On a commandé (presque) toute la carte chez Festin
Ouvert par une restauratrice anversoise en plein boulevard d’Avroy, Festin Delicatessen y amène un peu de la coolitude de la plus branchée des villes belges, la gastronomie en prime.
Été 2023, aux dernières heures d’une vague de chaleur dont on ignorait qu’elle allait déboucher sur des semaines de pluie et de froid gris. Le soleil cogne sur le boulevard, et quand on arrive enfin chez Festin Delicatessen après avoir parcouru à pied le chemin qui nous en séparait depuis l’autre bout de la ville, c’est avec délice qu’on s’installe dans son espace ultra frais (dans tous les sens du terme) et baigné de soleil.
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L’un est en lendemain de garde, l’autre, en congé, et on ne le sait pas encore mais cette liberté va s’avérer plus que bienvenue, puisqu’on va rester attablés chez Festin jusqu’à la fermeture – et plus si affinités.
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Ouverte cinq jours semaine de 11h30 à 14h30 (avec une soirée par mois en prime), l’adresse, délicieux hybride de restaurant, sandwicherie et épicerie fine, invite en effet à s’y attarder, ainsi qu’on le réalise dès la lecture de la carte: tout, absolument tout, nous fait envie.
Aucun de nous deux n’étant pressé, et nos appétits ayant été dûment ouverts par notre balade préprandiale, on décide donc d’y aller franchement et de commander (presque) tous les plats, accompagnés d’une bouteille de bulles glacées. Car on l’aura compris, Festin Delicatessen est tout sauf une simple sandwicherie, et la carte des boissons est à la hauteur des préparations proposées ici.
Au menu de notre festin du jour: le BLT à la manière de Stéphanie, la maîtresse des lieux, suivi des gyoza de canard, puis de l’aubergine fumée aux accents du Moyen-Orien et du sandwich à la saucisse de fenouil. On l’ignore au moment de commander ce banquet, mais les desserts ont déjà tous été vendus à l’ouverture: on finira donc le repas avec deux verrines de gazpacho de petit pois pour rafraîchir le palais, et on aura également le plaisir de le démarrer par une assiette généreusement offerte, notre hôte s’apprêtant à fermer pour cause de vacances et refusant catégoriquement de jeter le moindre ingrédient.
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Festin Delicatessen, générosité et délicatesse
L’ambiance a beau être détendue à souhait, la cuisine, elle, est plutôt à l’image du cadre: incroyablement soignée et carrément branchée. Pas étonnant, de la part d’une restauratrice qui, du temps où elle avait encore son propre établissement in’t stad, y accueillait la crème de la crème. Rinus Van de Velde, les musiciens de Deus ou encore le sublime Matthias Schoenaerts ont tous goûté à sa cuisine, et dès la première bouchée, on comprend pourquoi certains d’entre eux étaient devenus des habitués des lieux.
C’est que Stéphanie cuisine comme elle vit: généreuse, joyeuse, lumineuse, chaque assiette est une fête, et quand on voit la taille (et la garniture) du « petit » sandwich qu’on a choisi de partager en préambule au repas, on comprend d’emblée qu’on va faire un festin de rois.
Le tout, au son d’une playlist mettant le meilleur du rock indé à l’honneur: quoi de mieux pour sublimer l’expérience gustative que de la savourer au son des Smiths et des Arctic Monkeys?
Rien, pas plus que le moindre ingrédient ne manquait aux gyoza de canard, explosion de saveurs et de textures délicieusement relevées de fleurs comestibles et de pickles maison qui titillent les papilles.
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Mise en appétit
Plus sage, l’aubergine ne transcende pas vraiment, comme pour mieux laisser la place qu’il mérite au sandwich à la saucisse de fenouil agrémenté de salade de tomates et de parmesan, qui mérite amplement le qualificatif galvaudé de « tuerie ». Si nos estomacs n’appelaient pas à une trêve, on en aurait volontiers recommandé un direct, tant il était gourmand, comme tout ce qu’on a eu le plaisir de goûter ce jour-là. Et ce, sans se ruiner, ce qui devient rare: bien qu’on ne se soit (absolument) rien refusé, et même permis de suivre les bulles par du vin, le tout dilué dans de l’eau, on s’en sort in fine pour une trentaine d’euros par personne, avec pourtant l’impression d’avoir vécu une expérience impayable.
Entre deux plats, on papote avec la cheffe d’orchestre de ce joyeux Festin décoré avec goût par son frère, architecte de métier, avec lequel elle s’est associée pour lancer son affaire dans la ville qui lui a volé son coeur.
Affable, bavarde et sans chichis, Stéphanie est plus Liégeoise que certaines personnes nées ici, et s’attabler chez elle est un plaisir: on a beau avoir commandé presque toute la carte lors de notre dernière visite, cela n’a fait que nous mettre en appétit, et c’est avec joie que l’on réservera notre place pour découvrir son concept en soirée.
Mais attention, une fois cet article publié, les places risquent de partir aussi vite que certains de ses sandwiches, sold out avant même que l’horloge n’indique midi…
Festin Delicatessen
Du lundi au vendredi de 11h30 à 14h30
