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Cox's Bazar Rohingya Elodie Berthe

Une Liégeoise chez les Rohingyas avec la Croix-Rouge à Cox’s Bazar

Née sur les hauteurs de Liège et aujourd’hui installée par amour en Nouvelle-Zélande, Elodie Berthe ne se contente pas de profiter des paysages à couper le souffle de son pays d’adoption: elle est aussi conseillère en communication pour la Croix-Rouge néo-zélandaise. Un poste qui l’amène à voyager, notamment à Cox’s Bazar, au Bangladesh, où elle est partie à la rencontre des réfugiés. 

Objectif: produire du matériel audiovisuels et écrit à propos de la situation humanitaire dans les camps de Cox’s Bazar, et rendre compte des besoins et difficultés sur le terrain ainsi que des opérations du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge.  Dépêchée sur place du 27 novembre au 6 décembre, elle y a tenu un journal de bord qu’elle a partagé avec Boulettes Magazine afin de rendre compte de la réalité du terrain aux lecteurs européens.

Pour rappel, depuis fin août 2017, près d’un million de personnes ont fui les violences qui font rage dans l’état de Rakhine, au nord du Myanmar, pour se réfugier au Bangladesh. Elles sont aujourd’hui réparties dans une trentaine de camps et abris de fortune à Cox’s Bazar, provoquant une des plus grandes et complexes crises humanitaires dans la région depuis des décennies.

croix-rouge bangladesh

Mercredi 27 novembre 2019

Aéroport de Wellington, Nouvelle-Zélande

On y est… Je suis en route pour Cox’s Bazar, au Bangladesh, pour mon premier déploiement entant que déléguée en communication avec le FICR. C’est une grande étape pour moi, cela fait longtemps que j’attends ce moment. Bien que je sois déjà partie à l’ile de Vanuatu avec l’UNICEF, au Népal avec la Croix-Rouge Australienne et à Tonga avec la Croix-Rouge de Nouvelle-Zélande, c’est ma première mission avec le FICR (Fédération Internationale des Sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge). Je suis très excitée à l’idée de partir – et comparé aux précédentes missions, je ne suis pas nerveuse. Je pense que mes deux mois au Népal l’an passé m’ont préparée à cette mission, surtout au niveau du choc culturel, mais aussi le fait de travailler avec une autre Croix Rouge et voyager seule. Et puis, je ne suis au Bangladesh que pour une semaine, c’est bien plus court que le Népal !

« Je suis très intriguée, parce que ce qui se passe à Cox’s Bazar est une des plus grosses crises humanitaires de mon temps. Un million de personnes vivent dans des conditions très précaires et à l’étroit, après avoir fui leur pays pour sauver leur vie. Est-ce que quoi que ce soit peut me préparer pour ce que je vais voir et entendre ? »

Beaucoup de travailleurs/euses humanitaires de la Croix Rouge de Nouvelle-Zélande ont partagé leur expérience, surtout traumatisante, avec moi, et j’ai vu beaucoup de documentaires a la télévision… mais suis-je prête à voir ça ? Je le saurai bientôt… Je me réjouis. Non pas de voir la misère, mais de pouvoir sensibiliser les gens sur la crise humanitaire peu à peu oubliée. Si je peux contribuer à s’assurer que ce million de personnes ne soit pas oublié, alors je me réjouis.

elodie berthe red cross bengladesh

Jeudi 28 novembre 2019 / Cox’s Bazar, Bangladesh

Après une nuit à Dhaka, j’ai pris mon dernier vol jusque Cox’s Bazar. L’aéroport domestique de Dhaka est une expérience en soi : le chaos, le bruit, la confusion, la chaleur… Une collègue m’avait conseillé de trouver ma porte d’embarquement et de rester à proximité, parce que tu n’es jamais trop sûre de quand l’avion va partir et si tu comprendras ce qu’ils annoncent au micro. J’ai suivi ses conseils, et tout s’est bien passé: ouf.

