Boulettes Magazine

Le magazine gourmand de découvertes
TOP
15 personnalités belges donnent leur avis sur Liège

15 personnalités belges disent ce qu’elles pensent de Liège

Certes, Bruxelles est la capitale du pays, et Namur, celle de la Wallonie, mais Liège est sans aucun doute la capitale du cool. Principautaires, nous? Voyez plutôt ce qu’en disent ces 15 personnalités belges, qui aiment décidément ardemment notre Cité. Même si, parfois, qui aime bien châtie bien, et certains ne se privent pas.

Cité d’âme enflammées pour Johan Condijts, « wonderful, crazy and funny » selon BJ Scott, « magique » pour Maureen Louys, tandis que Saule confie que « son coeur brûle pour cette ville », Liège ne laisse personne indifférent. Et puis qu’on l’aime ou qu’on la déteste, une chose est certaine: dans les mots immortels de Benoît Poelvoorde, c’est quand même la seule ville de Belgique (du monde?) où on se fait 10 copains après 5 minutes en terrasse.

Joan Condijts, Directeur de l’information de LN24 et écrivain

Le petit cousin Julien la décrivait telle une merveille posée sur le fleuve.

Et moi de douter.

Jusqu’au jour où j’y vins.

Le premier abord me laissa perplexe. Des voyageurs pressés filaient vers la gare. Quelques regards s’attardaient sur les néons rosés qui dévoilaient les corps à louer.  Dans les bistrots, les cigarettes embrumaient les visages rougis par les blondes de Jupille. L’hôtel répondait aux canons de la province : un papier-peint à fleurs démodé, des ressorts qui grincent, une baignoire sur pied, un miroir moucheté et des effluves de tabac froid. Au loin, le fameux fleuve coulait. Distraitement. Comme s’il se fichait des terrasses agglutinées pour assister à son spectacle. Liège ne serait merveilleuse qu’aux yeux du petit cousin…

J’y revins plusieurs fois. Sans m’y attarder. Découvrant au fil de ces incursions des rues nouvelles, des quartiers inattendus. Puis il y eut Calatrava. Et chaque fois que je descendrais vers la vallée, je n’aurais cesse d’être émerveillé par cette vague d’acier immense qui transformait les trains en miniatures pour table à jouer. La gare des Guillemins transcendait Liège.

Plus qu’un monument, les hommes changèrent ma vision. A commencer par le plus prolixe d’entre eux. Sur papier du moins. Suivre Roger Mamelin alias Georges Simenon dans les méandres d’Outremeuse étalant son Pedigree aux lecteurs séduits me révéla ce qui distingue un amas de pierres et d’humains d’une cité : l’esprit qui en naît. Car le charme de Liège ne vient ni de ses clochers, ni de ses boulevards larges comme des villages, il se puise dans ces âmes forgées par les eaux, enflammées par le cuir qui roule vers les fourneaux

personnalités

BJ Scott, Coach extraordinaire

Wonderful, crazy and funny Liège ! Je l’ai découverte il y a longtemps grâce à mes amis musiciens de la région. Françoise Vidick, Jean-Pierre Froidebise, Yves Baibay, Pierre Rapsat… des gens talentueux qui m’ont à leur façon ouvert les yeux sur cette ville si loin, et si près, de Bruxelles.

Le Cirque Divers, La Courte Échelle, Le Palais des Congrès, La Péniche, Le Café Du Parc, j’ai chanté un peu partout comme choriste ou sous mon nom et, à chaque fois, j’ai emporté avec moi un nouveau lien avec cette ville truffée de mélomanes et de sirop de pommes. Le Lion S’Envoile a été ma première expérience avec le pèkèt et la méthode liégeoise pour “tenir le coup”: une bière, un pèkèt, une bière, un pèkèt, une eau pétillante, une bière, un pèkèt, une eau… all night long !

Bien plus plus tard, j’allais vivre la moitié de mon temps à Liège, à l’hôtel, grâce à The Voice Belgique. Mais là, je n’avais plus le temps pour les bars du Carré ou les cafés du centre-ville… Le matin, sur la route vers Médiarives, j’observais les gens partant bosser, dans l’enfer du trafic autour de la Place Saint Lambert. J’étais souvent en symbiose avec la ville couverte de brume, étant moi-même dans un brouillard dû au manque de sommeil et au gin tonic du bar de l’hôtel. Ce trajet me nourrissait du quotidien des riverains de la Cité Ardente. Puis j’allais travailler aussi, et avec beaucoup de vrais Liégeois. Souriants, généreux, joueurs et taquins, tout ce que j’aime. Je m’entendais bien avec eux, on est assez semblables.

