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dîner chaud liège DR Boulettes Magazine Canva

Le bon, le brutal et le dégoûtant: des Liégeois racontent le dîner chaud

Aussi immédiatement reconnaissable que celle d’une boutique de seconde main ou d’une bibliothèque, l’odeur du dîner chaud est, avec le parfum des gommes bleues et rouges et du Tippex, indissociable de l’enfance. Ce qui ne veut pas dire qu’elle est forcément synonyme de bons souvenirs. 

C’est qu’entre les menus, pas toujours renouvelés, les ingrédients de saison qui riment avec « dépression » quand on a moins de dix ans (c’est de vous qu’on parle, les navets et les betteraves) ou encore l’élément peu appétissant de la contrainte, pour celles et ceux qui n’avaient pas le choix d’y aller ou pas, disons que le dîner chaud était moins appétissant qu’il n’aurait pu l’être, ce qui ne veut pas dire que tout était à jeter à la poubelle pour autant – d’autant qu’à l’époque, c’était interdit (et gravement puni) d’y vider le contenu de son assiette.

Entre overdose de pommes de terre et boudin indigeste, la communauté Boulettes Magazine nous a confié ses souvenirs de dîner chaud en mode « le bon, le brutal et le dégoûtant ».

Dîner chaud: the good

« Prof dans une école de la région liégeoise, à midi en période de Foire, c’est quart de pizza en entrée, couscous en plat et croustillons au dessert… Et il faut trouver l’énergie pour donner cours après » – Alain.

« N’importe quelle soupe goûtait juste la patate à mon goût. Par contre mon plus beau souvenir c’est quand les dames du dîner chaud nous ont mis  » Barbie girl » d’Aqua dans tout le réfectoire. Waha forever! » – Marie-Ségolène.

« Pas vraiment de bons souvenirs, jusqu’à ce que j’aboutisse à l’ECCSA au milieu des années ’80. C’est l’école d’hôtellerie de Liège qui s’y entraînait, aussi bien en cuisine qu’en service salle. Autant vous dire qu’on était comme des rois. Et c’est comme ça que j’ai appris à respecter les travail des gens de l’Horeca. Mes meilleurs souvenirs, même si parfois, un soupière se cassait la figure en arrivant en salle… » – Mitch.

« J’y allais mais j’avais la chance de pouvoir choisir les jours et on avait les menus à l’avance ! J’en garde de bon souvenirs. Bouffe de cantine mais personnel adorable » – Carine.

 

…the bad…

« J’ai 53 ans et à l’époque, au réfectoire en primaire, comme boisson on avait comme choix entre de l’eau du robinet, du café noir ou du café au lait. C’étaient les grandes de sixième qui passaient avec de grande cafetières et on priait pour ne pas avoir le marc au fond de la cafetière » – Myriam.

« Le top, c’était le poisson du vendredi dans mon collège catho… Ça sentait la marëe de la semaine précédente! » -Olivier.

« La macédoine de légumes, les patates à l’eau toutes farineuses, le poisson du vendredi totalement insipide, les vols au vent insipides qui ressemblaient à du vomi… » – Laurence.

« Souvenir de l’odeur peu appétissante des gobelets en plastique » – Olivier.

« Lundi des patates, mardi des patates,…Pas trop le choix mais ce n’était pas trop mauvais de ce que je me rappelle » – Sébastien.

« J’ai mangé plusieurs fois par semaine au dîner chaud à l’école de Moha entre 1997 et 2012, mais j’étais du genre « fine bouche – petit moineau »…bref, c’était très rare qu’un plat me plaise. Ce que je craignais le plus c’était le jour des salsifis: rien que l’odeur de la sauce blanche me donne encore des nausées dix ans plus tard, sans parler des raviolis sauce tomate qui goûtaient la conserve » – Julie.

 

… et puis the ugly qui méritait même pas d’être servi

« À l’ARC, dans les années 80, le chou-fleur sauce blanche était tellement bourré de vers qu’il se déplaçait tout seul dans l’assiette » – Yvonne.

« Le traumatisme des plats absolument immondes et non identifiables de chez Rescolie » – Mélanie, et Orly qui souligne que « le mot ‘traumatisme’ est faible ».

« Cabillaud purée épinards…. Aujourd’hui encore je suis incapable d’avaler ce menu immonde » – Sylvie.

« J’ai été traumatisée à vie par le boudin-compotes-purée, moi qui voulais juste des tartines au salami » – Bay. (Et Alicia de surenchérir, se souvenant cacher le boudin en question « derrière le radiateur ou dans la poche de nos vestes » pour ne pas le manger).

« Ooooh le pire souvenir du dîner chaud : la tete de veau du jeudi! J’étais toujours dans les dernières au réfectoire, où on m’obligeait à avaler ce morceau « poilu »… J’en ai la nausée rien que d’y repenser » – Christelle.

 

Et sinon, si ça ne vous a pas coupé l’appétit, Liège passe à table et confie ses aliments maudits.

Journaliste pour Le Vif Weekend & Knack Weekend, Kathleen a aussi posé sa plume dans VICE, Le Vif ou encore Wilfried, avec une préférence pour les sujets de société et politique. Mariée avec Clément, co-rédacteur en chef de Boulettes Magazine, elle a fondé avec lui le semestriel SIROP, décliné à Liège et Bruxelles en attendant le reste du pays.