Acupuncture, nutrition et ostéo: chez Holianima, le chien est roi
Quand trois vétérinaires désireux de reconnecter vraiment avec leurs patients poilus (mais aussi de proposer une autre approche des soins) unissent leurs forces, cela donne Holianima, un cabinet holistique et bienveillant où les chiens sont traités comme les trésors qu’ils sont.
« Bonjour, je suis vétérinaire canin et je vous contacte car je viens de lancer une petite structure au sein de laquelle notre focus est le bien-être de l’animal. Je ne sais pas si ça vous dirait, mais ça me ferait très plaisir de recevoir votre compagnon à quatre pattes ». Est-ce que ça nous dirait?! Le message, arrivé sur le compte Instagram de Boulettes Magazine, est accueilli avec joie: comme nombre de Millenials, notre chien n’est pas simplement notre animal de compagnie mais bien un membre à part entière de la famille (notre fille aînée, on peut le dire) et la perspective de lui faire tester l’ostéo, l’acupuncture et une consultation en nutrition est irrésistible. Il s’agit en effet là des trois spécialisations proposées chez Holianima, respectivement par Arnaud Collard, Romain Constant et Claire Jongen.
Jeunes, passionnés et soucieux de réconcilier la pratique de leur métier avec une approche plus holistique du soin, Arnaud, Romain et Claire ont uni leurs forces pour proposer un service jusqu’ici unique en région liégeoise: une prise en charge complète du chien (ou du chat, ils ne discriminent pas) et un focus multidisciplinaire sur son bien-être.
Mais Fluffy est-il réceptif aux bienfaits d’une séance d’ostéo, ou plus complexe encore, d’accord pour se faire enfoncer délicatement des aiguilles dans les coussinets? Une seule manière de le savoir: faire des infidélités à son vétérinaire attitré et emmener Elliott, notre splendide mini Aussie, pas spécialement connue pour son amour des rendez-vous médicaux, chez Holianima.
Acte I – De papouilles et d’os
Premier rendez-vous est pris avec Arnaud Collard, spécialiste des poissons et de l’aquaculture à qui le contact avec les animaux manquait après des années passées à travailler dans des élevages, notamment en Norvège, et qui, revenu au pays, a donc décidé de suivre une formation d’ostéopathe (pour chiens et pour chevaux) et d’ouvrir Holianima juste en face du cabinet de sa compagne, elle même kiné, mais pour les animaux et les humains.
Doux, chaleureux et bienveillant, visiblement enchanté de rencontrer notre sublime (oui) boule de poils, le trentenaire correspond à l’image d’Épinal qu’on se fait des vétérinaires, et déroule la genèse d’Holianima tout en faisant connaissance avec sa patiente avant de passer à la consultation en elle-même.
« Notre objectif est d’agir de manière préventive, et de faire en sorte que l’animal soit en la meilleure santé possible sur le long terme. Notre démarche s’inscrit dans la prévention et le bien-être » explique Arnaud.
Qui ausculte Elliott calmement, avec des gestes qui ressemblent plus à des caresses, et qui la mettent en confiance pour la suite de la séance. Ce qui ressemble en effet pour les non-initiés à des doudouces un peu ciblées est en réalité un examen minutieux de toutes les vertèbres, pour détecter les blocages éventuels et réaligner le corps du chien afin qu’il bénéficie de la meilleure mobilité possible.
Surprise: presque pliée en deux lors de certaines manipulations, notre Aussie (comme ses congénères) se révèle bien plus mobile que soupçonné, et semble, malgré quelques regards interloqués lors de certains étirements, vraiment adorer la séance. Ce qui ne surprend pas Arnaud Collard: s’il confie que certains chiens sont plus réceptifs à l’ostéo que d’autres, et qu’il lui arrive de ne pas pouvoir les traiter quand ils sont trop agressifs ou stressés (« Parce que le but est justement de les détendre ») il se réjouit de « l’impact flagrant » constaté chez ses patients à quatre pattes dès la première séance.
« On voit que les chiens se sentent beaucoup mieux après une consultation d’ostéopathie, ce qui est vraiment hyper agréable: j’ai tous les avantages du métier de vétérinaire, sans la contrainte psychologique de la pratique » sourit encore le co-fondateur d’Holianima.
