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Noir c’est Art : rencontre avec Lucien, alias NOIR artist

A moins d’avoir été enfermés dans une grotte sombre le mois dernier, d’avoir été privé des informations ou encore de vivre sur une île déserte, vous n’avez sans doute pas pu passer à côté du buzz qui s’est formé autour de Lucien Gilson, alias Noir Artist, en janvier dernier. Le jeune artiste peintre muraliste a en effet réalisé une fresque pour le lancement de l’album Black Star de David Bowie et s’est retrouvé sous le feu des projecteurs.

Un passage de l’ombre à la lumière pour cet artiste qui maîtrise cinquante nuances de noir. On l’a rencontré en interview pour lever un voile sur son parcours.

 » Je suis Lucien Gilson, alias Noir Artist et je suis artiste peintre muraliste, diplômé de peinture à Saint-Luc. J’ai commencé à m’intéresser à l’art vers l’âge de 19 ans, en commençant mes études. « 

Lucien, pourquoi avoir choisi le pseudonyme « Noir Artist » ? 
Ce nom m’est venu depuis le début, parce que je me suis toujours intéressé aux dessins noirs dès le moment où je me suis plongé dans le monde de l’art. J’ai toujours préféré le noir et blanc ; ce pseudo s’est donc imposé naturellement. Cela m’a permis de créer un univers autour de mon pseudonyme.
Pourquoi as-tu choisi de n’utiliser que du noir dans tes oeuvres ?
Cette technique a toujours été présente dans mon travail. Je trouve que le noir donne plus de force à mes projets.
Par quelles étapes passes-tu pour créer un projet ? 
Il y a deux aspects dans mon travail : les dessins personnels en petit format, destinés aux galeries, et les fresques. Ces dernières sont le fruit d’un réel travail de collaboration avec les clients (entreprises ou privés). Dans ce cas, il s’agit toujours d’un échange d’idées qui va mener à la création d’un projet sur mesure. Mes clients ont évidemment toujours leur mot à dire mais je fais en sorte qu’on reconnaisse toujours mon univers.  
Quelles sont tes inspirations ?
Elles sont nombreuses, elles vont du pop-art au tatouage ! A mes débuts, j’affectionnais particulièrement retravailler des peintures d’art baroque en ornant les personnages de tatouages ou de textes. Ensuite, j’ai été fort influencé par Robert Longo, mais je peux trouver des idées en feuilletant des magazines de mode ou en regardant une émission, je me laisse guider par mon feeling.
Quelle est ta réalisation qui t’a le plus marqué ?
Sans hésiter, la fresque que j’ai réalisée à Varsovie sur la façade d’un immeuble pour la chambre du commerce belge. Le but de ce travail était de montrer les relations entre la Pologne et notre pays.
C’était ma première commande à l’étranger et c’était un gros challenge pour moi, même au niveau des contraintes techniques liées à la hauteur.
Evidemment, personne n’a pu passer à côté du « buzz » qui s’est créé autour de ta fresque réalisée aux Galeries de la Toison d’Or pour la sortie de l’album Blackstar  de David Bowie. Comment as-tu géré cette mise en lumière après ce grand hasard de calendrier ?
C’est évidemment très spécial pour moi. A quelques heures près, personne n’aurait entendu parler de moi car les équipes de David Bowie ont publié la vidéo de la réalisation de la fresque peu de temps avant son décès sur la page Facebook. La vidéo a été énormément partagée et a pris une ampleur folle. Dès le lendemain, je me suis retrouvé à donner des interviews pour la radio et la télévision. 


Du coup, tu as le sentiment d’avoir réalisé un hommage ?

C’est un sentiment très spécial qui me traverse parce que ce projet était avant tout destiné à la promotion du nouvel album de Bowie. C’est suite aux événements (j’ai terminé la fresque le samedi soir) que les gens ont commencé à se recueillir, déposer des fleurs et de mots au pied de la fresque et qu’elle a pris une dimension autre.
Qu’est ce que ça te fait de savoir que des gens se sont recueillis sur ta fresque ?
C’est un sentiment assez étrange de se dire que les gens eux-mêmes ont fait de ma fresque un lieu de recueillement. J’en suis évidemment flatté.


Une dernière anecdote à transmettre aux lecteurs et lectrices de Boulettes à la Liégeoise ?
Elle concerne la réalisation de ma fresque à Varsovie. Nous cherchions un mur pour la réaliser et la ville nous a informé qu’ils avaient trouvé une façade qui semblait parfaite pour le projet. En demandant une photo de cette surface, on s’est rendus compte qu’elle était déjà ornée d’une fresque de ROA, un des street-artist belges les plus connus, au même titre que Banksy par exemple. On a refusé évidemment, ça aurait pu me donner une mauvaise image d’effacer une oeuvre et vraiment déservir ma carrière.
__Noir Artist__:
Prochaine expo : 
Vernissage de  « Créations belges »
le 11 février dès 18H à la Mazel Galerie – Rue Capitaine Crespel 22 à Bruxelles 
// exposition du 12 février au 9 avril.




Photos : 

Portraits : Jehanne Moll
Fresques : Noir Artist 

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