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Le pèlerinage d’une Liégeoise en pleine pandémie

« Fuir la ville, viser le Sud et s’échapper d’un quotidien devenu un peu triste et morne », Anaïs, une Liégeoise de 26 ans, a osé faire ce pèlerinage dont beaucoup rêve aujourd’hui. Le but ? Partir à l’aventure.

Que tous ceux dont les petites excitations journalières sont rythmées par les téléfilms de Noël, une réduction Deliveroo et le retour de Plastic Bertrand se rassurent, on est tous dans le même bateau. Enfin presque. En vraie Anastasia des temps modernes, Anaïs a appuyé sur le bouton « pause » de sa vie pour se lancer dans un pèlerinage solo pas comme les autres.

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D.R., Thaissa Heuschen

Avec juste un sac à dos et l’envie de croquer chaque kilomètre à pleines dents, la pétillante administrative a troqué ses habits de ville pour démarrer la plus longue randonnée qu’elle n’ait jamais effectuée. Novice dans la discipline, la jeune femme a fait six mois de renforcement musculaire pour se sentir prête physiquement à marcher une vingtaine de kilomètres par jour. Un besoin de ralentir son rythme de vie, l’envie de voyager doucement ou encore le souhait d’être en symbiose avec son environnement, la marcheuse en herbe a entamé en octobre son incroyable épopée. « J’ai toujours su qu’un jour j’allais vivre à l’étranger pendant une longue période. Je ne savais pas exactement quand, où, ni comment. Ici, tout se goupille parfaitement autant sur le plan professionnel que privé. »

« Rien n’est planifié et prédéfini »

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Alors oui, l’arrivée du Covid-19 dans nos vies a chamboulé plus d’un projet, mais il en aurait fallu plus pour décourager cette Liégeoise déterminée. Et si à la base, la jeune femme avait pour but de rejoindre l’Amérique du Sud pour ensuite sillonner le continent du Nord au Sud, il a bien fallu faire quelques concessions. Convaincue que c’était le bon moment de sa vie pour partir faire son pèlerinage, Anaïs a su allier ressources et adaptations pour se laisser avancer au gré des opportunités. En toute simplicité, elle a donc opté pour une direction et un moyen de déplacement logique en ces temps incertains :  cap vers le Sud et à pieds chef !

« Je voulais marcher pour me fondre dans le paysage, mais aussi profiter d’une vue, d’un son, d’une odeur, pas à pas. Ça rend au monde une dimension plus humaine. Alors que je m’apprêtais à traverser un océan et à changer de continent, ce bouleversement m’a justement inspiré la découverte de décors qui se trouvent à côté de chez moi. »

Quarante-quatre jours et 435 kilomètres plus tard, l’aventurière a posé bagage il y a trois semaines dans une chèvrerie en Moselle. Au quotidien, elle y apprend à traire à la main, à confectionner les fromages, balader les chèvres, faire des pâtisseries et de bons repas avec des produits simples et pleins de saveurs. « Pour le moment, je suis dans une yourte installée dans le fond du jardin de la ferme. Il fait nuit noire, je suis collée au poêle, le bois crépite, et si je lève les yeux, je peux contempler les étoiles par la fenêtre du toit. C’est délicieux. »

De notre côté, on ne peut que rester baba devant cette magnifique aventure humaine qui annonce de belles surprises à la Liégeoise. Bon, bah voilà, c’est officiel, si vous nous cherchez, on va se commander une paire de chaussures de randonnée et un bon crottin de chèvre. Le but ? Se rapprocher un peu plus de cette demoiselle sacrément inspirante pour qui ça plane vraiment.

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Journaliste indépendante et voyageuse infatigable, Célia déménage plus vite que son ombre à la recherche de nouvelles aventures aux quatre coins du globe. Dingo d'expos, d'art, de concerts et de burrata (#FromageVie), cette curieuse de nature prête également sa plume à Vers L'Avenir et à un penchant (presque) toxique pour les meubles en rotin.