Qui rêve déjà de la suite, et, si le concept prend de l’envergure et séduit une patientèle croissante, de l’ouverture d’un centre avec piscine, « parce que la physiothérapie fait un bien fou aux chiens ».
Acte II – Pékin express
En attendant, visiblement, l’ostéo aussi: plus coutumière de l’arrivée de martyre chez son vété, pourtant extrêmement compétent et dévoué, notre cobaye canin trépigne devant la porte lors de son deuxième rendez-vous chez Holianima. Au programme; consultation avec Romain Constant, acupuncteur spécialisé dans le traitement des chevaux et des chiens, qui ne lève pas un sourcil à la mention de « notre fille ».
Lui-même jeune papa d’un petit garçon de deux ans, il souligne que le frère aîné de ce dernier n’est autre que le Cocker que lui et sa compagne ont adopté il y a quelques années de ça. Le ton est donné, l’ambiance, détendue, et Romain en profite pour jeter les bases de la médecine chinoise, entre théorie des cinq éléments (le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau) et manière dont elle relie les émotions ou les comportements à différents organes.
Après avoir ausculté sa petite patiente, il pointe une gêne aux reins (bingo, la pauvre poupette a des calculs à l’heure d’écrire ces lignes) et fait le lien avec un problème lié à l’élément de l’eau (encore dans le mille, Elliott refusant catégoriquement chaque opportunité de nager). Face à notre stupéfaction, et à notre aveu de scepticisme originel, il confie en souriant que sa compagne, elle-même pédiatre, est tout aussi circonspecte face aux médecines dites « alternatives », mais que s’il a décidé de s’ouvrir à d’autres disciplines, c’est justement parce que lorsqu’il pratiquait la médecine vétérinaire « conventionnelle », il était confronté à une série de troubles qu’il ne savait pas expliquer et qu’il a voulu explorer d’autres pistes.
Quitte à se prendre quelques ruades au passage: bien qu’extrêmement réceptifs aux traitements par acupuncture (« C’est logique, parce qu’on étudie les éléments, et les chevaux vivent principalement dans la nature ») les chevaux peuvent avoir des réactions quelque peu dangereuses lors de l’insertion des aiguilles. Pas de risque de coups de sabot avec sa patientèle canine, mais il s’agit tout de même d’immobiliser Fluffy ou Médor, ces derniers étant moins (lire, pas du tout) réceptifs que les humains à l’injonction à ne pas bouger le temps que les aiguilles fassent leur travail…
« En médecine chinoise, la théorie principale est que le Qi (dites « chi », NDLR), une boule d’énergie qui doit circuler de manière fluide et constante dans le corps, et donc je vais utiliser les aiguilles pour rééquilibrer sa circulation » explique Romain Constant.
Qui souligne que l’acupuncture canine est particulièrement adaptée pour le traitement des troubles digestifs mais aussi respiratoires ou cutanés, et qui place ses aiguilles en fonction des méridiens qui circulent dans l’ensemble du corps. « Les aiguilles sont là pour envoyer un message au cerveau, pour que lui-même envoie un message au corps et que la circulation des énergies redevienne plus fluide » explique encore celui qui concède que la pratique peut être frustrante pour les propriétaires, parce qu’elle nécessite parfois plusieurs séances avant d’avoir des résultats visibles, mais « certains déséquilibres sont tellement sévères qu’il faut relancer la machine avant d’avoir quelque chose d’intéressant au niveau thérapeutique ».
Acte III – Mange, trie, aime
Comme l’évoque Arnaud Collard lors de notre première rencontre, c’est bien beau, l’acupuncture et l’ostéo, mais il en va des chiens comme des humains, et la nutrition est la fondation d’une bonne santé, raison pour laquelle il a également fait appel aux services de Claire Jongen, vétérinaire et nutritionniste. À la tête d’une véritable ménagerie (un chien, trois chats, un lézard et un cheval) elle nous accueille avec le sourire et une foule d’informations précieuses pour les heureux maîtres de compagnons à quatre pattes.
