Face à face inédit avec les Romains à 25 minutes de Liège
Vous aussi, vous rêvez de voyages chics et branchés comme les influenceurs dans 50 minutes Inside ? Alors rendez-vous pour un face à face avec les Romains, à Tongres, découvrir le repère des plus grandes stars de l’Histoire.
En effet, Atuatuca Tongrorum est le décor de rencontres charmantes et moins charmantes, comme quand Ambiorix, le big boss des Eburons, s’est fritté avec les lieutenants de Jules César. Ou quand les troupes d’Attila, le roi des Huns, sont venues faire les boloss’ pour tout retourner.
Vous vous y voyez déjà, avec une couronne de lauriers, des spartiates, une longue toge, une troupe de soldats ? C’est le moment de pousser la porte du musée gallo-romain de Tongres, premier musée belge à recevoir le prix du musée européen de l’année. L’accueil francophone-friendly vous rassure avec des informations claires et se réjouit déjà de vous entendre bredouiller vos trois mots de néerlandais.
Quid Novi pour cette nouvelle exposition ?
Le musée vous propose un face à face inédit avec les Romains de l’Empire à son apogée, façon british à la sauce tongroise. C’est-à-dire que le musée met en valeur 250 pièces phares prêtées par le British Museum dans une scénographie contemporaine. Statues grandeur nature de dieux et d’empereurs, amphores à huile et à vin, bijoux, armes, fresques, mosaïques… ces pièces dialoguent avec la richesse des collections permanentes.
Goeiedag en welkom in Rome
Découvrez comment deux bébés abandonnés puis allaités par une louve finissent par mal tourner : l’expo commence par ce mythe fondateur qui raconte comment Romulus crée Rome après avoir tué son frère jumeau Rémus.
À l’aide d’une ligne du temps, vous vous promenez parmi les moments forts des débuts de la ville jusqu’à la fondation de l’Empire par Auguste, fils adoptif de Jules César.
Ensuite, c’est parti pour le premier face à face : vous vous retrouvez nez à nez avec les bustes des empereurs et c’est l’occasion de remarquer qu’Instagram n’a rien inventé : les portraits idéalisés ça existe depuis toujours ! Avec Auguste par exemple, qui se fait représenter plus grand et plus jeune qu’en réalité, pour son image de marque. Ou encore avec l’empereur Hadrien, sculpté avec une armure en mode warrior et avec une barbe, qu’il porte en symbole de virilité, alors qu’en fait on pense que c’était pour cacher ses gros boutons.
On découvre aussi tous les followers fortunés de ces célébrités qui se font tirer le portrait selon la mode impériale, un peu comme quand nous, aujourd’hui, on veut la même coupe que Ronaldo ou Rihanna.
Cap sur l’Empire !
Vous vous baladez dans la suite de l’expo comme si vous voyagiez à travers l’Empire. En l’an 117, imaginez un territoire qui couvre 50 pays actuels d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen Orient avec 100 millions de citoyens, rien que ça ! Et comment on fait pour garder tout ça en place ? Avec une langue unique, une monnaie commune, le maintien des us et coutumes locaux et on fait voyager un max les gens et les biens…malins ces Romains !
Concrètement, au centre de la salle trônent les objets retrouvés à Rome et sur la péninsule italienne, le cœur de l’Empire. Tout autour gravitent des vitrines garnies d’objets issus des provinces romaines de l’époque : de l’Egypte à la Syrie, en passant par la Germanie inférieure (le Benelux de l’époque) et la Bretagne. Pour les nuls en géo, des cartes claires aident le visiteur à s’orienter dans l’espace. Grâce aux objets, on découvre que la culture romaine s’est imposée partout et dans tous les styles.
Voici nos coups de cœur :
- La mosaïque de Cupidon qui fait de l’équitation à poil sur le dos d’un dauphin. Tranquille le mec, une situation tout à fait normale. Elle prenait place dans une salle à manger d’une villa romaine en Tunisie. De quoi régaler les invités du banquet !