Depuis l’avion, Dhaka m’est apparu très plat, avec beaucoup de rivières et une infrastructure plus développée qu’au Katmandu. En survolant le pays, le Bangladesh me semble extrêmement peuplé ; je pouvais apercevoir le reflet du soleil sur les toits en tôle, ce qui a pu me donner une idée du nombre de maisons éparpillées à perte de vue (il y a quand même 160 millions de personnes qui y vivent !), connectées par des rivières, descanaux et quelques routes, et séparées par des fermes et des prés.

« En approchant de Cox’s Bazar, le paysage a commencé à changer. J’ai pu apercevoir la mer, mais aussi des collines pas loin, ce qui m’a fait penser que c’était la frontière avec le Myanmar, et je me suis demandée comment les gens ont pu traverser la frontière avec des enfants, des bébés et des grands-parents… »

J’ai été reçue à l’aéroport par le manager de communication du FIRC basé à Cox’s Bazar, Ibrahim. Ibrahim est Bengali, il a 28 ans. Il a commencé par travailler dans les camps avec Action Aid peu après l’arrivée en masse des sinistrés, et puis il y a six mois, avec le FICR. Il a l’air très sympa et intéressé d’apprendre des choses en travaillant avec moi. Je pense que c’est moi qui vais apprendre mais il m’a dit qu’il était très impressionné par mon CV ; j’ai ri et nous sommes montés dans la voiture.

Ma première après-midi s’est déroulée dans les bureau de la Croix-Rouge, où j’ai pu rencontrer des gens venus des quatre coins du monde et du Bangladesh, tous avec une spécialisation précise (eau, hygiène et assainissement, protection aux enfants, abris, santé,… tout). J’ai aussi reçu mon briefing sécurité, que le FICR prend très au sérieux.

Je me réjouis d’aller sur le terrain. Malheureusement pour moi, le Bangladesh a son weekend les vendredis et samedis, je ne saurai donc pas m’y rendre avant dimanche. Cela me donne le temps de lire une pile énorme de documents pour me familiariser avec les programmes du FICR et du Croissant Rouge du Bangladesh et de voir quel travail en communication a déjà été fait. L’équipe m’a aussi demandé d’écrire des lignes réactives pour préparer nos portes paroles et les autres Sociétés des Croix Rouge et Croisant Rouge. J’ai deux jours pour me reposer avant trois jours intensifs dans les camps !

cox's bazar

Dimanche 1 décembre 2019 / Cox’s Bazar camps, Bangladesh

Après ce qui m’est apparu comme un voyage interminable (2h30) sur des petites routes remplies de trous et interrompues par des travaux et un chaos de voitures et de tuk tuk, nous sommes enfin arrivés dans les camps.

« J’essaye encore de trouver les mots corrects pour décrire ce que j’ai vu, parce que je n’ai jamais été confrontée à une telle situation. Je pense que les premiers mots qui me sont venus à l’esprit étaient « merde, c’est immense, l’étendue des camps n’en finit pas… » et j’ai eu comme un nœud a l’estomac »

Et de fait, l’étendue des camps est incroyable. Il y a presqu’un million de personnes coincées dans 34 camps. La densité de population équivaut à 60.000 personnes par km carré. C’est comme imaginer 75 familles vivant dans la taille d’une piscine olympique. C’est complètement sous les standards humanitaires. C’est catastrophique. À perte de vue, je pouvais apercevoir des mini abris perchés sur des petites collines, sur une vue de 360 degrés.

C’est seulement quand j’ai pu me promener dans les camps que j’ai compris que j’étais non pas dans un méga camp, mais dans une ville entrain de se développer. Des tuk-tuk foncent à toute vitesse, des enfants jouent dehors, il y a des magasins, des points d’eau ; j’ai même aperçu des coiffeurs ! Ça parait normal pour une ville, mais dans ma tête c’était un camp, je n’avais pas réalisé tout ce qu’il y aurait sur place comme installations.

