On a testé Griik pour voir si les critiques étaient fondées
Cet été, quand on a repéré l’ouverture prochaine de Griik, un temple autoproclamé de la street-food grecque au XX Août, on a eu l’eau à la bouche. Et puis entre planning surchargé et critiques mitigées, il nous aura finalement fallu des mois avant d’y goûter. Alors, verdict?
« Cher pour ce que c’est ». « Pas authentique du tout ». « Viande sèche ». « Portions rikiki ». Entre l’avis de nos proches, des gourmets désabusés ou encore des critiques laissées sur la page Facebook, on ne connaissait pas encore la cuisine de Griik qu’on était déjà occupés à la juger. C’est que la street-food grecque, on en avait mangé en Grèce et en Crète, donc on ne nous la faisait pas comme ça, et puis en plus, on avait découvert potentiellement la meilleure pita de la région liégeoise, donc c’était très bien comme ça, merci, au revoir.
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Et puis à force de passer devant la devanture, de voir l’endroit qui ne désemplissait pas, et puis aussi d’un retour tardif de Bruxelles avec un frigo vide, notre curiosité l’a emporté et n’écoutant que notre estomac qui criait famine, on a décidé de tester Griik pour voir si les critiques étaient fondées.
« Pas authentique » : vrai et faux
Pas authentique par rapport à quoi, au fond? Si c’est par rapport à la petite pita juteuse que vous dégustez en bord de mer quand vous retournez voir votre Yaya, forcément, non. Du reste, on sent une véritable volonté de faire honneur aux saveurs grecques, quitte à les revisiter un peu pour moderniser les recettes, et c’est franchement réussi. Mention spéciale pour le tzatziki exquis et pour htipiti, bon comme là-bas.
« Portions rikiki » : faux
Bien sûr, l’appétit, c’est objectif. Et forcément, si pour vous, le mot « pita » évoque ces concoctions monstrueuses de la taille d’un bébé de 3 mois, alors oui, votre estomac risque de se retrouver bien dépourvu face aux pitas souvlakis de chez Griik. Du reste, en partant du principe que c’est une street food qui se veut le plus saine possible, avec des ingrédients frais et des recettes gourmandes, on se régale, et un menu (pita + frite/salade + boisson) suffit largement en guise de repas.
« C’est cher pour ce que c’est » : faux
De toutes les critiques faites à Griik, c’est peut-être celle-ci la plus injuste. À 10.9 euros le menu, entre 6,5 et 8,5 euros la pita et 9 euros l’assiette de brochettes, on est loin de se faire voler. D’autant que tant dans les ingrédients que les recettes, la qualité y est.
Tout qui vient ici en s’attendant à avoir le rapport portion/prix de l’El Mas ou du Cali ne pourra qu’en sortir déçu, mais en prenant Griik pour ce qu’elle est, soit une délicieuse adresse de fast good, on est plutôt agréablement surpris. Avec sa viande de porc relevée de tzatziki, piments rouges et zeste de citron, la pita Achille séduit par sa fraîcheur, tandis que la Babylone (poulet+guacamole+cubes d’avocat+coriandre+citron vert rapé) s’offre un voyage plus que réussi du côté de l’Amérique du Sud. À 2,5 euros seulement la portion, on ne se prive surtout pas de commander des frites Griik (feta+épices), une tuerie, et pour le petit côté authentique, on arrose le tout d’un verre bien frais de Retsina.
Au final, pour deux menus, un petit mezze, de l’eau et du vin, on s’en sort à moins de trente euros pour deux personnes, l’impression délicieuse de s’être fait plaiz’ sans avoir exagéré, et une jolie découverte gustative. Plus inventif qu’authentique, avec un rapport qualité-prix tout ce qu’il y a de plus digeste, l’adresse invite à revenir. Seul bémol, par contre: l’odeur de frites, qui imprègne l’endroit et les vêtements et les cheveux après le repas. Y retourner, donc, mais pour commander à emporter. Et cette fois, commander deux frites Griik plutôt qu’une seule portion à partager.
Griik Street Food
Place du XX Août 30-34
Page Facebook
(toutes les photos de l’article sont issues de la page Facebook de Griik)