Marghè, la nouvelle pizzeria branchée du centre-ville
À peine ouverte et déjà incontournable, Marghè s’annonce comme la réponse liégeoise aux adresses qui font saliver les capitales, une pizzeria au croisement de l’authenticité et de la modernité, où on se régale autant du contenu des assiettes que du décor. Visite guidée.
Paris avait Big Mamma, Bruxelles, Cŏcīna, et à Liège, Gabriel Caridi avait fait figure de précurseur il y a quelques années avec Mio Posto, son osteria popolare à la décoration léchée, prisée tant à l’heure de l’apéro que pour refaire le monde autour d’une pizza moderne. Une délicieuse brèche dans laquelle le créateur de Marghè, déjà à la tête d’un restaurant italien à Tongres, s’est engouffré avec délice, pour le plus grand plaisir des gourmands ardents.
En ce lundi de juillet, impossible de dire que Marghè a ouvert il y a quelques heures seulement tant le restaurant, aussi plein que les mesures de distanciation sanitaire le permettent, déborde de dîneurs dont les conversations créent un joyeux brouhaha. L’endroit est bruyant juste ce qu’il faut, poussant à se parler collé-serré pour mieux s’entendre, la déco fait la part belle aux bouteilles et au néon pour un rendu sexy au possible, les serveurs s’agitent dans un ballet étourdissant à suivre et pour peu, décidément, on se croirait en Italie, dans une pizzeria attirant les branchés du Trastevere, peut-être, ou bien plutôt la jeunesse dorée napolitaine, car c’est bien de pizzas inspirées des seules, des vraies, des authentiques de Napoli qu’il s’agit ici – revisitées toutefois à la sauce du patron, qui a le bon goût de ne pas pratiquer l’ascète à laquelle se tiennent les Napolitains quand il s’agit du nombre d’ingrédients sur leurs pizzas (deux max, sinon on appelle la Camorra).
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Marghè, entre tradition et innovation
Mais d’abord, l’apéro, car que serait un repas italien digne de ce nom sans un aperitivo siroté à la paille et accompagné de quelques grignotages? Le Spritz italiano, proposé à 7 euros, est parfaitement préparé, généreusement servi, particulièrement photogénique dans son gobelet en verre recyclé, et pour ne rien gâcher, s’accompagne à la perfection d’une coupelle de Pizzico (5 euros), trio d’olives, fromage et saucisson dont on aurait peut-être préféré qu’il soit plus à température ambiante, mais on est chez Marghè pour dolce viter, pas pinailler alors basta.
Lors de la commande de l’apéro, on veut en profiter pour annoncer les pizzas dans la foulée (c’est qu’on s’est teasés avec le menu à emporter avant de venir, et qu’on sait exactement lesquelles on va choisir), mais alors même que le personnel de salle court dans tous les sens et que les commandes s’enchaînent, sur place et à emporter, notre serveur nous assure qu’elles sont prêtes rapidement et qu’il n’y a pas de quoi se presser. Quelque peu sceptiques, on choisit de lui faire confiance et en effet: 15 minutes tout pile après avoir passé commande (une Calabria et une Molise, prego) deux pizzas alléchantes arrivent à table. Ca nous apprendra!
Des pizzas canailles à souhait
Séduisantes au possible avec leur croûte gonflée au feu de bois et leur garniture généreuse, elles ont tout pour plaire, mais sont-elles aussi bonnes que belles? Pas de suspense inutile, la réponse est oui. La Calabria (tomate-mozza Fiordilatte-salami piquant-nduja, 13 euros) est un rêve pour les inconditionnels de la nourriture piquante, qui trouveront ici juste ce qu’il faut de chaleur à chaque bouchée, avec en prime, la rondeur irrésistible de la nduja, une saucisse pimentée typique de la Botte. Bonne surprise, sur la Molise (tomate-mozza Fiordilatte-salami piquant-champignons-gorgonzola, 14 euros), le Bleu se fait délicat, pour apporter ce qu’il faut d’umami sans éclipser les autres ingrédients de la pizza.
Des pizzas qu’on entame au couteau et à la fourchette avant de se sentir un peu bêtes et de les manger avec les doigts, parce que si la déco de Marghè est soignée, l’ambiance, elle, est résolument sans chichis. Ajoutez à ça un service rapide, une situation idéale et des prix plus qu’abordables, et il n’est pas difficile d’imaginer que l’endroit devienne le QG pré-cinéma ou théâtre des Liégeois cultivés.
On s’était juré de garder de la place pour le dessert, et plus précisément, le Nutellino, cuit lui aussi au feu de bois et garni, comme son nom l’indique de Nutella (oui, c’est mal, mais c’est si bon), mais l’appétit vient finalement à manquer: elles n’ont pas l’air gigantesques, comme ça, les pizzas de Marghè, mais entre leur garniture généreusement servie et la pâte tellement bonne qu’on mange chaque recoin de croûte, elles remplissent l’estomac. Et la douloureuse, alors? Pour deux cocktails, une assiette apéritive, deux pizzas, un demi-litre d’eau et une bouteille de Nero d’Avola, 78 euros. Même pas mal.
On pousse la porte ravis et repus, bien décidés à y retourner illico presto pour tester l’assiette de charcuteries italiennes (14 euros pour deux) et l’Umbria (17 euros) à la porchetta, tomate jaune et ricotta. À déguster de préférence dans la jolie cour qui invite au farniente. Mamma mia!
Marghè
Rue Sébastien Laruelle 4, 4000 Liège
contactmarghepizza@gmail.com
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