Les abris sont pour la plupart fait de bambou et de bâches données par des organisations internationales. Les « maisons » sont toute petites. Une dame qui venait de collecter de l’eau d’un des points mis en place par le Croissant Rouge m’a invitée chez elle. Sa « maison » consiste en une pièce, probablement 3mx2m, et extrêmement sombre, avec une petite étagère faite en bambou sur laquelle elle avait placé quelque casseroles, un seau et un réchaud. Chaque soir, elle place son petit tapis à terre pour elle et sa fille pour dormir. J’ai eu mal au cœur.

Zawkis Ahammed (left) et Hafaz Ahammed (right) sont voisins, et collectent de l’eau potable à un des points mis en place par le BDRCS.

Pour mon premier jour, nous nous sommes concentres sur nos WASH programmes (Water Sanitation and Hygiene) et en particulier la façon dont le Croissant Rouge, avec l’aide internationale d’autres Sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge, soutient les communautés dans les camps avec des pompes à eau amenant de l’eau qui se trouve des centaines de mètres sous la terre pour ensuite distribuer de l’eau filtrée à plusieurs endroits dans les camps. Des bénévoles du Croissant Rouge, qui font partie des gens qui ont fuient le Myanmar, m’ont emmené faire un tour ; il y a plusieurs robinets et éviers mis à leur disposition, c’est assez impressionnant comme système. Avant ces points d’eau, les gens marchaient au moins 30 minutes pour aller chercher de l’eau qui n’était pas potable, ce qui rendait évidemment beaucoup de gens malades.

Ma première journée dans les camps fut très intéressante et très différente de ce que j’avais imaginé, en particulier l’étendue et à quel point ça se développe en une ville.  

Lundi 2 décembre 2019 / Cox’s Bazar camps, Bangladesh

Apres une courte nuit (un détecteur de fumée avec peu de batterie n’a pas arrêté de sonner et je n’arrivais pas a le trouver dans mon petit bungalow), nous nous sommes mis en route pour les camps. Le matin, j’ai eu le plaisir de visiter un centre mis en place par le Croissant Rouge (DAPS centre – dignity, access, participation, safety). Ce centre (‘zone de sécurité’) est réservé aux femmes victimes de violences ou à risque. Quand je suis rentrée dans la pièce, toutes les dames étaient assises derrière une machine a coudre. Chacune d’entre elles était voilée et elles me regardaient toutes en se demandant ce que je voulais. C’était assez intimidant ; j’ai expliqué le but de ma visite, et un bénévole a gentiment traduit ce que je voulais faire. Il leur a demandé si cela leur posait problème si je prenais des photos et si je pouvais les interviewer. Soudainement, elles ont toutes bougé leur tête de gauche à droite. Je me suis dit « Mince, elles ne sont pas intéressées, je vais devoir être originale si je veux prendre des photos sans qu’on ne puisse les reconnaitre »… sauf qu’en fait, elles bougeaient la tête pour dire « non, pas de souci ». À ce moment précis, je me suis sentie dans mon élément et vraiment privilégiée d’être la et de pouvoir les rencontrer.

Rashida a 18 ans seulement – elle a fui Myanmar avec sa mère et a été séparée de sa famille dans le chaos de l’exil. Elle ne les a pas vus depuis deux ans. Au centre, elle trouve du réconfort, et des activités qui lui permettent d’oublier un peu les horreurs traversées.

 

Sakina, 38 ans, a fui la violence de Rakhine, à Myanmar avec 8 membres de sa famille, dont son mari handicapé. Il leur a fallu sept jours pour atteindre le Bangladesh.

