Précis de zoologie à l’usage des étudiants en guindaille.
Pris séparément, les termes « St Nicolas » et « étudiant » n’ont à priori rien en commun: tandis que la mention du grand Saint évoque immédiatement des souvenirs d’orgie de cadeaux et de sucreries, le terme « étudiant » renvoie la plupart d’entre nous a un passé plus ou moins lointain –et plus ou moins studieux– fait de journées à la bibli et de montagnes de syllabi.
Chaque année pourtant, St Nicolas et étudiants se rencontrent sous le regard bienveillant de l’AGEL et donnent lieu à un mariage détonant; les estomacs remplis de spéculoos faisant place aux chopes remplies de bière et les nuit studieuses pré-examen aux nuits blanches post Chapiteau.
Pendant 24h, le Carré se transforme en une jungle imbibée où toutes sortes de drôles d’oiseaux se remplissent le gosier sur fond de chansons paillardes.
Si d’aventure vous étiez amené à vous frotter à cette faune déchaînée, n’ayez crainte, on a pensé à vous et on vous a concocté un petit guide pour circuler sans risque dans ce safari éphémère.
* Bien qu’ils ne représentent qu’une minorité des guindailleurs, les chiots sont impossibles à rater: fraîchement baptisés, ils frétillent de la penne et lapent à tout va – leur goût pour les mélanges d’alcool les amenant bien souvent à faire leurs besoins un peu partout.
Dans la même veine, les phacochères pourraient aussi se noyer dans la masse des fêtards s’ils n’étaient pas si facilement reconnaissables: fièrement vêtus de l’attirail crotté qu’ils ressortent à toute occasion depuis le début du millénaire (si si, leur tablier fut un jour blanc, mais ça le laver c’est tricher) leur penne millésimée trône comme un badge d’honneur sur la panse rudement acquise par des années d’à-fond.
A mille lieues de leurs vêtements figés par la boue, les pintades paradent. Pimpantes et précieuses, elle ne sont habillées ni pour la saison ni pour l’occasion mais bien pour accomplir leur mission, taper dans l’oeil d’un jeune coq, voire mieux encore, d’un lion. Toute toge au vent, ils règnent sur la jungle et la basse-cour, le prestige de l’uniforme leur garantissant verres à volonté et conquêtes comme s’il en pleuvait pendant toute la soirée.
Ne bénéficiant pas de l’aura mystique des porteurs de toges, les tiques se répandent dans la ville bien avant l’arrivée des autres animaux afin de ne pas être dépourvues une fois la St Nicolas venue.
N’ayez crainte, elles ne veulent pas vous sucer le sang, juste vous saigner à blanc afin que votre menue monnaie fasse couler la bière dans leurs veines. Par chance, les lamas ne risquent pas de venir mendier à votre porte (de voiture). Flegmatiques et blasés, ils élèvent l’indifférence au rang d’art et ne manquent pas une occasion de répéter à leurs compagnons de boisson que « la St Nic, c’est trop naze » -sans que cela ne les empêches pour autant de se joindre au bataillon des buveurs.
Fort heureusement, au milieu de ce drôle de troupeau, les lémuriens sont là pour relever le niveau.
Guillerets et enjoués, ils ne boudent pas leur plaisir et s’accommodent de toutes les situations, qu’il s’agisse de mettre une tournée ou de chanter en choeur, servant de trait d’union à la faune diversifiée qui erre dans la Cité – et garantissant que vous gardiez un excellent souvenir de votre soirée !
* disclaimer: toutes les espèces étant représentées au sein des boulettes, cette liste est bien évidemment réalisée avec humour et amour -inutile de charger, on vous rejoindra dimanche soir pour festoyer!*