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So Rahir

So Rahir : les créations en terrazzo qui ne laissent pas de marbre

Sophie Rahir ne sait pas garder ses mains en poche ! De l’art plastique à l’architecture d’intérieur, elle a su combiner études et passion pour en faire le métier manuel de ses rêves. Depuis six années, So s’est plongée corps dans le dessin, la poterie et l’argile… Une vocation qui n’est pas prête de s’arrêter !

Que voulais-tu faire quand tu étais petite ?

Je voulais être archéologue, découvrir les momies et les dinosaures (rires) ! Malheureusement, j’ai vite compris que peu d’élus avaient la chance de partir à l’aventure et qu’il n’y avait pas beaucoup de débouchés.

Comment te définirais-tu maintenant que tu as 27 ans ?

Je dirais de moi que je suis curieuse, observatrice et singulière.

Au départ, je suis quelqu’un d’assez timide, préférant garder pour moi mes dessins ou mes créations.

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Tu as fait Saint-Luc, est-ce que tu peux dire que ton art est né pendant tes études ou il s’est définit après ?

J’ai étudié l’architecture d’intérieur. Malheureusement, je n’ai pas trouvé le moyen de m’exprimer dans cette branche. Je pense que je suis quelqu’un de plus tactile que ce que le projet d’étude me permettait de faire. La scénographie en master m’a autorisée à être beaucoup plus créative et à toucher la matière, les décors. Je pense que c’est à la suite du stage de 2e master que j’ai voulu créer par moi-même. Sortie de mes études, j’ai réalisé plusieurs lampes en tuyaux de chauffage pour deux cafés de Liège. J’ai aussi fait une formation courte d’ébénisterie à Ixelles.

Parle-moi de ton métier

Je suis artisan à mi-temps et je travaille pour un architecte l’autre moitié du temps. Je me suis spécialisée dans une matière, mais je dessine aussi des pièces de design comme des tables de salon, pour ensuite les réaliser. Je crée des surfaces que ce soit avec des effets de terrazzo, c’est à-dire avec des fragments intégrés dans la masse ou des effets marbrés. J’occupe actuellement un atelier dans le quartier Saint-Léonard à Liège. Nous y sommes plusieurs, mais chacun a son propre espace. C’est là que je crée, stocke et reçois mes clients.

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Quel est ton lien avec les couleurs ?

Je pense que les couleurs sont représentatives des émotions. Je crée selon mes envies, mes humeurs. On peut surtout le remarquer dans mes pots, ceux-ci sont tous uniques. Je déteste faire deux fois la même chose.

Les couleurs ont toutes un intérêt et sont toutes belles. Celle que j’aime particulièrement travailler est la terracotta.

En parlant de terre cuite, quelles sont les matières avec lesquelles tu travailles ?

Je travaille le plâtre et la résine acrylique qui est sans solvants, à base d’eau. Je me fournis chez Polyester Van Damme à Saint-Léonard.

Quelles sont tes « spécialités » ?

J’aime particulièrement créer de petites tables de salon. Il existe une multitude de choix de formes, de textures, mais aussi de styles de pieds. Je trouve que le tout donne naissance à un objet très complet qui permet facilement de rendre un intérieur différent d’un autre. Pour les pieds de mes tables je travaille régulièrement avec Simon Lejeune qui est ferronnier. L’acier donne une belle finition à mes plateaux.

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Ton projet coup de coeur ? Ton projet coup de tête ?

Un projet qui m’a particulièrement plu est celui du Blaes bar à Liège. C’est un lieu dont le concept est assez unique pour les amateurs de bons vins, de bonnes bières et de bonne musique. Leur projet me touche particulièrement par leur recherche de produits faits maison. J’y ai réalisé un plateau d’éviers pour les toilettes, qui sont elles-mêmes très bien décorées et aménagées.

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Je ne vais pas dire que j’ai moins aimé faire certains projets. Je peux par contre mentionner certaines contraintes, comme le poids. J’ai réalisé plusieurs plans de travail de 4m de long et chaque panneau pesait plus de 30 kg et je sais dorénavant que je ne dois plus les porter toute seule avec mes petits bras (rires).

Où peut-on retrouver tes créations ?

On peut retrouver mes pots chez Jangala shop en Neuvice. Egalement une sélection de pots, plateaux, sous-verres, boîtes chez Wattitude. J’ai aussi une belle série d’objets et de tables chez Kostore à Bruxelles.

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Pour ce qui est des réalisations, on peut donc retrouver un plateau d’évier au Blaes bar rue Lulay des Fèbvres à Liège. J’ai aussi deux grands plans de travail chez Skincare institut à Flémalle, une série de tables pour Les Cuppin’s à Namur et enfin des tables pour Yeswecaneat à Tournai. Sinon la plupart du mobilier que j’ai conçu a été commandé par des particuliers.

Et à quel prix ?

Un petit pot coûte 18,50€, mais un plateau sur mesure ne coûte évidemment pas le même prix. Un plateau de table de salon coûte environ 200€ et un grand plan de travail jusqu’à 800€. Pour chaque projet, j’essaie de m’adapter en fonction du budget du client. Je recherche des solutions pour diminuer le coût, comme recouvrir du bois pour utiliser moins de matière… Dans tous les cas, j’établis un devis et en discute avec le client.

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Quel serait ton argument de vente ?

« Chaque création est différente, comme vous ! »

Quand et comment allons-nous entendre parler de toi ?

Très prochainement, je vais sortir une nouvelle taille de pot : un plus gros format. Je vais également concevoir plusieurs plans de travail de salle de bains et de cuisine, ce qui est nouveau pour moi. Depuis plusieurs semaines, je réalise des tables basses de texture complètement différente et unique et je suis à la recherche de pièces plutôt décoratives au toucher très agréable !

Pour 2020, suite à de nombreuses demandes, je vais réaliser des workshops ouverts à qui veut, je me questionne encore juste sur l’objet à y réaliser.

Infos pratiques

Facebook de So Rahir : So.Rahir

Instagram de So Rahir : sorahir

 

Crédit photos : © 2019 – Elodie Gérardy

Après un passage chez ELLE Belgique et Paris Match, la plume de cette publicitaire de formation, mordue de copy-writing, s'est posée chez Boulettes Magazine où elle rédige des reportages percutants et des articles lifestyle brillants. Retrouvez, aussi, une partie de son travail dans le magazine PUB.