 

J’ai passé un moment inoubliable avec ces jeunes femmes. Ce centre offre un endroit sécurisé où elles peuvent rencontrer d’autres femmes qui ont vécu, ou vivent, des expériences similaires. Elles ont toutes dit que les conditions à la maison étaient très difficiles ; il n’y a jamais assez à manger, que des problèmes. Quand elles viennent au centre, elles apprennent de nouvelles compétences, comme coudre ou faire un filet de pêche, ou encore l’alphabet en anglais pour pouvoir écrire leur nom.

« Certaines ont partagé avec moi que ça les a aidées à avoir de l’espoir, d’autres ont dit qu’elles avaient regagné leur dignité grâce à leurs nouvelles compétences, parce que leurs familles ont du respect pour elle maintenant. Elles sont fières de pouvoir écrire, parce que peu de femmes dans les camps savent écrire leur nom. C’était un moment magique »

J’ai ensuite visite deux petits abris construits après que les papas aient reçu la formation dispensée par le Croissant Rouge – j’ai pu voir l’énorme différence avec d’autres maisons qui n’avaient pas été construites avec leurs conseils. Ils m’ont raconté fièrement que leurs maisons n’avaient pas eu de problèmes suite au récent cyclone qui a frappe le Bangladesh en novembre, contrairement à d’autres maisons de fortune du camp.

Cette deuxième journée fut aussi productive que fatigante, chaleur écrasante oblige. Pour tenir le coup, j’ai vérifié les batteries de mon détecteur de fumée avant d’aller dormir cette fois…

cox's bazar

Mardi 3 décembre 2019 / Cox’s Bazar camps, Bangladesh

Aujourd’hui c’est déjà ma dernière journée dans les camps. Trois jours ne semblent pas beaucoup mais les conditions dans les camps, la chaleur, les tristes témoignages et les longues journées rendent chaque excursion très fatigante. Et je pense que pour mon collègue qui vit a Cox’s Bazar avec sa famille, je n’aurais pas pu en demander plus après trois jours d’affiles.

Nous avons commencé notre matinée par une visite de l’hôpital du Croissant Rouge du Bangladesh. J’avais vu beaucoup de vidéos à la TV et des photos partagées par des collègues infirmières qui ont travaillé là au début de la crise, du coup j’étais très curieuse de voir ce à quoi cet hôpital ressemblait. Quand l’afflux de sinistrés a commencé il y a plus de deux ans, l’hôpital ‘de terrain’ (Field Hospital), a été mis en place par d’autres Sociétés internationales de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge. À l’époque, c’était bondé et beaucoup de travailleurs humanitaires internationaux y travaillaient et y vivaient. Avec le temps, l’hôpital et son infrastructure se sont améliorés et c’est maintenant assez sophistiqués. Il y a une pharmacie, un service de naissance, une tente pour ausculter les patients… Les membres de l’hôpital vivent sur place dans des plus petites tentes.

Ibrahim et moi avons décidé de passer du temps dans la salle d’attente avec les patients. J’ai pu interviewer deux personnes – un homme assez âgé et une jeune maman venue avec son bébé. L’histoire de Rohima, la maman, m’a particulièrement interpellée.

« Elle a fui le Myanmar il y a vingt ans. Dans un premier temps, elle a vécu aux alentours des camps, et puis onze ans plus tard, elle s’est installée dans les camps. Les conditions de vie étaient un peu meilleures avant août 2017 parce que ceux qui avaient fui le Myanmar avaient le droit de travailler. Les règles ont changé depuis et aujourd’hui ils n’ont plus le droit de travailler légalement. Rohima survit entièrement de l’aide humanitaire donnée dans les camps »

Elle a six enfants et son mari souffre toujours des blessures qu’il a reçues au Myanmar, du coup elle prend beaucoup en charge dans le foyer. J’étais choquée d’apprendre que cela fait 20 ans qu’elle vit ici. Comment fait-elle pour rester forte et garder espoir quand elle vit dans des conditions si difficiles depuis tellement longtemps ? J’ai tellement de respect pour elle et tous ces gens. Ils ont peu de perspective d’avenir meilleur, aucun signe que leurs conditions vont s’améliorer… Ça me brise le cœur, mais en même temps, ils sont une inspiration.

