Rencontre avec les Trolls du Sart-Tilman
Le bus 48 vers le Sart-Tilman, on peut le prendre en semaine, le matin vers 8h, en espérant très fort qu’aucune partie de notre corps ne restera coincée de l’autre côté des portes, une fois celles-ci refermées. On peut le prendre aussi en dehors des heures de pointe, en étant très patient, parce qu’il y en a nettement moins fréquemment. On peut enfin parfois le prendre le week-end, de préférence lorsqu’il fait beau, pour profiter d’une bouffée d’air frais dans les bois qui surplombent la ville.
Au début, pour ceux qui ont côtoyé ces collines pour y étudier, on a souvent un petit pincement au ventre, au doux souvenir de la joie procurée par les examens. Et puis, très vite, on découvre des endroits insoupçonnés, on peut même y emmener ses enfants avant leurs 18 ans et ne reste qu’une douce nostalgie d’une période d’insouciance complète (et trop courte peut-être) : celle des études.
Les bois du Sart-Tilman, on peut aussi s’y rendre facilement en voiture, les étudiants ayant en général déserté les lieux le week-end, les grands parkings des amphithéâtres sont en principe libres pour accueillir les véhicules motorisés. En vélo… c’est faisable également … mais il vaut mieux être sportif ou être passé à l’électrique.
Les bois du Sart-Tilman, donc, ont cette particularité, outre de fournir une grande bouffée d’air frais aux citadins que nous sommes (2000 hectares dont une partie est protégée en tant que réserve naturelle Natura 2000), d’abriter un musée en plein air. Certaines sculptures se trouvent à proximité des amphithéâtres et sont quelques fois malmenées par les étudiants, mais d’autres sont un peu plus éloignées et surprennent les randonneurs lors de leurs ballades.
Avec des enfants en bas-âges (voire même en poussette), je trouve le chemin qui démarre de l’arrière de la Faculté de Droit (quartier Agora) assez sympa. L’arrêt de bus de la ligne 48 le plus proche est celui dénommé « Grands Amphis », avec des petits cabanons en bois qui semblent étonnamment résister à tout. La Faculté de Droit (et de Science Politique ainsi que de Criminologie, pour être tout à fait exhaustive et n’oublier personne) est le bâtiment à géométrie variable en contre-bas du sentier qui démarre à gauche de l’arrêt de bus, lorsque l’on se trouve dos à la route. Si vous vous perdez, essayez de repérer des étudiants portant de lourds syllabi ou autres codes, c’est toujours une bonne piste. Les chemins sont facilement accessibles aux personnes à mobilité réduite et sont aussi idéaux pour se (re)mettre au running.
Ce qui est assez marrant, avec ce musée, c’est qu’il permet de s’inventer des histoires folles avec les enfants. Certaines sculptures sont un peu intrigantes et nous aimons nous imaginer qu’il s’agit de Trolls ou de promeneurs qui ont été transformés en pierre par les fameux Trolls, car ils faisaient trop de bruit et ne respectaient pas suffisamment la nature environnante (vous devriez voir comme mes enfants sont sages en forêt!).
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Si vous souhaitez avoir une vue plus précise de toutes les œuvres qui se trouvent dans le musée en plein air, vous trouverez toutes les informations nécessaires sur le site. Je vous conseille par contre d’y aller sans idée préconçue, en vous perdant un peu, ce qui permet de tomber sur des sculptures étonnantes, des cabanes en bois construites par des inconnus et autres plateformes qui raviront les enfants et les occuperont un certain temps.
Pourquoi ne pas en profiter pour emmener un pique-nique et se relaxer en les laissant courir sans avoir peur qu’ils ne se fassent percuter par une trottinette électrique, comme c’est parfois le cas lorsque l’on se promène dans le centre-ville? Ou de préparer à l’avance une liste de choses qu’ils devront trouver lors de leurs ballades, en l’adaptant aux saisons?
Et puis, se promener dans la forêt, en tant que citadin, c’est aussi l’occasion de prendre un moment pour soi, ancré dans l’instant présent, en laissant son téléphone de côté, en observant les feuilles et les écureuils qui passent d’une branche à l’autre. Ne vous inquiétez pas, à certains endroits, on entend encore le bruit des voitures et le béton n’est jamais loin: vous survivrez sans problème à cette mini détox citadine.