Peut-être est-ce de grandir en milieu « aquatique » qui forge ce genre de caractère rieur et rustre, cultivé et différent? De retour vers l’hôtel, la nuit, les lumières reflétées dans la Meuse me réconfortaient. Particulièrement après une interminable journée sur le plateau de ce télé crochet que je prenais parfois trop au sérieux. Ce fleuve me rendait nostalgique pour mon propre pays. Dans ma tête, je parlais à la Meuse, livrant toutes mes pensées et mes doutes d’avoir bien choisi ou bien fait. Je quittais, pendant ce court trajet, le personnage de coach. Je redevenais la fille de la ville portuaire de Mobile, Alabama. Celle qui adore les agglomérations traversées par un fleuve ou un canal, car elle peut s’y sentir encore reliée à la mer, moins éloignée de ses racines salées des marécages du Golfe du Mexique.

La Meuse, ma confidente adoptive… Comme Toulouse, Lyon, Paris, Venise, Gent, New Orleans et Mobile, j’adore Liège. Elle me manque. Les liens tissés au fil des années, les souvenirs gravées dans la roche bleue, cette soif d’un bon pèkèt entourée des rires et des « râleries » comiques du pays de Tchantchès et Nanesse… Comment ne pas vouloir s’y retrouver, nom didju ? (Photo Patricia Mathieu)

BJ Scott - DR

Rajae Maouane, co-présidente d’Ecolo

Pour la ket de Bruxelles que je suis, Liège est pleine de paradoxes. J’ai toujours entendu 2 choses, éminemment contradictoires sur la principauté: « Liège, c’est un village » et puis « Liège, la grande Cité Ardente et la capitale de la fête ». Alors, petit à petit, au fil des années, j’ai décidé de m’y rendre et de juger par moi-même. Son activité culturelle est débordante. On peut tout aussi bien visiter les plus grosses institutions, comme l’imposant Théâtre de Liège que zoner dans la ville, en Roture, et tomber sur des perles de la culture underground.

Les Liégeois.es ont réussi leur pari de susciter autour de leur gastronomie une hype incroyable ! Oui, je fais partie de ces personnes qui font 25 minutes de queue pour une gaufre ou une chouquette vendues dans la minuscule boutique d’une artisane. Et puis « ardent », ça veut aussi dire chaud parce que les Liégeois.e.s ont le sang chaud quand il s’agit de combats sociaux. Le secteur associatif, les coopératives, les initiatives citoyennes y fleurissent pour construire le Liège de demain. Aujourd’hui je n’ai toujours pas tranché. Je n’arrive pas à décider si Liège est un village ou une cité .Mais ce dont je suis sûre, c’est que la chaleur de ses habitant.e.s et l’énergie qu’ils et elles déploient font de cette ville un coeur battant. Il existe aujourd’hui en Belgique une « patte » liégeoise forte, qui va bien plus loin qu’un accent traînant.

Rajae Maouane Liège

Typh Barrow, Chanteuse

Mon amour pour Liège a commencé par un voyage à Cuba où je suis tombée par hasard sur trois Liégeois, qui sont devenus les meilleurs compagnons de voyage dont j’aurais pu rêver… L’histoire s’est poursuivie avec mon premier concert au Reflektor, super accueil. Ensuite, les planches du Trocadero. Mythique. Puis le Forum de Liège. Extra-ordinaire.

Sans oublier, les studios de la Médiacité où se déroulaient les tournages de The Voice ou encore le Far West dans le Carré, où nous adorons aller trinquer après nos concerts avec le band, à coup de Ruées vers l’Or et de pékèts ! Le public liégeois est particulièrement chaleureux, aime sa ville, adore faire la fête, s’intéresse à la culture et est très, très généreux. Quand on vient à Liège, c’est toujours la même sensation : l’impression d’être à la maison! (Photo François Leboutte)

Pierre-François Lovens, Journaliste économique – La Libre Belgique

J’adore Liège et les Liégeois. Vraiment. D’abord, ma mère vient de Liège. Et ça, c’est déjà énorme. Quand on allait rendre visite à son papa, rue Saint-Laurent, j’étais à chaque fois tout excité de retrouver Liège. À quelques mètres de la grande maison de mon Grand-Papa, avec son grand hall et ses grands escaliers, il y avait un pharmacien qui s’appelait Tychon. C’est ridicule mais, mon frère aîné (qui a quitté notre Béwé familial pour faire sa vie à Lîdje) et moi, ça nous faisait marrer ce nom.

