Café Liégeois #7: Yannick Lemoine / Squid Studio
Yannick, à la base, c’est un pote de pote de pote –je n’apprends à personne que le monde est petit, surtout à Liège. Mais Yannick, c’est aussi et surtout un musicien, compositeur et producteur de musique. C’est pour cette raison qu’il m’a ouvert les portes de son petit (home) studio, le Squid Studio, bien caché mais idéalement situé en Neuvice. On a papoté d’un tas de choses, mais principalement de son boulot et du fonctionnement du studio.
À côté de ça, il continue de bosser aussi bien dans la pub qu’avec des groupes liégeois, ou encore sur ses propres projets musicaux.
L’activité principale de Yannick, c’est de composer de la musique. Tous les jours. Tout le temps.
- Soit en faisant de le composition à l’image, donc en composant pour de la pub, des films ou du contenu Internet
- Soit en faisant de la production et de l’arrangement pour les groupes
Justement, en parlant de la production : c’est un terme qu’on entend beaucoup, mais qui reste un peu flou pour les non-initiés… C’est quoi au juste ? En fait, c’est l’activité au carrefour entre l’ingénieur du son et le compositeur. Donc, le travail du producteur artistique est foncièrement différent de celui du producteur au cinéma, qui lui a clairement un rôle financier. L’arrangement, par contre, c’est la définition des lignes d’instruments qui seront jouées pour que tout fonctionne ensemble dans un morceau de musique. Ces tâches incluent des notions de composition : bien que Yannick n’amène pas l’idée de base, il doit rester créatif vis-à-vis de celle-ci. C’est cette position un peu paradoxale qui fait que son boulot est parfois difficile à comprendre.
Revenons au Squid Studio : entre le home studio et le studio pro, sans être complètement un studio d’enregistrement, c’est avant tout un lieu de production, d’arrangement et de composition. Bon, pas sûr que les nuances soient faciles à saisir. Le résultat, en tout cas, c’est un (tout) petit studio, intimiste, avec du bon matériel, toute une collection de synthés et une décoration hyper rétro choisie avec soin (un article de ce blog sans un point sur la déco ne serait pas réellement un article de Boulettes à la Liégeoise, n’est-ce pas. Et impossible de faire abstraction sur cet aspect ici; je veux dire, il y a même une lampe faite avec un poisson diodon ).
Alors, les groupes arrivent avec leur chanson, et Yannick décide ce qui est bien et ce qui est nul.
Voilà.
Bon, c’est un peu plus constructif que ça, quand même. En fait, ça l’est beaucoup plus : son but, c’est aussi d’essayer de faire émaner quelque chose, de dialoguer, d’agir en fonction des gens et de ce qu’ils ont en tête. Pour lui, « il n’y a jamais de mauvaises idées, il n’y a que des idées mal présentées ». On parle, on change quelques trucs, on essaye rendre les choses intéressantes et personnelles. En quelques mots : n’allez pas au Squid Studio si vous n’êtes pas prêt à discuter de votre projet et de vos idées.
Voilà un chouette aperçu de ce que c’est que de composer de la musique en fonction de l’image :
A côté de ça, j’ai voulu savoir si Yannick avait des projets personnels. Son boulot le rend forcément hyper pointilleux avec sa propre musique ; ce qui l’intéresse c’est de faire quelque chose qui lui plaira vraiment, à lui. Quitte à faire quelque chose sous son propre nom, autant en être super content, même si cela n’implique pas un gros succès.
Lentement mais sûrement, les choses se mettent en place. Il a fait écouter quelques trucs à des gens calés du milieu, et bien sûr, avoir un retour enthousiasmé sur sa musique par Tyler Parkford de Mini Mansions, ça motive.
On attend (avec hâte) de voir comment ça va se concrétiser, mais cette petite entrevue était déjà un chouette aperçu. Quand on adore la musique mais qu’on ne s’y connaît pas forcément au niveau technique, ce qui est mon cas, on n’a pas forcément idée de tout le travail qu’il y a derrière un morceau. À l’inverse, il faut parfois faire une petite opération mentale quand on est hyper calé pour savourer la musique… Pour Yannick, « c’est du déni, et c’est joli, le déni, parfois ».