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Mise en lumière: Pholien Jadot, designer allumé




Le design, depuis quelques années, c’est devenu autant une affaire de noms que d’idées.
Des noms propres passés dans le langage familier: Le Corbusier, Alessi et cie étant devenus plus que des patronymes, des synonymes d’objets.
Et puis il y a les noms communs, ceux qui créent dans l’ombre, et dont les créations méritent pourtant tout autant une mise en lumière, surtout quand, comme Pholien Jadot, ils créent des luminaires.

On a craqué pour ses lampes, son approche de la création, et sa vision du design sans prétention: une bouffée d’air frais sur la scène du design belge, dont certains feraient bien de s’inspirer.
Portrait d’un autodidacte de talent qui fait danser la lumière.






Depuis que je suis tout petit, j’ai toujours joué avec des lampes, ça m’a toujours fasciné. Je m’amusais à mettre des CD sur une platine en mouvement, et puis à l’éclairer avec un spot pour réfléchir la lumière. La transition vers la création s’est faite naturellement: quand j’ai eu mon chez moi, j’ai eu envie de l’embellir, mais sans forcément avoir les mêmes lampes Ikea que tous les liégeois.


Un designer était né. 
Depuis, Pholien n’a pas arrêté, et ses lampes ajoutent à son intérieur une ambiance unique et hypnotique. Car pour Pholien, une lampe ne doit pas se contenter d’éclairer: non content de créer des luminaires, ce Liégeois de talent fait danser la lumière. 




 Pour moi, une lampe doit être belle allumée comme éteinte, et ce qui la rend intéressante à mes yeux, c’est son rayonnement lumineux.


Un rayonnement qui dessine des formes enchanteresses sur les murs, et que l’on déploie à l’envi en déplaçant la source de lumière de sa lampe KUB[o]. Un nom simple pour une création qui ravit par sa complexité: tantôt mutine, tantôt éclatante, son esthétique industrielle chic est aussi ravissante quand la lampe est allumée que quand elle décore sagement en attendant la nuit. 


Lampe KUB[o]
KUB[o]


J’ai conçu la KUB[o] au cours d’une formation en prototypage, où j’ai appris la technique et durant laquelle je devais réaliser un projet. Tant qu’à faire, je me suis dit que j’allais faire un projet qui me plaisait vraiment. Comme j’avais l’opportunité d’utiliser une imprimante 3D, j’ai pu créer exactement le luminaire que je voulais.


Un luminaire d’une grande versatilité grâce à son ampoule orientable à l’envi. 

A la base, tout part d’une lampe Osram qu’il y avait chez ma grand-mère et qui me fascinait quand j’étais petit: je trouvais ça génial de pouvoir orienter la lampe comme on le voulait suivant qu’on avait envie de lire, ou juste de profiter d’une ambiance tamisée. L’idée d’orienter la lampe grâce à un aimant me plaisait beaucoup, et comme je suis très intéressé par le rayonnement lumineux et ses possibilités, j’ai décidé de rajouter un effet dans la lampe.






Outre la KUB[o] et ses lignes épurées où le métal se fait dentelle pour mieux séduire, Pholien exploite également l’esthétique industrielle dans ses autres créations, à l’image de sa bonbonne de gaz reconvertie en lampe au design explosif.

Je travaille en fonction des matériaux qui me tombent sous la main, et les matériaux industriels me plaisent car il s’agit en règle générale de matériaux qu’il est possible d’avoir en récup et qui offrent l’avantage d’être solides. Ils ont aussi un côté brut que j’apprécie beaucoup.En ce qui concerne ma « lampe à gaz », je trouvais les proportions et l’objet beau, et je me suis dis qu’il y avait un truc à faire avec. L’idée m’est venue un peu par hasard, mais j’aimais beaucoup l’idée de donner une seconde vie à cet objet.




 J’aime beaucoup la tôle, parce que ça me permet d’avoir un rayonnement et une lumière intéressante. A l’heure actuelle, je réalise les lampes entièrement moi-même, en sous-traitant quelques pièces seulement parce que je n’ai pas encore l’outillage nécessaire.


Pas mal pour un autodidacte. 

Quand j’étais petit, je faisais des bricolages pour avoir mon argent de poche, et ça m’a donné le goût du travail manuel. J’ai fait un an de design à Saint-Luc, et ça m’a permis d’avoir quelques bases, mais pour le reste, j’ai tout appris par moi-même.


Une démarche créative et courageuse qui nous plaît: lumière, Maestro!  


Et si vous avez craqué comme nous sur les lampes de Pholien, bonne nouvelle: vous pourrez trouver ses créations à la Galerie Ephemère, au °10 de la rue Pont d’Avroy, jusqu’au 8 janvier

– et pour les amateurs, le vernissage, c’est ce soir et on y sera, vous venez trinquer avec nous à la santé de Pholien?




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