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Brasserie Racines épicerie Uhoda Liège DR Montage Boulettes Magazine

Racines offre un tour du monde à nos papilles

Entre brasserie et épicerie fine, au croisement des gastronomies asiatique, italienne et sud-américaine, Racines offre un délicieux voyage à vos papilles – ainsi que l’opportunité pour les gourmets pressés de s’offrir leurs délices en passant à la station-service. 

À l’origine du concept: Joo Kyung Stassart, Joo pour les intimes, un concentré de soleil en version humaine qui ne se départit de son sourire communicatif à aucun moment lorsqu’elle nous explique la genèse de son restaurant, où influences italiennes, françaises et sud-américaines se partagent la carte avec ingrédients et recettes asiatiques.

Un melting pot à l’image de la créatrice de l’établissement, finalement: joyeux, solaire et gourmand. Tombée dans le domaine de la cuisine au hasard d’un job étudiant dans l’Horeca lors de ses études en psychologie, elle abandonne assez rapidement le cerveau au profit de l’estomac et rencontre le futur père de ses enfants au passage. Un temps associé, le couple travaille aujourd’hui chacun de son côté: Pierre Bolaers a le Lemongrass, à Hannut, et Joo, sa Brasserie Racines: « on ne bosse plus ensemble pour la paix des ménages, et personne n’a son mot à dire sur le resto de l’autre » rit celle dont la cuisine invite pourtant plutôt aux commentaires positifs.

D’autant que depuis quelques temps, elle se déguste sur place, à l’ombre de la Cité Miroir, mais aussi à la maison grâce à la collaboration de Joo avec l’épicerie Uhoda, où on peut récupérer ses bons petits plats à réchauffer chez soi.

Racines

Une véritable aubaine une veille de départ en vacances, par exemple, et c’est l’estomac dans les talons après avoir bouclé les valises à 21h30 qu’on réchauffe l’assortiment sélectionné pour mieux goûter à toutes les influences culinaires qui s’invitent chez Racines.

Soit boeuf curry rouge, aubergines et basilic thaï et poulet teriyaki aux noix de cajou pour l’Asie, chili con carne garni de jalapeños, guacamole et cheddar pour ce qui est de l’Amérique latine, et un plat de papardelle au prosciutto crudo et crème de parmesan pour faire voyager un peu nos papilles du côté de l’Italie. Quatre plats pour deux testeurs?

Prendre Racines

Il était tard, on avait faim, mais surtout, on s’était promis de « juste goûter » et de congeler les portions qui resteraient pour quand on rentrerait de voyage. Il n’en fût rien: réchauffés en premier, le poulet teriyaki (un classique de chez Racines chéri de ses habitués qui le réclament les fois où il n’est pas à la carte) et le chili con carne, nous ont épatés.

Délicatement croustillant à l’extérieur et fondant à l’intérieur, le poulet, laqué et beau comme une photo de magazine food, invitait à en reprendre « encore juste une petite bouchée » tandis que le chili, dont l’auteure de cet article n’attendait pourtant rien, n’étant pas vraiment une fan du plat en général (lo siento, no lo siento) s’est avéré être une révélation.

Oui, rien que ça, chaque fourchetée minutieusement assemblée de viande + sour cream délicatement acide + un des meilleurs guac’ qu’on ait eu la chance de manger récemment + un petit jalapeño pour le piquant s’étant révélée incroyablement satisfaisante.

Si les dernières séries à succès Netflix nous ont appris quelque chose (coucou Shimon Hayut et Robert Hendy-Freegard) c’est qu’il est apparemment plus simple qu’on ne le croit de tomber dans le piège d’un arnaqueur, et sans dire que Joo Kyung Stassart est le gourou du chili, disons qu’en commandant chez Racines, on a réalisé qu’il était tout aussi simple de devenir accro à un plat qui nous laissait de marbre jusque là.

Racines

Mais on divague. Vous l’aurez compris, à ce stade de la dégustation, on avait déjà englouti bien plus que les « quelques bouchées pour tester » prévues et justement, le tintement du micro-ondes nous annonçait que le curry de boeuf et les papardelle étaient prêts.

Verdict: si on a adoré aussi le curry, dont les saveurs complexes rappellent ceux servis en Malaisie, et où fruits et légumes frais apportent une fraîcheur et un croquants plus que bienvenus, on a trouvé les pâtes presque un peu sages niveau goût, probablement parce qu’elles étaient en comparaison avec trois plats qui pour le coup, envoyaient la sauce sans complexe.

Racines

Ceci étant, on reste quand même sur un épatant tiercé gagnant, et l’envie d’aller tester la cuisine de Joo sans tarder au restaurant.

D’autant que les tarifs qui y sont pratiqués (34€ le menu entrée-plat-dessert) sont également plus qu’alléchants, mais qu’il faut toutefois se prêter aux horaires adaptés à l’engouement suscité par la formule à emporter.

« Pendant le confinement, on a fait des boxes à emporter et on a vite réalisé que le traiteur, niveau horaire, c’est top avec des enfants. À la réouverture des restos, à cause du télétravail, le midi c’était mort, et puis l’arrivée du CST et la fermeture du Reflektor ont fait chuter notre chiffre d’affaires et il a fallu réagir. La collaboration avec les épiceries Uhoda est venue à point: je n’ouvre désormais le resto que le vendredi et le samedi soir, et le reste du temps, je me fais massacrer de commandes, que je livre le lundi, mercredi et vendredi à Beaufays, Kennedy, Hognoul et Waremme »


Et Joo de louer un autre avantage de cette formule hybride: « avec l’emporter, tout est grammé et compté, donc il n’y a aucun aliment gaspillé ». Ni dans sa cuisine, ni dans la vôtre: les quatre plats de chez Racines (presque) vidés et les deux estomacs bien remplis au cours de la rédaction de cet article peuvent en témoigner. Et quelque chose nous dit que quand on ira goûter la cuisine de cette brasserie atypique sur place, il y a de fortes chances pour que nos assiettes de bao au canard laqué, hoisin et melon ou de tartare de boeuf à la crème de sésame grillé repartiront elles aussi bien vides vers la cuisine…

Envie d’y goûter vous aussi?

La brasserie Racines : Place Xavier-Neujean 22, 4000 Liège / 04.230.70.60 / Site Internet / La carte

Les supérette Uhoda : Site Internet / Instagram

Journaliste pour Le Vif Weekend & Knack Weekend, Kathleen a aussi posé sa plume dans VICE, Le Vif ou encore Wilfried, avec une préférence pour les sujets de société et politique. Mariée avec Clément, co-rédacteur en chef de Boulettes Magazine, elle a fondé avec lui le semestriel SIROP, décliné à Liège et Bruxelles en attendant le reste du pays.