Apres une autre longue journée remplie de rencontres inoubliables, nous avons repris la route pour la ville de Cox’s Bazar. Presque trois heures pour faire 44km !

elodie berthe ficr

Mercredi 4 décembre 2019

Dhaka, Bangladesh

J’ai passé ma dernière journée dans les bureaux du FICR à Cox’s Bazar et j’ai repris un avion pour Dhaka dans l’après-midi. Ibrahim et moi avons passe la matinée à faire le point sur nos trois jours sur le terrain, les rencontres faites et le matériel récolté. Je pense qu’il était content de ce que nous avons réussi à faire en si peu de temps. Moi, je suis extrêmement contente de ce voyage, bien qu’il fût trop court.

« J’aimerais beaucoup pouvoir revenir, rencontrer ces mêmes personnes pour savoir comment les choses s’améliorent pour eux. Il y a tellement de gens à présenter et de témoignages à partager pour s’assurer que ces gens ne soient pas oubliés. 1 MILLION DE PERSONNES, MERDE ! »

Des mamans, des sœurs, des grands pères, des coiffeurs, des ouvriers, des vendeurs… des gens comme moi, mais a la différence de moi, qui ont dû fuir pour rester en vie, marcher pendant 8 jours dans la peur et l’incertitude, et qui maintenant se retrouvent dans des conditions absolument inhumaines.

« Des gens avec une force de vie incroyable – un inspiration et leçon de vie qui restera avec moi pour toujours »

cox's bazar rohingya

C’est un sentiment très étrange que de quitter Cox’s Bazar et de m’assoir à mon bureau, dans ma chambre d’hôtel à Dhaka. Je n’ai pas réalisé l’impact que ce voyage a eu sur moi jusqu’à maintenant. Je me suis concentrée sur mon travail et je n’ai pas vraiment fait le point sur mes rencontres, les témoignages récoltés ou encore ce que j’ai pu voir.

« Jusqu’à ce soir, où je viens de fondre en larmes, en réalisant la chance que j’ai de pouvoir quitter les camps et le pays aussi facilement, quand un million de personnes sont coincées dans ces camps et ces conditions de vie extrêmement précaires. Ces gens qui n’ont pas de futurs certains, qui ne sont toujours pas reconnus officiellement comme réfugiés, qui sont limités dans leur mouvement et leurs droits, qui n’ont pas de papiers »

Je n’arrête pas de penser à eux, a Rohima, là depuis vingt ans, et son petit Nurussalem, à Alma, à Mohammed, à Rachida, à Sakina, à Sadyra… à toutes ces rencontres inoubliables.

C’est donc avec un cœur lourd que j’ai quitté le Bangladesh, mais avec une passion énorme pour ces gens et mon travail avec la Croix-Rouge, et une détermination de continuer à faire ce que je peux pour que ces gens ne soient pas oubliés.

Et vous, de votre côté, que pouvez-vous faire pour aider la Croix-Rouge et les réfugiés de Cox’s Bazar?

Vous pouvez suivre l’actualité de la Croix-Rouge au Bangladesh via la page qui y est dédiée, et faire un don si vous le souhaitez.

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Encore plus d’idées solidaires: 

Toutes les photos ont été prises IFRC/Elodie Berthe, sauf celles où Elodie figure: copyright IFRC/Ibrahim Mollik 

 

 

Journaliste pour Le Vif Weekend & Knack Weekend, Kathleen a aussi posé sa plume dans VICE, Le Vif ou encore Wilfried, avec une préférence pour les sujets de société et politique. Mariée avec Clément, co-rédacteur en chef de Boulettes Magazine, elle a fondé avec lui le semestriel SIROP, décliné à Liège et Bruxelles en attendant le reste du pays.