À propos de boulettes, je dois bien admettre que je craque surtout pour les bouquettes liégeoises. Celles de mon oncle Gérard que nous dévorions, chaque soir de Noël, dans une maison pleine de charme et de vie située au fond de l’impasse de la Vignette. Elles me manquent parfois ces bouquettes, tout comme ces promenades sur la Batte ou ces jours où, de passage à Liège, je retrouvais mon père dans son bureau de l’Université, place du Vingt-Août. Ah oui, c’est lui qui m’emmena, alors que j’étais encore gamin, voir mon premier match au Standard. Depuis ce soir-là, le virus rouche ne m’a plus jamais quitté.

Aujourd’hui, quand j’emprunte la bretelle d’autoroute pour rallier la rédaction de La Libre, à Bruxelles, il m’arrive de vouloir filer vers Liège pour (re)découvrir, le temps de quelques heures, celles et ceux qui en font la ville la plus attachante de Wallonie. Liège vibre, innove, entreprend, se réinvente, se rebelle. Et j’adore ça. (photo Alexis Haulot).

personnalité

Manon Lepomme, Humoriste

Liège, mon amour, mon village, mon chez nous, ma ville ardente qui bat à mille allures ! Qu’est-ce que j’adore ma ville ! Je suis certainement Liégeoise avant d’être Belge ! Liège me surprend toujours ! Liège vit plus que n’importe qu’elle autre ville et surtout Liège est tellement tellement une ville où il fait bon faire la fête, boire un verre, regarder un film en plein air, gueuler à un concert ou rire à un spectacle !

Des Coteaux à la Boverie, des Guillemins à Roture, qu’il est bon de se promener dans Liège et toujours croiser quelqu’un qu’on connait ou quelqu’un qui connait quelqu’un qu’on connait ! Mais Liège m’angoisse aussi… Ces SDF, de plus en plus jeunes et de plus en plus nombreux cherchent, bien seuls, à survivre dans cette ville qui essaye de les oublier… Liège me déçoit de les abandonner… Liège, stp, deviens plus Ardente et plus solidaire que jamais ! (photo Marie Minne)

Manon Lepomme

Georges-Louis Bouchez, Président du Mouvement réformateur

J’ai un attachement particulier à Liège, car c’est dans la Province que je commence et que je termine un peu mes vacances, c’est-à-dire la période de l’année la plus détendue. Je la débute avec les Francofolies de Spa et je la finis avec le Grand Prix de Francorchamps. Pour le reste, je me rends régulièrement à Liège pour de nombreux événements festifs, que ce soit le Village de Noël ou la soirée I Love Disco. Et je dois bien reconnaître que j’y reçois toujours un bon accueil.

On a tendance à exacerber les différences entre Liège et la Wallonie, mais je ne pense pas qu’il y ait ni de rivalité, ni de concurrence, par exemple entre Liège et le Hainaut. Il faut pouvoir exploiter les qualités des uns et des autres. Oui, les Liégeois sont principautaires, mais ils ne le font pas en excluant les autres. Je pense aussi qu’être fier de son identité est une qualité.

Hormis ma région, c’est avec Liège que j’ai le plus de lien. J’aime l’esprit liégeois, qui est à mon sens chaleureux et direct. Les Liégeois ont le sang chaud et j’apprécie cela. J’ai moi-même un côté grande gueule et festif qui fait que je me sens naturellement bien à Liège (propos recueillis).

personnalités

Saule, Chanteur et musicien

Quand « Boulettes magazine » me demande d’écrire un article, comment lui dire non? Rien que pour le nom de génie de ce webzine (rires). En prime, c’est avec un immense plaisir que je vous parle de la ville de Liège que je surkiffe au maximum!!!

En tant qu’artiste, Liège est un terrain de jeu exceptionnel. Je me souviens avoir fêté mes 30 ans sur la scène du Forum, ça reste un moment inoubliable ! Les concerts au ciné Le Parc, au Reflektor (récemment), et le public Liégois … ça ne m’étonne pas que tous les Français viennent rôder leur spectacle ici avant de partir en tournée! Que dire des après-concerts dans le Carré, des soirées de dingue chez Bouldou, de ce resto génial, Les Sabots d’Hélène, puis il y a les Restos du Cœur où j’ai tellement pris de plaisir avec tous mes potes ici. Liège c’est synonyme d’amitié pour moi. Greg Houben, Manu Champagne, Sacha Toorop, tant d’amitiés fortes.

