Double file: des cyclistes comptent ce que Liège gagnerait à verbaliser
Sur les pavés, la rage: si les automobilistes déplorent (parfois à raison) le manque de facilité pour se garer à Liège, les cyclistes ardent bouillent d’une colère légitime envers les conducteurs garés en double file. Encore plus rageant? S’ils étaient systématiquement verbalisés, cela pourrait rapporter gros à la ville…
Des cyclistes liégeois se sont en effet amusés (faute d’expression plus adéquate) à comptabiliser le montant ainsi garé sur les pistes cyclables de la ville. En effet, ainsi que l’explique l’un d’eux, Sébastien Borguet, dans le groupe Facebook Masse Critique Liège qui rassemble les cyclistes de la Cité ardente, « une voiture garée (arrêt ou stationnement) sur une piste cyclable – qui force les cyclistes à se déporter sans visibilité sur une bande voiture – c’est une infraction de 2ème degré sanctionnée normalement d’une amende de minimum 116€ ». Et d’expliquer avoir « décidé de faire des comptages afin de nous faire une idée des sommes d’argent auxquelles la ville renonce », en se rendant boulevard de la Sauvenière ce samedi 4 janvier entre 10h45 et 11h50, avec en guise d’observateurs, deux cyclistes avec un départ différé de 3 minutes environ. Verdict?
« En comparant nos photos, nous avons dénombré pas moins de 12 véhicules uniques stationnés ou à l’arrêt sur les pistes cyclables (8 pour celui de nous qui en a dénombré le moins) »
Autrement dit, « une paire d’agents de police qui aurait fait le même parcours, sur ce seul boulevard, aurait pu percevoir, en à peine une heure, un minimum de 1.400€ pour les caisses de la ville ».
Double file, trouble ville
Un constat qui n’aura pas manqué d’immédiatement susciter le débat en commentaire du post, certains faisant remarquer qu’il n’est « pas toujours facile d’éviter cette infraction à Liège ». Et pourtant, entre les places de parking intelligent Shop & Drive et les nombreux parkings du centre, ce ne sont pas les options qui manquent, sans oublier les trois parkings relais installés en périphérie qui permettent de gagner la ville sans devoir y chercher de place où se garer. Et si le problème n’était pas tant le nombre de places disponibles que certaines mentalités étriquées, qui refusent soit d’envisager la possibilité de se garer en dehors de la ville, soit, de payer pour une place de parking, parce que « pour cinq minutes, ça n’en vaut pas la peine »?
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Inclues depuis juin 2013 dans les sanctions administratives communales, les infractions de stationnement s’ajoutent à une liste grandissante d’actes d’incivisme en tout genre qu’il advient à la police de Liège de sanctionner en marge de ses fonctions de maintien d’ordre. Avec les risques que cela comporte: invité sur le plateau de la RTBF suite à l’agression de Maxime Pans, un policier blessé par balles lors d’un contrôle à Jupille, Christian Beaupère, le chef de corps, avait fait un constat amer: « On se fait régulièrement injurier. Il n’y a plus de respect vis-à-vis de la police. Le policier est là pour servir et pour protéger. Pas pour servir de punching-ball ». En attendant, quand les cyclistes prennent eux-même les choses en main et interpellent les automobilistes en double file, cela ne se passe pas mieux, ainsi que le rappelle Sébastien Borguet dans Masse Critique Liège.
« Ajoutons à cela, en bonus, une agression par un chauffeur de taxi, avec insultes, menaces et – au sens propre comme au figuré – un crachat au visage »
Peut-être qu’il y a un sacré manque à gagner pour la ville, mais si on fait l’addition de l’incivisme des automobilistes garés en double file, au final, c’est tout Liège qui paye.
Photo de couverture: Pexels – Alejandro Lopez