- La statuette d’Horus représenté en Jupiter : le dieu égyptien du ciel et de la guerre porte la cuirasse du soldat romain histoire de faire plaisir à tout le monde, aux Romains comme aux Égyptiens.
À côté de ces petites curiosités régionales, d’autres œuvres nous font découvrir plus en détails les différentes facettes de la vie dans l’Empire :
- Le mariage du dieu Bacchus avec Ariane sur un sarcophage en marbre. Déjà, Bacchus est le dieu du vin, il passe sa vie à clubber avec des ménades et des satyres aux jambes de bouc dans le rôle de dj’s. Mais avec Ariane, il a le superpouvoir de la régénération : pour le défunt du sarcophage, on a donc l’espoir d’une vie après la mort, si possible dans la bonne ambiance.
- Et… encore une plaque de marbre qui représente un combat de gladiatrices aux doux noms d’Amazone et Achillia. Retrouvée en Turquie, elle montre qu’il n’y avait pas que les hommes pour assurer le show d’épées et de sang. Ces combats de gladiatrices avaient beaucoup de succès mais attention, n’imaginez pas Dirrty de Christina Aguilera : c’était pas pour déconner la baston.
- Passage obligé devant les objets retrouvés à Tongres. Les mâchoires de dromadaires témoignent de la situation stratégique de la ville sur la chaussée romaine. Les dromadaires étaient utilisés pour le transport militaire et comme bête de somme par les commerçants. Aussi, une étonnante tablette de défixion ou de malédiction dirigée contre Gaius Julius Viator. On ne sait pas ce qui dit la tablette, mais on sait que le pauvre bougre est bien maudit. On n’est pas loin de Carla et ses mauvais sorts contre Maeva et les autres Marseillais qui secouent le monde de la téléréalité !
Une belle rencontre
L’audioguide est précieux pour vous faire entendre les commentaires sur les objets et les témoignages tout en circulant dans l’espace. Grâce à lui, vous écoutez aussi les citations en latin ou grec ancien d’auteurs qui livrent le regard qu’ils portent sur eux-mêmes ou sur la société de l’époque. Le commentaire est disponible en version adulte et enfant, comme la petite voix dans « C’est pas sorcier ».
Les familles sont toujours les bienvenues au Musée gallo-romain, et c’est le cas aussi pour « Face à Face avec les Romains », où on vous propose plusieurs applications ludiques pour apprendre à compter, à lire, à construire, à vénérer les dieux et à cuisiner…comme les Romains. Les jeux se déclinent en plusieurs niveaux de difficulté.
À l’heure où nos déplacements sont limités, cette expo est LA destination du moment. Et faites comme si vous y étiez vraiment en postant l’une des cartes postales reprenant des sites archéologiques célèbres disponibles dans l’expo gratuitement. Pour ça, il suffit de demander un timbre à l’accueil.
Aussi, en sortant de l’expo, n’oubliez pas de visiter la jolie petite ville de Tongres. Juste en face de la basilique du VIIIème siècle classée à l’UNESCO, Ambiorix vous attend ! Buvez un coup de la bière qui porte son nom en lui caressant le pied droit de sa statue, il paraît que ça porte bonheur.
Infos utiles à votre visite
« Face à face avec les Romains » est visible jusqu’au 1er août 2021. L’expo est accessible à pied, à cheval, à dos de dromadaire via la chaussée romaine ou avec le train. Le musée se situe à dix minutes à pied de la gare de Tongres, n’hésitez pas à prendre le Discovery Ticket proposé par la SNCB
Vous pouvez compléter votre visite avec un passage dans l’exposition permanente du musée : « Des Néanderthaliens aux Gallo-Romains ». Une jolie boutique vous propose une chouette sélection d’articles et de livres aussi en français pour prolonger la visite à la maison. Pour tout le reste, rendez-vous sur le site ici.
