans hésiter « C’est arrivé près de chez vous ».  Le film est resté en salle plus d’un an, d’abord au Parc qui était notre seule salle, puis nous avons ouvert le Churchill et l’engouement y a continué.  Pour le 20.000ème spectateur, l’équipe de tournage est revenue nous faire coucou au Churchill, et a offert à l’heureux spectateur un cocktail « Petit Grégory »… Qui fut suivi de beaucoup, beaucoup d’autres !
 

Comment se décide la sélection des films ? 

Nous avons une équipe de programmeurs qui visionnent les films, lisent les scénarios et négocient avec les distributeurs. Ils vont aussi dans la majorité des festivals européens pour voir un maximum de films.  Pour la petite histoire, pendant que les stars empruntent le tapis rouge à Cannes, on a trois collègues qui y voient jusqu’à huit films par jour…  Faut pouvoir tenir le rythme !
 

Pourquoi n’y a-t’il pas plus de « blockbusters » au programme ? 

Nous sommes avant tout un cinéma d’art et essai.  Pour entrer dans cette catégorie, nous nous engageons à diffuser un maximum de films dits « d’auteur ».  Le terme peut faire peur mais recouvre une réalité éclectique, qui va de « Séraphine » à « Bienvenue chez les Ch’tis ». Et cela répond à la philosophie première des Grignoux décidée il y a 35 ans : proposer aux spectateurs les films que l’on ne voit nulle part ailleurs, qu’il s’agisse d’un documentaire local ou d’une Palme d’or !  
 

Parmi les acteurs/réalisateurs qui sont venus au cinéma, qui était le plus/moins sympa ? 

Sympas, il y en a plusieurs !  J’apprécie personnellement beaucoup le côté pédagogique de Philippe Lioret et la proximité avec les spectateurs de Yolande Moreau ou Bouli Lanners.  Cécile de France ne refuse jamais les autographes et selfies, toujours avec le sourire même si elle est pressée… Mais je pourrais en citer beaucoup d’autres !  Par exemple Laurent Cantet, qui sera chez nous le 24 octobre, est vraiment adorable…  Les moins sympas ?  Ce sont en général ceux qui sortent d’une période de promo très longue et qui sont épuisés.  On les trouve « difficiles, râleurs » parfois, et puis quand on les revoit « tout frais » quelques mois ou années après, loin de la pression d’un gros film, ils sont charmants !
 

LA question liégeoise : pourquoi n’y-a-t’il pas de frites avec les boulets du Sauvenière ? 

Parce que l’huile de friture, ça sent pas bon !  La configuration du bâtiment ne nous permet pas d’avoir une aération extérieure puissante, les odeurs de cuisine peuvent donc être envahissantes…  Et ce n’est pas la peine d’interdire la nourriture dans les salles si on inflige aux spectateurs des odeurs de graillon !

LES GRIGNOUX
Sauvenière / place Xavier Neujean, 4000 Liège
Churchill / 20, rue du Mouton Blanc, 4000 Liège

Le Parc / 22, rue Paul-Joseph Carpay, 4020 Droixhe
 
 

Journaliste pour Le Vif Weekend & Knack Weekend, Kathleen a aussi posé sa plume dans VICE, Le Vif ou encore Wilfried, avec une préférence pour les sujets de société et politique. Mariée avec Clément, co-rédacteur en chef de Boulettes Magazine, elle a fondé avec lui le semestriel SIROP, décliné à Liège et Bruxelles en attendant le reste du pays.