De Liège à Bruxelles : comment survivre à la colocation
Elles sont nombreuses les colocations, dans notre capitale ! Parce que, faut bien se le dire, Bruxelles la si belle n’a pas que des avantages. Si nos mirettes se réjouissent du Cinquantenaire la nuit, comme le jour, que nos papilles s’emballent dans tous les concept-restos qui poussent, et que notre bronzage remercie les adorables terrasses de Flagey, il reste une grosse verrue sur le nez bruxellois : le prix des loyers. D’où l’impératif de la colocation.
A moins que vous ne soyez des aventuriers revenus tout juste de Koh Lanta, et que le confort soit devenu pour vous un luxe tout juste bon à engraisser les mangeurs de viande même pas bouddhistes, les mini-studios de Bruxelles sont à proscrire. On a passé l’âge des évier-frigo-baignoire-wc (tout en un) qui décorent le coin de notre placard d’étudiant. Maintenant, on est des adultes liégeois responsables ! On prend ses clics et ses clacs, et on installe ses valises dans la grande ville. Mais pas tout seul, faut pas rigoler non plus. On a des vacances à payer… Guide survie en six points d’un.e Liégeois.e en coloc’ à Bruxelles.
1. Trouver un logement
C’est un premier sport extrême ! Surtout quand on se lance dans l’aventure coloc’ avec un.e ami.e de Cité ardente. Quel quartier ? Combien de chambres ? Douche ? Baignoire ? Deux salles-de-bain ? Un couloir de nuit ? Une toilette indépendante ? Au vert ? Au centre ? Chacun aura ses exigences, mais rien n’est perdu !
Une bonne feuille de papier à l’ancienne Tonton. On liste les éléments qui sont non négociables, ceux qu’on aimerait bien si on était une princesse Disney, et ceux pour lesquels on est carrément prêt à lâcher prise. On se montre conciliant, et on discute. Tout ira bien, le plus dur est déjà (presque) derrière nous. #keepcool
2. On se renseigne sur les habitants du quartier, d’abord
Ça peut paraître idiot, mais quand tous vos voisins sont des familles installées dans des maisons de maître sans garage, good luck pour trouver une place de parking en dehors des heures de bureau ! Surtout quand vos voisins sont de ceux qui travaillent à la Commission européenne avec des voitures monstrueuses pour chaque membre du ménage (le petit dernier y compris. On l’a inscrit à l’auto-école privée du quartier pour célébrer ses 2 ans.)
#onparleradesembouteillagesuneautrefois
3. On fait le détective à propos des habitants de l’immeuble, ensuite
Surtout quand il s’agit d’un building qui a l’âge de tante Georgette. Il y a parfois des jeunes étudiants qui sont bourrés de novembre à juin. On criera, on menacera, et tout ira bien. Par contre, il convient de ne pas non plus sous-estimer les Mamy-sourdingues de l’étage du dessus, qui font péter la radio pour y comprendre quelque chose (ou pas). Dès 6h du matin. Tous les jours. Et elles sont coriaces, en plus ! Demande polie et souriante, lettres courtoises dans la boîte, mots agacés sous la porte, coups de fils menaçants, tambourinage de porte… Rien n’y fait. La radio de Mamy sourdingue revient toujours. #truestory
4. On investit dans un magnifique tableau blanc, qui trônera dans la cuisine
Objectif ? Noter les allées et venues des un.e.s et des autres ! Surtout que, quoi qu’on en dise, en bon vieux Liégeois, on retournera manger des boulets de maman tous les weekends (en tout cas au début, c’est une question d’adaptation.)
« Et ma vie privée dans tout ça ?! » nous direz-vous. « J’ai pas quitté le nid familial pour rendre des comptes aux copines ! » Si, sur le principe, ça se tient, réfléchissons plus loin bon sang. Noter les grands points de son agenda, ça permet à votre coloc’ d’amour de savoir quand vous serez enfin dispo pour ce verre en terrasse ensemble dont vous rêvez depuis des mois, ou cette super expo à Kanal qui arrive en grandes pompes. Puis, inversément, on est content de pouvoir se préparer moralement à tomber sur le Jules de sa coloc qui dégustera un café en slip dans la cuisine au petit matin. #goodmorning
5. On détermine à l’avance ce qui appartient à qui, et ce qu’on est prêt à partager ou non
Surtout quand on vient d’investir dans une sublime poêle hors de prix. Retrouver son précieux griffé jusqu’au métal à son prochain retour de Liège, ça n’aidera pas à améliorer l’ambiance de la maison. On prévient donc : pas toucher ! Pas abîmer ! #oups
6. On ouvre un compte commun
Parce que les bons comptes font les bons amis. Et puis parce que pendant les six premiers mois (au moins !) on frôlera l’arrêt cardiaque à chaque fois qu’on verra arriver la vilaine date du paiement de loyer. Même en coloc’, ça nous semble hors de prix. Il est loin le temps de l’appartement gigantesque à 350 euros, avec vue sur la cathédrale Saint-Paul.
Aujourd’hui, on frôle les 600 balles par mois (et par personne) pour deviner la pointe du Cinquantenaire qui se cache derrière les immeubles du quartier. Faudra s’y faire. Mais d’ici là, on n’a quand même pas le droit de louper la date butoir du loyer. Sans oublier que, si les Bruxellois sont remplis de qualités, ils ont nettement moins la cool attitude de nos propriétaires élevés au péket. Alors on anticipe, on nourrit le compte commun petit à petit et on évite d’être pris de court à l’heure de l’addition. On ira pleurer chez maman le weekend prochain pour revenir avec de la bolo pour décorer les pâtes qu’on a pu péniblement s’offrir. #onavaitbonquandmême