Le Liégeois a le cœur sur la main, les amis. Il t’accueille chez lui ou il veut absolument t’emmener manger un boulet sauce lapin à 3h du mat ! Je me souviens aussi d’un moment magique au théâtre où l’Orchestre Philharmonique de Liège avait repris une de mes chansons, « Just a song », arrangée par le regretté Renaud Loest… Un moment poignant que je n’oublierai jamais. Un peu comme bon nombre de fois ou je suis venu dans cette Cité ardente.

Elle porte bien son nom, mon coeur brûle pour cette ville. J’y reviendrai bientôt je vous le promets.

Love you guys ! (Photo de Saule par Christophe Dehousse)

Photo de Saule par Christophe Dehousse

Pascal Delwit, Professeur de Science Politique et Vice-Doyen de la Faculté de Philosophie et Sciences sociales (ULB)

Au prisme du chercheur, Liège, ce sont d’abord des hommes et des femmes politiques. J’ai rencontré beaucoup d’entre eux et d’entre elles. J’ai conférencé dans plusieurs fédérations liégeoises de parti.

La légende est vraie. Quand on est à Liège, on le sait tout de suite. Avant de rencontrer un responsable ou une assemblée, quelle que soit sa couleur politique, on rencontre… des Liégeois. La singularité est frappante. Son affirmation plus encore. Surtout pour un Bruxellois. Parfois, au bout du bout du bout.

Pourtant, quand je pense à Liège, ce n’est pas à la politique que je songe. Mais au football. J’aime le football depuis aussi longtemps que je m’en souvienne. Et comme tout amateur de football qui se respecte en Belgique, je supporte Anderlecht. Depuis ma tendre enfance, « le » concurrent, c’est le Standard. Déjà à la cours de récréation, nous formions des chaînes soit d’Anderlecht, soit du Standard. Et c’était à celles et ceux qui criaient le plus fort que revenait la victoire. Toujours contestée, bien sûr.

Il y a pourtant une chose qu’on ne peut pas enlever et contester au Standard, c’est le stade, l’ambiance. J’ai vu pas mal de matches dans ma vie. De légendaires entre Anderlecht et le Standard. Des soirées extraordinaires à Anderlecht. Mais au Standard, deux choses m’ont toujours frappé chaque fois que j’y ai été. L’enchâssement impressionnant du stade dans la ceinture industrielle et l’atmosphère de feu qui règne presque systématiquement. J’adore. Pour moi Liège, c’est d’abord ça. Un cœur bouillonnant en plein air lorsqu’il y a match (photo © Ralitza Photography).

personnalité

Mustii, Chanteur & Acteur

Quand on me parle de Liège je pense d’abord à son théâtre. En 2013 j’ai vécu 3 mois à Liège pour y répéter et y jouer Roméo et Juliette pour l’inauguration du nouveau théâtre. J’ai donc eu du temps pour arpenter ses rues.
Je me souviens de soirées festives et de la Nocturne des Coteaux de la Citadelle qui m’a particulièrement marqué… la Montagne de Bueren est tout à fait magique.

Je pense à la riche scène musicale présente dans la région et aux concerts que j’ai pu faire au Reflektor. Le public du Reflektor est fou, unique et ultra généreux et c’est l’une de mes salles préférées en Belgique!
Même avec une grosse angine, j’ai un souvenir de concert magique au Reflektor et ça grâce à l’énergie sans faille des Liégeois capable de vous soigner comme jamais !

Je me souviens d’un piano-bar/karaoke « Chez Luigi » en Roture, dans une cave ou je m’étais lancé dans une reprise approximative de Frank Sinatra. Le reste de la soirée est un peu flou dans ma tête…  Bref, sans flagornerie, Liège (et sa région) est un endroit que j’aime beaucoup, le seul bémol est sans doute cette autoroute plate et morne qui relie Bruxelles à la Cité ardente… (photo Laetitia Bica)

Mustii Laetitia Bica

François De Smet, Président de DéFI

Liège, irrésistible rebelle. La Cité ardente est pour moi fascinante et impossible à appréhender. Lorsqu’on n’y vient que de temps à autre, il est extrêmement facile de se perdre dans ses rues, jusqu’à ce que tout d’un coup, un souvenir rejaillisse et vous reconnecte avec une place, un café, un théâtre. Et c’est alors, de manière fugace, que l’on comprend la cohérence de la ville, ce qui fait qu’elle est un tout.

