App-Elles veut bannir les violences sexistes et sexuelles de Liège
Souvent épinglée pour l’insécurité ressentie dans certaines de ses rues et quartiers, la Ville de Liège a décidé d’offrir à ses citoyens un outil pour bannir les violences sexistes et sexuelles. Ou du moins, dans un premier temps, les dénoncer grâce à App-Elles lorsqu’on en est témoin. Une étape nécessaire, tant pour permettre l’appréhension des auteurs de ces violences, que pour responsabiliser les Liégeois: en cas de violence, agir, c’est prévenir.
« Comme cela a été annoncé à plusieurs reprises au Conseil communal, le Plan de Prévention et ses partenaires du Pôle de Ressources en violences conjugales ont réalisé une étude de marché pour trouver une application mobile permettant d’aider les victimes ou témoins de violences. Le choix s’est porté sur l’Application « App-Elles » développée par l’association nantaise Résonantes » explique le Bourgmestre, Willy Demeyer. Qui souligne que pour la Belgique francophone, App-Elles a été implantée avec le soutien financier de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce qui permet de fédérer toutes les ressources d’aide disponibles et d’assurer la mise à jour régulière de l’outil.
Lire aussi : Une Liégeoise victime de harcèlement de rue livre un témoignage percutant
Un outil qui permet donc d’alerter et de contacter rapidement proches, secours, professionnel.le.s et toutes les aides disponibles sur un territoire. « Utile en cas d’urgence, App-Elles est également un outil permettant d’enregistrer des preuves mais aussi de faire de la prévention et de l’accompagnement par exemple lorsque l’on se sent en insécurité dans l’espace public » met-on encore en avant du côté du cabinet du Bourgmestre.
Des app-elles qui peuvent sauver
Créée en 2015 par l’artiste et activiste, Diariata N’Diaye, App-Elles est aujourd’hui présente dans 13 pays et a été récompensée de nombreux prix. Concrètement, les utilisateurs doivent préalablement s’inviter et accepter de se connecter les uns aux autres. Cette relation de confiance ne peut être créée qu’à l’initiative de l’utilisateur souhaitant être protégé, il est le seul à pouvoir lancer une invitation à un contact pour lui demander d’être son protecteur. Ce dernier peut alors l’accepter ou la refuser. Chaque utilisateur ne peut avoir que 3 protégés et 3 protecteurs au maximum. Cette limite a pour but de créer de l’engagement et de renforcer le rôle des uns vis-à-vis des autres.
« Une fois le réseau de confiance créé, le déclenchement d’une alerte enverra automatiquement un SOS à chacun des protecteurs. Ils reçoivent alors en simultané un avertissement sonore par notification push (alarme de 15 secondes) pour les informer que l’un de leur protégé a besoin de leur assistance. En cliquant dessus, un écran va leur permettre d’identifier le contact en détresse, de localiser son adresse, de suivre sa position en temps réel et d’écouter les sons et les voix captés par le micro de son mobile » expliquent les responsables de l’app’.
Lire aussi : Et si plutôt que d’apprendre la self-défense aux filles, on enseignait le respect aux mecs?
Qui soulignent que celle-ci peut également être utilisée de manière préventive, « pour prévenir d’un danger ou d’une menace. N’attendez pas qu’une situation dégénère ou qu’un risque se réalise. Organisez au mieux votre réseau de protecteurs en leur partageant vos craintes, en leur expliquant pourquoi vous utilisez ce type d’alerte et ce que vous attendez d’eux dans ces situations-là ». Par exemple, si « la route que vous empruntez ne vous rassure pas » ou que « vous partez jogger sur un parcours peu fréquenté ». Une sorte d’ange gardien électronique 100% gratuit, qui peut être téléchargé ici.
Lire aussi : Cubar, Point de Vue… Balance ton Bar dénonce la violence du Carré
