Chez Combava, on fait le tour de l’Asie sans quitter Beaufays
Après le succès de leur Bonheur Simple, Liankang Ji et Xueling Zhang agrandissent la famille avec Combava, une ode à la diversité des cuisines du continent asiatique, mais aussi un délicieux périple pour les papilles.
Le combava désigne à la fois un arbre, un fruit et un aromate, originaires d’Indonésie mais introduits dans l’Hexagone sous le nom de « Citrus de la Réunion et de Madagascar » au début du 19e, tandis que les Anglophones, eux, parlent plutôt de « kaffir lime ». Petites et parfumées, ses feuilles, dont le parfum et la saveur évoquent la citronnelle, sont un ingrédient prisé dans de nombreuses cuisines asiatiques, tandis que sa chair, très acide, est rarement utilisée en cuisine. Voici pour la théorie, mais en pratique, le Combava est aussi, depuis quelques mois, un restaurant lumineux et aéré, qu’on doit au couple qui se cachait déjà derrière le Bonheur Simple, à Embourg, mais aussi les Cinq Étoiles, à Chênée, cet établissement ayant aujourd’hui été repris par des membres de leur famille.
Et si, d’ordinaire, le mélange des cuisines et des influences est plutôt l’apanage de ces restaurants de buffets où on empile sur son assiette sushis japonais, nems vietnamiens et autres nouilles sautées à la thaïlandaise, avec cette nouvelle adresse, Liankang Ji et Xueling Zhang démontrent qu’il est possible aussi d’effectuer ce périple culinaire de manière raffinée.
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Voyage gustatif
Ce qui ne surprendra pas vraiment les gourmets qui leur sont fidèles depuis des années. Curieux et gourmands au possible, Andy, ainsi que les habitués le connaissent, et Xueling, n’aiment rien tant que voyager à la découverte de nouvelles cuisines et recettes.
Frustrés de ne pas toujours pouvoir les mettre à la carte du Bonheur Simple, dont la renommée a été bâtie sur la fusion élégante des traditions thaïlandaises et de la gastronomie française, ils ont donc décidé d’ouvrir Combava, un restaurant qui est aussi un voyage.
La promesse? « Des délices exotiques vous attendent pour une expérience gustative inoubliable », une « symphonie de saveurs » qui va de la Malaisie, avec un Ayam Goreng croustillant, aux Philippines, au gré d’un boeuf kare kare mijoté, en passant par la Thaïlande, le Vietnam ou encore leur Chine natale.
Délicieuse surprise pour les gourmets friands de contenu food sur les réseaux sociaux: on retrouve aussi à la carte le « General Tso chicken » ou poulet Général Tao en français, dont les Américains sont si friands et qui, croustillant, vinaigré, sucré et disons-le, hautement addictif, est ce que la majorité des poulets sauce aigre-douce rêvent d’être sans jamais y parvenir.
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Comme à Embourg, à Beaufays, Madame exerce sa magie en cuisine tandis que Monsieur se charge de la salle et de la sélection des vins, une de ses passions. Le service fait preuve de la même attention au détail que l’élaboration de chaque assiette, et les tables sont suffisamment espacées pour que Combava se prête aussi bien à une réunion de famille qu’à un tête-à-tête romantique ou encore un rendez-vous de boulot.
Proposé au prix de 50 euros par personnes, le menu 4 services, généreusement servi, est non seulement une affaire, mais aussi, cela ne fait pas un pli, la manière la plus économique de visiter le Japon, la Thaïlande ainsi que la Malaisie ou le Vietnam – et ce, sans le moindre décalage horaire s’il vous plaît.
Pensé par Liankang Ji et réalisé avec maestria par sa femme, le chocolat chaud infusé aux feuilles de combava qui accompagne la Dame Blanche est non seulement un clin d’oeil au nom du restaurant et à la passion belge pour ce dessert, mais aussi et surtout, un régal.
De ceux qui invitent à racler goulûment la moindre goutte de chocolat avec le doigt, si vous voulez tout savoir, et ce, sans la moindre honte parce que c’est trop bon.
Délicieux rapport qualité-prix
Alors que les prix de l’Horeca semblent grimper d’autant plus que le pouvoir d’achat, lui, n’a de cesse de dégringoler, on apprécie tout particulièrement l’excellent rapport-qualité prix du Combava.
Mais aussi et surtout, le talent culinaire de Xueling Zhang, qui fait ravaler leurs préjugés à toutes celles et ceux pour qui la cuisine d’un pays ne peut être bonne et authentique que si elle-est préparée par un chef autochtone.
On a adoré la bamboche buccale offerte par la superposition de textures et de saveurs du poulet Général Tao, ainsi que le moelleux irrésistible du wagyu préparé façon larmes du tigre, et on se réjouit déjà de découvrir le reste de la carte. À commencer par le laksa lemak, une soupe de vermicelles malaysienne parfaite pour avaler un peu de soleil en plein coeur de l’hiver qui arrive.
Et si, d’aventure, la lecture de cet article vous avait fait saliver, pensez à réserver: l’adresse est prisée, et si nul n’est tenu à l’impossible, tenter de décrocher (sans succès) une table au débotté un soir de week-end pourrait bien vous laisser un goût de chair de combava en bouche…
Combava
Voie de l’Air pur 277A, 4052 Beaufays / Combava