Les souvenirs de Liège qui sont les miens sont toujours des souvenirs partagés. Des souvenirs de visages, de mots, qui vous enrobent et vous retiennent. Des souvenirs de pièces iconoclastes dans l’un de ses théâtres ; des souvenirs de débats endiablés à l’une ou l’autre manifestation, parce que le Liégeois, moins qu’un autre, n’a pas sa langue dans sa poche, et est aussi franc dans ses opinions que chaleureux dans sa manière de les exprimer ; et des souvenirs de fêtes, évidemment, qui s’improvisent pour un rien, et qui font la part belle tantôt à des boulets, tantôt à un peket.

Il y a à Liège un sentiment d’appartenance qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Dans un pays qu’on dit miné par le manque d’attachement à la nation, ce n’est pas un détail. Liège est la seule ville, la seule région dont les habitants semblent indissolublement liés par une fierté, une cohésion, une solidarité qu’on ne trouve nulle part ailleurs en Belgique, qui transcende les clivages politiques et qui, souvent, rend jaloux les autres.

Mais ce qui pourrait apparaître comme un repli ne l’est pas : les Liégeois sont inclusifs, accueillants, aussi fiers de leur identité que désireux de la partager. Et c’est irrésistible. Ne changez rien !

personnalité

Sttellla, Artiste pétillant

Vivement qu’on soit derrière cette histoire pour qu’on puisse retrouver Liège, ses terrasses, sa joie de vivre et sa sympathie. Toutes les villes ne s’appellent pas Cité Ardente. Liège, si ! Et c’est à juste titre. C’est étrange comme, dès la première fois, on peut se sentir chez soi en arrivant dans cette ville. C’est peut-être parce que c’est vrai…Il paraît que « Liège » chez les Esquimaux, ça veut dire « Coeur ». Je ne sais pas qui m’a dit ça, mais il me l’a dit… (photo fournie par Sttellla et prise à Liège, à l’expo Génération 80; crédit : Aude Vanlathem)

Sttella Carabistour

Maureen Louys, Présentatrice et modiste pour chiens

J’adore Liège. Liège c’est ma ville. D’ailleurs c’est bien simple quand j’y vais je dis «  je rentre à Liège ».

J’aime la gentillesse des gens et leur bonne humeur. Ils font toujours un petit trait d’humour ou un sourire.  Les Liégeois sont très cool, c’est pour moi toujours un bonheur de retourner dans la Cité ardente. J’aime me balader dans le quartier du Perron, j’aime les restos, les bars, l’ambiance tranquille qu’il y règne. Le Musée de la vie wallonne que je connais par cœur. J’aime déguster un bon gras boulet au Bistrot d’en face… ou alors une crapuleuse assiette de pâtes au beurre de sauge et jambon italien chez Maccheroni (sans parler de l’artichaut farci quand il est à la carte – slurp-) et finir avec une petite chose sucrée de chez Gaufrette Saperlipopette…

Ce que j’aime à Liège c’est son côté piétonnier, on va partout à pied. On passe de quartier en quartier, d’atmosphère en atmosphère. Petite j’allais tous les dimanches à la « Batte », c’était l’activité du jour. Je mangeais toujours un burger dégoulinant en regardant passer les péniches sur la Meuse.

Je trouve ça très beau une ville traversée par un cours d’eau. La nuit la ville devient bleue, les ponts, ses dorures, ses éclairages, les immeubles … tout ça se reflète dans l’eau, c’est magique.

Il n’y a pas un coin de Liège qui ne me rappelle pas mon enfance ou mon adolescence. L’odeur du Mac’Do sur la place de la République française, la fameuse Galerie Opéra et son cinéma et ses «  chiques «  de chez Kiwi. D’ailleurs ça me rend triste de voir qu’elle est désertée. Ça me fait un petit pincement au cœur à chaque fois.

J’aime me balader dans le Carré.  Enfin… j’y ai pas mal trainé en tant qu’ado à la sortie des cours le vendredi, petit verre de «  blanc cerise »  bien frais à la main. Parce qu’à Liège, on peut le dire, on sait faire la fête 😉 On dansait même à 16h ! Aujourd’hui j’y vais pour voir mes parents qui habitent un peu en dehors ou pour faire un brin de shopping, voir ma sœur qui a sa boutique de bijoux rue du Pot d’or, «  By B ». D’abord je lui rackette un petit bijou ou autre parce que j’adore ce qu’elle fait et puis  on part se balader, enfin zoner comme on dit. On passe chez « Milk » pour son fils,  on jette un œil chez «  Gualap ». On déjeune chez Lau ou au Caffé Internazionale.

