Relais impérial, resto, salle de concerts… Retour sur les 1000 vies du Fiacre
Si pour nombre de Liégeois.es, le Fiacre est indissociable des concerts indés qui s’y donnaient encore il y a quelques années, il ne s’agit-là que d’une des incarnations de ce bâtiment historique qui a déjà vécu mille vies depuis sa construction au 16e siècle.
Et répondu à plusieurs noms dans la foulée, ça va sans dire. Car lorsque cet imposant édifice de style gothico-renaissance voit le jour à l’aube du 17e siècle, en 1564, il est alors connu simplement en tant que « relais de poste », fonction qu’il exerce pour la poste impériale de Cologne avant que ses deux immeubles ne soient rejoints par l’ajout d’une maison cossue pour former l’ensemble que l’on connaît aujourd’hui.
À l’époque, c’est un couple de marchandes de textiles qui s’empare de l’édifice auquel il donne d’ailleurs son nom: adieu, relais de poste, bonjour maison Baar-Lecharlier, un hôtel particulier dans lequel le couple prend ses aises puisqu’après avoir acquis la maison centrale en 1870, il devient propriétaire de l’entièreté de l’édifice en 1910.
Ambiance incomparable au Fiacre
Après la poste et la maison bourgeoise, le bâtiment connaît encore une autre incarnation en accueillant la 1e division de la police, puis, dans les 80s, un restaurant qui lui donnera son nom actuel, Le Fiacre. Fermé en 2005, le restaurant avait laissé place à un grand vide, le bâtiment étant resté à l’abandon de longues années avant de servir un temps de salle de concerts et événements à l’ambiance incomparable. Un revival de courte durée, de 2011 à 2013 seulement, même si personne n’aura oublié les concerts underground de Pinkunoizu, Playboy’s Bend ou encore des Scrap Dealers dans ce lieu d’exception.
Exceptionnel, même: si des études archéologiques dévoilent une impressionnante fresque murale du XVIe siècle, l’édifice reste toutefois délaissé jusqu’à ce que Noshaq décide de s’y intéresser. Une évidence, le fonds d’investissement liégeois étant installé à quelques pas seulement du Fiacre et particulièrement bien placé pour se rendre compte de son potentiel.
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Un potentiel qui reste toutefois à ce jour relativement mystérieux: s’il est impossible de passer à côté des travaux entrepris par Noshaq, le Fiacre n’étant à l’heure d’écrire ces lignes plus guère qu’une façade éventrée, peu d’infos ont filtré sur sa future affectation. Tout juste si on sait que le bâtiment s’inscrira dans le nouveau souffle que le fonds veut insuffler au quartier Cathédrale Nord, qu’il imagine en district créatif dont l’ancien hôtel Baar-Lecharlier sera un des hubs. Affaire à suivre, donc: l’édifice n’a pas fini de se réinventer.