10 rituels qui nous avaient manqué aux Chiroux
Si la fermeture de l’Horeca a laissé un vide immense au gré des (re)confinements, Liège a également dû traverser une hibernation avec la faim de culture au ventre, les institutions culturelles de la Cité ardente ayant dû se plier aux mesures sanitaires. Une fermeture à laquelle les Chiroux n’ont pas échappé.
Alors qu’il est aujourd’hui enfin à nouveau possible de se rendre aux Chiroux « pour de vrai », et pas uniquement pour y récupérer une liste de livres ou autres objets de culture commandés au préalable en ligne, retour sur les 10 rituels qui nous avaient manqué au sein de notre bibliothèque préférée.
1. La montée des marches
OK, ce ne sont pas celles de Cannes, ni même celles du Sauvenière, mais cette volée d’escalier est à elle-seule remplie de promesses. Quelles surprises réservent les rayonnages? Ce film que vous avez toujours rêvé de voir sans le savoir sera-t-il au coin médiathèque? Ce ne sont pas là de simples marches mais bien une version à suspense du stairway to heaven.
2. Le bonjour feutré au vigile
Sa simple présence ajoute un relent d’excitation à votre mystère et de visite, laissant imaginer aux rêveurs les plus fébriles (mais quel lecteur n’a pas l’imagination survoltée?) des trésors de papier cachés parmi les ouvrages. L’un ou l’autre manuscrit antique peut-être?
Bon en vrai, on sait que c’est probablement pour pincer l’un ou l’autre olibrius qui voudrait se faire la malle avec du matériel multimédia qu’il est là, mais laissez-nous rêver, okay?!
3. Le parfum des Chiroux
Les rageux diraient « odeur de vieux livres », et ils n’auraient pas tout à fait tort, mais on préfère « parfum du papier caressé par un nombre innombrable de mains », c’est plus poétique.
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4. La découverte des nouveautés
« Oh, ce roman qui vient juste de sortir et que j’avais trop envie de lire et que je n’aurais jamais espéré voir si tôt en bibliothèque ». Qualifier la sensation « d’orgasmique » peut sembler exagéré, jusqu’à ce que ça vous arrive. Surtout au prix des livres francophones neufs de nos jours ma pauvre Lucette.
5. La flânerie dans les rayonnages
Aller aux Chiroux, c’est comme organiser une virée shopping: c’est toujours mille fois plus agréable si vous ne cherchez rien de particulier et que vous prenez plutôt le temps de laisser ce qui doit vous trouver venir à vous.
6. Le détour par le rayon cuisine
Est-ce que le moindre livre emprunté ici va automatiquement multiplier le poids de votre sac à dos par trois ou quatre? Oui. Est-ce que vous allez réaliser la moindre de ses recettes alambiquées durant le mois où vous l’empruntez? Non. Est-ce qu’il va néanmoins vous remplir de joie à chaque fois que vous feuilletterez ses pages et que vous vous direz que vous pourriez être le genre de personnes à préparer une recette avec vingt ingrédients différents? Clairement.
7. L’admiration des rayonnages anglophones
Dans une livre où le manque de librairies disposant d’une sélection correcte (lire, ne se comptant pas sur les doigts des deux mains) de romans en anglais se fait cruellement ressentir, les Chiroux font office d’oasis, avec leurs rayonnages remplis de centaines d’ouvrages, dont pas mal de nouveautés mais aussi des classiques incontournables tels que « In Cold Blood » de Truman Capote ou les romans tracigo-tendres de Nick Hornby.
8. Le badaudage parmi les DVD
Bien sûr que ça fait cinq ans et au moins autant de modèles que votre ordinateur n’a plus de lecteur DVD intégré. Votre console/le magnéto de vos parents/le vieux PC de votre moitié, bien, par contre, et même sans rien pour les lire, la sélection de DVD des Chiroux est suffisamment pointue pour être incontournable ne fût-ce que pour y glaner des idées à streamer.
9. L’espionnage
Qui sont ces gens qui viennent étudier ici alors qu’il y a objectivement bien d’autres endroits plus confortables et moins distrayants? Quels détours ont amené les personnes désoeuvrées qui s’installent dans un coin avec une pile à lire pour la journée où ils en sont aujourd’hui? Quel est le statut coeur de ce canon croisé entre deux rayons et oserez-vous l’aborder pour le lui demander?
Attention, quand on dit « espionnage » ici, on a plutôt en tête une flânerie curieuse cf cette très jolie scène avec Charlotte Gainsbourg et Johnny Depp, pas de stalking, on est dans un lieu de cult(ur)e, merde.
10. Le scan des ouvrages empruntés
La satisfaction de se dire qu’à chaque petit vacillement du sillon vert de la manette, ce livre/roman graphique/DVD/… sera à vous, rien qu’à vous, pendant 30 jours. Ce petit frisson nostalgique de jouer un peu à la marchande comme quand on était enfant, sans l’angoisse des clients rageux, avec toutefois parfois la pression de celui ou celle qui aimerait bien scanner ses livres et s’impatiente, mais peut-on vraiment lui en vouloir? Tellement de pages qui attendent…
Et pour un peu plus de nostalgie encore, en plein confinement, on avait compilé les 10 scénarios qui nous manquent aux Grignoux. Vous vous reconnaissez?