J’ai l’impression que le temps s’arrête à Liège et j’adore ça. J’ai redécouvert récemment la rue Souverain-pont, ses petits commerces, ses restos et ses bars. C’est quand j’y retourne que je me rends compte que Liège me manque souvent. 

Maureen Louys

Judith Kiddo, Chanteuse et actrice

Enfant, je venais régulièrement à Liège pour visiter mes grands-parents. Dans leur petit appartement du Quai des Ardennes, on mange les boulettes sauce lapin maison de ma grand-mère une fois par mois, avec ma mère, mon frère et ma sœur. Sous leur fenêtre, des écluses, une sortie d’autoroute, un Intersport. Pas très coloré, mais on est contents d’être là. On promène Réglisse le long de la Meuse. Réglisse est le teckel prédécesseur de Pollux. Pollux est la star de mon dernier single, Petit Chien.

Au printemps, on va tous se promener aux Fonds de Quarreux, à Spa, ou même au château de Logné, car la noirceur du Moyen-Âge nous fascine, mon grand-père et moi. Le plus fun restant sans doute la Foire d’octobre. L’activité immanquable de l’automne pendant une bonne partie de mon enfance.

Plus tard, les visites du Quai des Ardennes s’espacent. Mais je rencontre un Liégeois qui me fait découvrir la vieille ville et ses coteaux, ou les fêtes de la caserne Fonck. Je saisis alors le niveau de guindaille tant regretté par ma mère à son arrivée à Bruxelles.

Cet été, j’ai eu la joie d’entamer la prochaine création de Claude Schmitz, au théâtre de Liège. Avec mes copines actrices, on aime beaucoup le marché aux puces du samedi, à côté de la Batte. La dernière fois, j’y ai dégoté quelques bons vinyles et surtout, j’ai découvert les inoubliables gaufres aux fruits de la maison Massin. Liège ne rigole pas avec ses gaufres. Le confinement ne nous laissera pas retourner au théâtre pour les répétitions d’avril prochain, mais nous serons prêts pour la première du 13 octobre 2020. Venez nous voir et passez à la Foire en sortant !

Judith Kiddo DR

Fred Jannin, Humoriste, Snul, Dessinateur de BD

Oufti, on me demande de pondre un truc sur Liège… S’il y a bien une bonne ville, c’est Liège n’est-ce-pas ? Sans doute, Liège est une bonne ville comme on disait parfois avant – quand on pouvait – de certaines filles qu’elles étaient « bonnes ». Souvenirs de fêtes d’Outremeuse inoubliables alors qu’on ingurgitait tout ce qu’il faut pour oublier. Souvenirs de tournages des Snuls aux Olivettes. Casting d’enfer ! Le temps d‘une soirée, on emmagasinait la crème de la crème de ce qui nous fascine autant que fait rire.

Souvenir de la visite du Mémorial Interallié de Cointe, et de son magistral guide qui nous montrait la « Cikadelle » ! Souvenir de ce bon vieux Joseph Malchair, chanteur des rues… Le Liégeois est bon comme sa ville. Et c’est pas Pierre Kroll ou Bouli Lanners qui me contrediront (même si ce dernier est un immigré). J’ai le sentiment que ce qui me plaît chez le Liégeois, c’est qu’il semble plus proche du dérisoire. Il relativise par nature, sans faire d’effort. Le Belge déteste se la péter, et ça vient peut-être des Liégeois. Dès qu’on sent poindre un zeste de prétention, on tire dans le tas, merci bonsoir.

Attention, ne généralisons pas : il doit bien y avoir des Liégeois chiants, comme il doit bien y avoir des Parisiens sympas… Bref, en un mot comme en cent, Liège, c’est vraiment TOF (et je dis ça parce que je suis Bruxellois) (photo Fred Jannin).

Fred Jannin Les Snuls

Encore plus de Liégeoiseries par ici: 

Boulettes Magazine, c'est une publication en ligne faite par et pour des Liégeois, avec l'envie de mettre en avant toutes les initiatives qui rendent la Cité si ardente... et parfois aussi souffler sur ses flammes quand c'est nécessaire :)