Faut-il craindre l’annulation du Marché de Noël?
Alors que Liège s’apprêtait à amorcer la transition entre les attractions de la Foire et les chalets du Marché de Noël, un vent d’inquiétude souffle sur la ville (et chez les inconditionnels du combo vin chaud-raclette): alors que le Codeco de ce vendredi 19 novembre a été avancé de deux jours, faut-il craindre l’annulation du Marché de Noël deux hivers d’affilée?
Pour rappel, ce samedi, le cap des 487 lits en soins intensifs a été franchi en Belgique. Soit une poignée seulement avant de franchir la barre des 500, ou 25% de la totalité des lits disponibles en soins intensifs dans le pays, laquelle avait été fixée comme condition sine qua none au déconfinement du printemps dernier. Pire encore selon les experts, on se dirige vers 700 lits d’ici à la fin du mois de novembre, raison pour laquelle le Codeco initialement prévu ce 19 novembre a été avancé de deux jours et se tiendra finalement mercredi 17.
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En amont du Conseil, le Groupe d’Experts de stratégie de crise (GEMS) a compilé un rapport de quinze pages qui préconise notamment le retour du télétravail obligatoire jusqu’à la Noël, une limite de 50 invités munis chacun de leur CST pour les événements privés ainsi que le port du masque dès l’âge de 9 ans à l’école. Bon, mais les marchés de Noël, alors?
Annuler le Marché de Noël, un mal pour un bien?
Invité ce weekend sur le plateau de l’émission « C’est pas tous les jours dimanche », Geert Molenberghs, qui fait partie des experts du GEMS, a laissé craindre le pire à toutes celles et ceux pour qui décembre n’est pas complet sans un détour par l’un ou l’autre chalet.
« C’est très difficile à maintenir. Les gens s’y rendent, ils retournent à la maison, dans des bus et trams remplis… »
Vers une annulation, alors? Pas si vite, Jolly Jumper: invité lui aussi à s’exprimer dans « C’est pas tous les jours dimanche », Pierre-Yves Dermagne, le ministre de l’Economie et du Travail, a rétorqué qu’on « n’en est pas là ». D’accord, mais où en est-on? Pour rappel, le 9 novembre dernier, les autorités bruxelloises allaient jusqu’à affirmer qu’il n’y aurait pas de CST obligatoire aux Plaisirs d’Hiver puisque « n’en déplaise aux grincheux, les Plaisirs d’Hiver, c’est aussi et avant tout un marché de Noël. Où s’applique donc le “protocole marché » soulignait alors Fabian Maingain (Défi), l’échevin des Affaires économiques. Delphine Houba, échevine des Grands événements (PS) avait toutefois rappelé que « le protocole en question n’exige en principe pas le masque, mais nous l’imposerons ».
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Vers un Marché de Noël maintenu mais masqué? Plus facile à dire qu’à faire: si le maintien de l’événement sera confirmé ou infirmé ce mercredi par le Codeco, un maintien assorti de mesures sanitaires obligatoires risque d’être compliqué à mettre en place s’il faut se fier à l’exemple de la Foire, épinglée pour le non-respect généralisé des mesures qui y régnait. En attendant les décisions annoncées ce mercredi, la ville de Louvain, elle, a pris les devants et l’organisation Leuven Christmas Market a annulé son marché de Noël pour la deuxième année consécutive. Une décision prise parce que « les mesures sanitaires empêchaient sa tenue confortable », mais aussi et surtout pour répondre à la détresse du personnel soignant.
« Plus important encore (que les mesures sanitaires, NDLR) est l’appel à l’aide du secteur de la santé. L’augmentation alarmante du nombre d’infections et d’hospitalisations nous a aussi fait réfléchir. Par respect, il nous a donc paru normal d’écouter leur appel à l’aide et de ne pas organiser un événement de masse avec tous les risques associés ».
À méditer à Liège?