Venue à la nutrition parce que « j’ai l’esprit très carré, et c’est une des sciences de la médecine vétérinaire qui se calculent, alors que la plupart du temps, on est plutôt dans les compromis », Claire Jongen conseille aux maîtres d’envisager une consultation en cas de surpoids de leur animal, bien sûr, mais aussi « en cas de poil un peu moche, de selles pas très belles ou de flatulences régulières, sans oublier les allergies cutanées, qui peuvent être d’origine alimentaire ».
Et si tout un chacun sait qu’il ne faut jamais (j-a-m-a-i-s) donner de chocolat à son chien, la nutritionniste canine précise qu’il faut aussi éviter à tout prix tout ce qui vient de la famille des oignons, de l’ail ou de l’échalote (« Vraiment toxique ») ainsi que le raisin « Risques d’insuffisance rénale »), les restes humains trop gras (« Cela peut provoquer une inflammation du pancréas ») et les os cuits, « super dangereux » et « à proscrire ».
Bon, mais les croquettes alors? Quand elle apprend le nom de la marque très trendy, garantie « hyper saine » et « sauvage » qu’on donne à manger à notre bébé, Claire Jongen sourit et en profite pour pointer le marketing très agressif depuis quelques années et l’essor de toute une série de marques exploitant ce qu’elle décrit comme un « filon très porteur » mais aussi un sujet « vaste et compliqué ».
Et de proposer une autre lecture des grandes marques type Royal Canin ou Eukanuba, très décriées depuis quelques temps car « trop industrielles »:
« On a tendance à les comparer à de la junk food, mais c’est un très mauvais parallèle. Si on veut faire une comparaison, il faut plutôt prendre le lait maternisé pour nourrissons: je ne sais pas vous, mais moi, je n’aurais pas envie d’en acheter fabriqué de manière artisanale dans un garage; j’ai envie qu’il vienne d’un labo avec un contrôle qualité strict et la garantie qu’on mesure tous les minéraux et les vitamines qui entrent dans sa composition. Bien sûr que quand ça vient d’un labo, c’est industriel, mais c’est un gage de qualité qui assure que les croquettes sont pensées pour répondre à tous les besoins du chien ».
Lequel, navrés Elliott (et votre boule de poils dans la foulée) n’est décidément pas fait pour manger les restes de ses humains, rappelle encore Claire. Qui pointe que « si les animaux prennent de plus en plus la place des enfants dans les familles, il faut trouver un équilibre, parce que les chiens ne sont pas des humains et ne se sentent d’ailleurs pas toujours bien s’ils sont traités comme tels ».
Alors, Holianima?
Reste que son traitement d’humain choyé et son trio ostéo-acupuncture-nutrition semblent avoir fait le plus grand bien à notre cobaye, qui s’est carrément précipitée sans nous attendre dans le cabinet lors de son troisième rendez-vous. Déjà séduits par le principe, on est conquis une fois les consultations test finies, tant et si bien que rendez-vous (en tant que patients « lambda » cette fois) est déjà repris pour une autre séance d’acupuncture avec Romain Constant.
Niveau prix, à 55 euros la consultation d’ostéo canine, 70€ l’acupuncture (ou 180€ le forfait trois séances) et 70€ la consultation en nutrition canine ou féline, on est sur des tarifs similaires à ceux pratiqués par les vétérinaires « conventionnels », et si cela peut sembler être un petit luxe, c’est toutefois (extrêmement) accessible comparé au prix d’une éventuelle opération de votre trésor touffu si un problème n’est pas traité à temps. Surtout, par leur approche, leur attitude et leur amour visible pour leurs petits patients (« Je suis vétérinaire, évidemment que j’aime les animaux » dixit Romain Constant), l’équipe d’Holianima donne plutôt l’impression d’offrir à Minou ou Doudouce un privilège qui reste relativement abordable. Et qu’ils méritent amplement, parce qu’on se le dise, les animaux de compagnie, c’est la vie.
Envie d’en juger par vous-même?
Holianima
Rue Mathias 4, 4432 Ans / 0472 66 95 46 / holianimacenter@gmail.com / Site internet
Et tant que vous êtes là…
