On a comparé Maccione et Marghè

décembre 14, 2022

3.04k

Au commencement était Maccione, la maison mère de Tongres dont les pizzas napolitaines étaient si savoureuses que tout Liège s’y pressait. Désormais, plus besoin de franchir la frontière linguistique: après l’installation d’une première enseigne ardente, Marghè, il existe désormais une version liégeoise de Maccione.

Un développement qui n’a rien à envier aux « pizza wars » qui envoient régulièrement la sauce à New-York. Frères ennemis, rivalité, séparation acrimonieuse… Parce qu’à Liège, on n’aime rien tant que commérer, ou presque, les rumeurs les plus vicieuses circulaient autour de l’installation de deux nouvelles pizzerias napolitaines, proches aussi bien géographiquement que niveau déco et inspiration du menu. Jusqu’à en devenir indissociables? Certainement pas. Enfin, presque: si cet article a vu le jour, c’est au hasard d’une maladresse, et d’une réservation chez Maccione, la plus récemment installée des deux enseignes, loupée par mégarde. « Non, je te jure, c’est dans cette rue-là ». Pas de vérification du nom au moment de franchir la porte, c’est ainsi qu’on s’est retrouvés chez Marghè. Même carte en papier blanc, même sélection de cocktails méditerranéens à l’apéro, buffala en entrée, pizzas napolitaines… On l’avoue, on n’a réalisé l’erreur qu’une fois la dernière bouchée avalée.

Reste que la perspective de s’attabler chez Maccione nous faisait toujours autant saliver, et qu’on y a pris une nouvelle réservation, honorée cette fois, pour sept jours plus tard tout pile. Un laps de temps suffisamment grand pour avoir à nouveau envie de pizza, mais assez rapproché pour avoir encore un souvenir assez frais de chez Marghè et pouvoir comparer. Verdict?

View this post on Instagram

A post shared by Marghè2.0#pizzerianapoletana (@pizzeria_contemporanea)

Marghè, ma che?

Découvert lors de son ouverture un été déconfiné, Marghè nous avait immédiatement séduits avec son concept ensoleillé. Certes, la recette pizzas canailles + cocktails stylés + entrée à partager + déco soignée à la Big Mamma avait déjà été décliné avec succès par Mio Posto, en Souverain-Pont, mais la ville était suffisamment grande (et gourmande) pour accueillir une deuxième enseigne du genre, d’autant que celle-ci avait choisi de s’établir plus proche du centre. Bien que l’intérieur ait pu être un chouïa trop bruyant parfois, la terrasse, elle, donnait envie de s’y attarder et de profiter du piétonnier pour enchaîner aperitivo + pizza + dessert. D’autant que Marghè pouvait également s’enorgueillir de posséder une cour intérieure à l’ambiance tout à la fois paisible et enjouée.

C’est d’ailleurs majoritairement en été ou du moins, quand le beau temps permettait de manger à l’extérieur, qu’on y était retournés depuis l’ouverture, sans jamais être déçus, même si on n’était jamais vraiment surpris non plus. Pas si grave: à condition de ne pas l’enchaîner à intervalles trop rapprochés, le trio Spritz-burrata-pizza ne déçoit jamais.

View this post on Instagram

A post shared by Marghè2.0#pizzerianapoletana (@pizzeria_contemporanea)

Sauf que… Notre dernière visite, elle, nous a laissés sur notre faim. Hiver oblige, elle s’est déroulée à l’intérieur, et en un peu moins de trois ans d’existence, la déco du restaurant accuse déjà (trop) son âge. Crépi abîmé par endroits, toilettes qu’on s’attendrait plus à trouver dans un petit boui-boui que dans un resto branché du centre-ville… Si les pizzas étaient aussi réussies que lors de nos précédentes visites, le cadre, loin d’exalter l’expérience, rendait celle-ci moins agréable. Et puis servir les cocktails apéritifs avec des pailles en carton de l’enfer alors qu’on est dans un resto italien et qu’il existe des versions en pâtes absolument exquises, che cazzo è?!

Meraviglioso Maccione

Malheureusement, l’enseigne liégeoise de Maccione a visiblement le même fournisseur de pailles que son vague cousin installé deux rues plus loin. Mais même s’il y a un air de ressemblance indéniable entre les deux adresses, la comparaison avec Marghè s’arrête là. Décoré par le duo twodesigners, à qui on doit notamment le cadre étoilé de Tomà, Maccione offre une ambiance cool et sexy que ne renierait pas Big Mamma. Si, sur papier, on sert ici aussi des pizzas napolitaines, elles sont drôlement plus inventives, entre version au ragù de thon mijoté lentement des heures durant, calzone napolitaine, ode à la forêt (crème de truffe, mix de champignons, mozzarella fior di latte, noisettes, huile de truffe, basilic) ou encore, lors de notre visite, une pizza du mois délicieusement inspirée des pâtes carbonara.

View this post on Instagram

A post shared by Maccione pizzeria ® (@maccione_pizzeria)

De la carte à la déco, ce qui fait pencher selon nous la balance en faveur de chez Maccione, c’est ce petit supplément d’imagination, une intentionnalité plus réfléchie, qui fait la différence dans un contexte budgétaire où s’offrir un resto est plus un luxe que jamais. Niveau prix, les deux enseignes se tiennent, mais on ressort de chez Maccione en ayant l’impression d’en avoir eu un peu plus pour son argent que chez Marghè. Et ça, de nos jours, ça n’a pas de prix ma bonne dame.