
Cette boutique design cache une superbe maison d’architecte
Qui aime le beau et habite à Liège connaît Desiron Lizen et son inspirante patronne, l’architecte d’intérieur Marie-Astrid Pelsser, qui a su faire sienne la boutique fondée par ses prédécesseurs, Monsieur Desiron et Madame Lizen. Un couple de passionnés, qui ne se sont pas contentés de fonder une maison dont le nom est indissociable du design en Principauté, mais qui y avaient également établi la leur, une maison d’architecte cachée à l’arrière de la boutique.
Une maison de poche pensée comme une oasis en pleine ville, véritable havre de paix au coeur d’une des zones commerçantes les plus bouillonnantes d’activité de la Cité ardente. Inhabitée après le décès de ses deux propriétaires, elle est longtemps restée en l’état, soit un « état déplorable », dixit Marie-Astrid Pelsser. Qui a décidé de la rénover de fond en comble, pour en faire une vitrine pour son travail d’architecte d’intérieur, mais aussi, un lieu d’émulation et de rassemblement des créatifs en tout genre.
« Cette petite maison en arrière-cour du magasin a été le lieu de vie de René et Josette Désiron, qui appréciaient sa proximité avec leur espace de travail. Aménagée à l’époque avec les moyens du bord, ils avaient néanmoins réussi à en faire un petit cocon tout coloré, meublé de jolies pièces de design italien, où les 5 chats de Josette Lizen régnaient glorieusement » sourit notre guide. Héritière désignée du duo, qui l’a engagée au sortir de l’école, elle a contribué à faire du magasin la référence en matière de design et d’aménagement d’intérieur qu’il est aujourd’hui. Mais pour ce qui est de leur maisonette, par contre, la transition fût plus complexe. « Les toitures perçaient, l’humidité s’installait, la mérule risquait d’apparaître…Un réel manque de luminosité se faisait ressentir aussi. Deux choix se présentaient : soit la détruire pour agrandir le jardin, soit investir dans de coûteux travaux de restauration ».
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Maison d’architecte cherche deuxième jeunesse
Et parce qu’elle aime décidément (le beau) à perdre la raison, Marie-Astrid Pelsser a opté pour cette deuxième option, et entamé cette restauration en pleine pandémie qui plus est, parce que pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Deux ans de travaux plus tard, sa hardiesse a payé. Avec comme objectif de faire entrer la lumière et donner une nouvelle respiration à l’édifice, il a donc été décapé de fond en comple, vu ses volumes intérieurs ouverts et sa toiture entièrement remplacée.
« Je voulais rendre hommage aux fondateurs de la société, faire revivre leur maison, en faire un lieu de paix, d’échange, où art et design dialogueraient en harmonie. Un lieu de vie prêt à être habité. J’avais envie de créer une petite maison de rêve, lovée au cœur d’un jardin sauvage » raconte Marie-Astrid Pelsser.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est réussi. Visite guidée d’une véritable oasis urbaine.
« On a tenu à récupérer toutes les traces du passé possible, de l’escalier d’origine en bois aux vieux planchers à l’étage sans oublier les anciennes portes, et à les faire cohabiter avec un nouvel esprit architectural. Ouverture, respiration spatiale et bien-être sont au rendez-vous, ce qui correspond à ma propre vision de l’habitat ».
- Chaises CH24 dessinées par Wegner et éditées par la société danoise Carl Hansen
- Suspension dessinée par Henningsen (« le plus grand designer de luminaires danois du XXème siècle » d’après notre guide) et éditée par Louis Poulsen. Et Marie-Astrid Pelsser de préciser que « les lampes conçues par ses soins ont une diffusion de lumière parfaite, proche de la lumière naturelle. Elles sont dépourvues d’éblouissement ».
- Table à tube d’avion n°6 de Charlotte Perriand, édition Cassina, plateau en marbre de Carrare.

- Chaise Capitol Complex de Pierre Jeanneret édition Cassina. Soit « l’un des meubles les plus célèbres du Capitol Complex de la ville de Chandigarh, en Inde. Elle se démarque par sa construction originale en teck et son assise en cannage ».
- L’oeuvre au mur est « un coup de cœur d’une de mes amies artistes liégeoises, Sophie Legros ».
- Le meuble de rangement et l’étagère en marbre sont signés de nos compatriotes Muller Van Severen.

« Nos clients découvrent en général nos réalisations par le biais de reportages photographiques. Grâce à ce nouveau chantier, il peuvent maintenant y ressentir et y expérimenter le sens de notre travail. L’approche est plus vive, plus vraie. Des émotions les traversent, et se gravent alors des souvenirs, des envies de transposition dans leur intérieur et de collaboration avec notre bureau ».
- Chaise Standard de Jean Prouvé.
- Table de Saarinen en marbre statuaire.


- Petit bureau de Le Corbusier (collector) et tabouret signé Alvar Aalto. Oeuvres de Eduardo Chillida .
- La chaise positionnée à gauche de la grande plante verte a été dessinée par Charles Vandenhove et éditée dans les années 1990 par René Desiron. « C’est la dernière pièce en notre possession » précise Marie-Astrid Pelsser.
- Canapé Cassina Mex Cube.
- Fauteuil CH25 conçu par Wegner et édité par Carl Hansen.
- Banc de Wegner édition PP Mobler.
- Tables basses : Cork de Morisson édition Vitra + tabourets Berger et Méribel Charlotte Perriand édition Cassina.
- Grandes œuvres minimalistes : Carpaux, « un artiste flamand passionné par la mer qu’il peint à toutes les saisons et les heures du jour ».


Desiron Lizen
42 rue des Clarisses, 4000 Liège / MA-ME et VE-SA de 11 à 18h / desironlizen.com
Toutes les photos qui illustrent cette visite virtuelle sont signées Caroline Dethier.