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Contours, une histoire d’amour, d’artisanat et de haut-encadrement

Parfaitement, du haut-encadrement, soit de la haute-couture version cadres, lesquels, pensés jusqu’à la moindre nuance de couleur et au millimètre près, sont le résultat d’une passion pour le métier et de la jolie histoire d’amour entre deux artisans de talent. Gros plan sur Contours, l’atelier d’encadrement sur-mesure dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler mais auquel vous allez avoir envie de confier tous vos projets. 

Quand on a grandi avec la présence rassurante des cadres IKEA, il est facile de se construire une image grandiloquente de l’encadrement sur-mesure. Là où les pare-photos du géant suédois sont certes un peu fragiles et pas toujours bien droits mais extrêmement bon marché, on se figure de leur pendant haut de gamme qu’il sera forcément inaccessible, réservé à une élite prête à dépenser presque autant d’argent pour ce qui entoure une oeuvre que pour cette dernière. Et parce que cette perspective est plutôt intimidante, peu sont ceux qui choisissent de confronter le cliché à la réalité et d’oser demander conseil à un encadreur professionnel.

Et pourtant. Imaginez que vous ayez un format qui ne rentre pas dans un cadre fabriqué à la chaîne, que le bouche à oreille ait fonctionné et que vous vous trouviez soudain sur le zoning industriel de Grâce-Hollogne, prêt à pousser la porte de Contours. Passé le petit espace de réception, vous attend non pas un atelier à l’ambiance empruntée et aux prix surréalistes mais bien un entrepôt spacieux et lumineux où les propriétaires des lieux, Alina et William s’adonnent à leur art. Car c’est bien de ça qu’il s’agit ici, et il faut voir la minutie avec laquelle William calcule le format et Alina mélange les pigments pour comprendre que chez Contours, on ne s’offre pas tant un support qu’une autre oeuvre, du haut-encadrement sur-mesure qui parvient pourtant à rester relativement accessible.

 

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L’art et la manière

C’est que le couple, qui a deux jeunes enfants et a assouvi sa volonté de travailler ensemble en reprenant cette entreprise familiale et en s’éduquant sur le tas, tient à « trouver une solution pour tout le monde ». Par exemple, en proposant un déstockage, qui voit leurs pièces artisanales proposées 30% moins cher, parce qu’on sait que « c’est difficile en ce moment et que l’encadrement est devenu un luxe ».

 

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Et ils sont d’autant mieux placés pour le savoir que Contours voit passer les collections de certains des Liégeois les plus fortunés, ainsi que les oeuvres exposées dans les galeries les plus cotées de la Principauté, celles de Yoko Uhoda et Nadja Vilenne en tête, sans oublier des pièces dignes de musées, à commencer par un Francis Bacon dont le souvenir de l’encadrement fait encore apparaître un sourire rêveur sur le visage de William.

« On fait tout nous-mêmes, à l’atelier, de la menuiserie à la mise en couleurs du bois, ce qui nous permet d’être imbattables niveau prix » assure Alina qui, sans arrogance aucune mais plutôt avec la joie communicative d’une artiste passionnée, confie ne connaître aucun concurrent qui travaillerait ainsi à Liège. D’ailleurs, certains encadreurs de la Principauté leur sous-traitent même parfois du travail. Une belle victoire pour ceux qui, avant de reprendre Contours, ne connaissaient rien du métier, ou bien seulement sa face visible peut-être.

Encadrer, pas cadrer

Passée par Saint Luc avant d’enchaîner sur une formation en bijouterie et joaillerie à Léon Mignon, Alina Benamør a poursuivi son apprentissage « sur le tas », tandis que son compagnon dans la vie et dans l’aventure Contours, lui, est un « autodidacte complet, qui a fait Saint Luc aussi mais qui n’avait jamais rien encadré » avant que le couple ne reprenne cet atelier fondé en 1996 par un autre duo de passionnés. Une histoire d’amour écrite dans la continuité, donc, et qui voit William et Alina manipuler essences de bois et pigments pour créer des pièces qui ne se contentent pas de protéger les oeuvres mais qui vont plutôt les sublimer tout en réussissant à rester discrètes.

 

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« C’est hyper important de réfléchir le cadre autant que l’oeuvre. Il ne doit pas se voir, on doit avoir la sensation qu’il a été conçu en même temps que le tableau qu’il abrite » explique Alina, qui confie ne jamais faire du « blanc pur », sinon le rendu est trop clinique, et pousse le souci du détail jusqu’à adapter chaque noir aux nuances de la peinture.

Confié aux mains expertes et attentives de de duo inspirant au possible, une oeuvre de Louis Ingelaere ressort ainsi encore mieux que dans l’atelier du peintre grâce à l’attention apportée par Alina au choix de l’ébène parfait. Et si le couple veut, avec son déstockage et sa volonté de proposer des solutions pour tous les budgets, s’ouvrir au plus grand public possible, ils confient également avoir le goût des projets « un peu fous », et rêver notamment que quelqu’un leur commande le prototype de cadre monumental en béton qu’ils peaufinent.

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« On fait du ultra sur-mesure, normalement, on devrait être plus chers, mais on garde volontairement des prix plus accessibles parce qu’on veut que les gens puissent s’offrir nos cadres » sourit la co-propriétaire de Contours, solaire et affable, qui martèle l’importance d’accueillir chaque projet avec le même enthousiasme, parce que même si le couple a déjà encadré un Matisse, « quand quelqu’un vient chez nous avec ses vieux posters abîmés des 70s, ils sont tout aussi importants pour lui ». « On ne dit jamais non » assure-t-elle encore, car si encadrer est leur métier, il ne faut pas compter sur eux pour cadrer le moindre amoureux d’art.

Plus d’infos

Contours

Rue Jean Gruslin 14, 4460 Grâce-Hollogne (sur le zoning)

04/246.25.52 – contourssrl@gmail.com

LU – VE, 11h-16h

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Journaliste pour Le Vif Weekend & Knack Weekend, Kathleen a aussi posé sa plume dans VICE, Le Vif ou encore Wilfried, avec une préférence pour les sujets de société et politique. Mariée avec Clément, co-rédacteur en chef de Boulettes Magazine, elle a fondé avec lui le semestriel SIROP, décliné à Liège et Bruxelles en attendant le reste du pays.