Boulettes Magazine

Bien que nous soyons en l’an de (dis)grâce 2020, zoos et parcs animaliers existent toujours, pour le plus grand plaisir des badauds. Et tant pis, si cela inflige souffrances psychologiques et physiques aux animaux, ainsi que le dénonce une vidéo capturée au Mont Mosan et diffusée par le collectif « C’est Assez ». 

Comme son nom l’indique, ce collectif défend les droits des cétacés, et lutte contre leur massacre et leur captivité. Autant dire que lorsqu’ils sont tombés sur une vidéo montrant des enfants profitant d’un bateau tracté par des otaries au Mont Mosan, ils n’ont pas exactement salué l’initiative. Au contraire, d’autant que la vidéo montre qu’une des otaries semble être attachée par le cou. Un détail qui a scandalisé les internautes, et que le directeur du Mont Mosan explique par le fait que les otaries tirent normalement le bateau par le biais d’un anneau, et « trouvent peut-être ça moins fatigant de passer leur tête » dans celui-ci.

Le Mont Mosan dans la tourmente

Ni une ni deux, C’est Assez a invité les 100 000 personnes qui likent la page à contacter le Mont Mosan pour demander l’arrêt de cette « attraction », leur fournissant au passage un message type à envoyer. « Je suis profondément déçu(e) et choqué(e) d’être témoin d’une attraction impliquant des otaries tractant des enfants. Je vous demande de cesser au plus vite ce genre d’activités qui participe encore un peu plus au mal-être d’un animal captif. Les otaries sont des êtres sensibles et n’ont pas à être attachées par le cou pour tracter des enfants ! ». Message qui n’a visiblement pas été bien reçu par tous les followers du collectif, qui a dû depuis adapter sa publication pour rappeler de rester courtois, soulignant que « nous ne cautionnons pas les activités de ce parc mais nous ne cautionnons pas non plus la violence verbale, contraire à nos valeurs ».

Principalement réparties dans l’océan Pacifique et dans les mers australes, les otaries ne sont pas exactement des animaux typiques de Wallonie, leur présence dans la région posant donc question, qui plus est enfermées dans un parc et contraintes de tirer une embarcation. Ainsi que le dénonce la plateforme Dauphin Libre, « ce sont là des êtres sensibles et intelligents, susceptibles d’apprendre des comportements artificiels complexes mais maintenus pour ce faire dans un environnement nu et stérile : les mêmes bassins d’eau chlorée qui supportent difficilement la comparaison avec le véritable milieu marin ».

« La qualité de vie de ces otaries captives est sévèrement compromise : leurs structures sociales et leurs modes de chasse ne peuvent évidemment être reproduits dans ces conditions de confinement. En outre, tout comme pour les dauphins, le seul mobile qui justifie la présence de ces animaux en bassin est le souci d’amuser le public et non pas de l’instruire »

Et de recenser les zoos et delphinariums qui exploitent ces « clowns oubliés » en Belgique. Le Mont Mosan, quant à lui, n’a pour l’instant posté aucune réaction sur sa page Facebook officielle, dont la photo de couverture, au moment d’écrire ces lignes, représente toujours quatre otaries en plein spectacle. Un spectacle qui ravit certain.e.s mais en consterne d’autres, une commentatrice s’interrogeant sous la publication de C’est Assez: « non mais ça ne s’arrêtera donc jamais? Tous les jours, de nouvelles horreurs, insupportable » une autre suggérant que les parents qui paient pour cette attraction n’ont qu’à tracter eux-mêmes leurs enfants avec une corde au cou…