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Ça chine pour moi

« Ça chine pour moi » ouvre son premier atelier à Liège

Anaïs Minder, chineuse et antiquaire passionnée, s’apprête à concrétiser un rêve en ouvrant son propre magasin physique après quatre ans d’activité en ligne avec sa boutique « Ça chine pour moi ». Elle partage son parcours, ses motivations, et les défis qu’elle anticipe en faisant ce passage du monde virtuel au monde réel. Rencontre avec Anaïs ou celle qui dépoussière les antiquités dans son nouvel atelier.

L’histoire d’Anaïs débute pendant la pandémie dont on ne veut plus citer le nom. Confrontée aux restrictions, elle se lance dans la vente en ligne via les réseaux sociaux, développant ainsi sa boutique « Ça chine pour moi ». Après quatre ans d’une expérience en ligne réussie, Anaïs ressent le besoin d’un changement. Le contact humain, absent dans le monde virtuel, et le désir de libérer son espace personnel du stockage professionnel la poussent à ouvrir un magasin physique. « Le but final dans ma tête, c’était d’un jour ouvrir ma boutique. Après trois ans, en général, on peut dire si un petit commerce peut fonctionner et là, on y est, donc j’ai eu envie de me lancer ! Et puis j’avais besoin de changement, tout simplement », déclare Anaïs. Son passage du virtuel au physique est motivé par la recherche de contact humain, la logistique simplifiée, et l’envie de créer son propre univers…

Chapitre 1

Le nouvel espace est petit (environ 40m2) selon Anaïs, mais il est charmant et regorge de potentiel ! « C’est petit, mais il y a vraiment de quoi faire, je trouverai toujours de la place (rires). Quand je reçois les gens dans mon salon, ils ne savent même pas où donner de la tête tellement j’arrive à mettre plein d’objets. Et l’espace a beaucoup de cachet, avec une mezzanine qui me servira d’espace de stockage. » Avec son sol en vieux carrelage de Bourgogne et une cheminée en marbre, l’atmosphère promet d’être photogénique, un avantage pour mettre en valeur les objets à vendre. Anaïs envisage d’ouvrir initialement trois à quatre jours par semaine, réservant les autres jours pour ses activités de chineuse sur les routes et les brocantes : « Une grosse partie de mon boulot, c’est quand même d’être sur les routes et d’aller chez les gens, ou sur les brocantes. Donc ça demande beaucoup de temps. Il me faut aussi des jours pour nettoyer ces objets là et les restaurer s’il le faut. »

Anaïs Minder

Avec « l’atelier », Anaïs souhaite également se démarquer des autres boutiques antiquaires de Liège et changer l’image traditionnelle de ces établissements en invitant les gens à franchir la porte et à découvrir son petit monde. « Je souhaiterais créer mon univers et offrir une expérience aux clients. Les accueillir plus chaleureusement que ce n’est possible online forcément. Parfois, les gens n’osent pas rentrer dans une boutique d’antiquités parce qu’ils se disent que c’est trop cher. Moi j’aimerais dépoussiérer cette image qu’on a, peut-être, de l’antiquaire ou des boutiques d’antiquités et je souhaite inviter les gens à passer la porte et découvrir ce que je propose » partage Anaïs.

Et ce qu’Anaïs propose, ce sont des objets (coups de cœur), des petites pièces de déco et du mobilier, du tout début du siècle aux années nonante. Côté prix ? De 5 à 2.000€. « Ce n’est pas vraiment de l’Antiquité finalement. Ce sont des objets de brocante, de la déco et du design de seconde main. Valeur chère à mes yeux. »

L’emplacement de la boutique d’Anaïs, située dans un espace partagé avec Nathalie Zeimes de Slow Vintage, Rue Henri Vieuxtemps 1, ajoute une touche authentique à son aventure. Avec Nathalie, ancienne antiquaire dans le même espace, elles entretiennent des liens forts et des connaissances précieuses. « C’est une transmission de lieu, un héritage qui rend l’expérience encore plus significative, » ajoute Anaïs. Concernant l’ouverture officielle de son magasin physique, Anaïs vise mi-février, avec un événement d’inauguration où elle promet un accueil chaleureux et un petit verre de bienvenue. À bon entendeur…

Chapitre 2

En ce qui concerne sa passion pour la chine, Anaïs évoque l’excitation de trouver des trésors uniques, même si cela signifie parfois affronter le froid et la pluie sur des brocantes : « Ce qui me passionne dans la recherche, c’est l’excitation de trouver le graal. Parfois, je perds mon temps, clairement, dans le froid, sous la pluie, sur des petites brocantes et je rentre bredouille (rires) ! Mais parfois, je trouve THE pépite, sur une petite brocante de quartier, au bout du 20e stand. Et ça, ça fait ma journée. Chiner c’est un peu déballer plein de cadeaux sans savoir ce que c’est, et puis… surprise ! Et puis j’adore faire des rencontres aussi, tu finis par créer des liens avec les gens. »

Anaïs Minder

Anaïs partage sa vision d’une approche commerciale basée sur ses coups de cœur et son instinct. Elle espère également sensibiliser sa clientèle à l’importance de la récupération et de la seconde main, tout en continuant à partager des objets exclusifs en boutique : « Je souhaiterais aussi faire comprendre aux gens qu’il est temps de s’attarder un peu plus sur tout ce qui est objets de récupération ».

« J’aimerais continuer à sensibiliser ma clientèle à la seconde main. Se dire qu’avoir un objet qui a déjà vécu, qui a déjà une histoire, c’est avoir un objet qui a de l’âme, qui est devenu unique. J’aimerais que ma clientèle soit un peu plus avertie par rapport à l’écologie. »

Pour promouvoir sa boutique hors des sentiers battus, Anaïs continuera d’utiliser les réseaux sociaux, organisera des événements mensuels comme les Broc’apéro, et explorera des collaborations locales pour attirer l’attention sur son espace caché. Curieux ? On vous remet l’adresse ci-dessous !

Chapitre 3

Depuis ses premiers pas dans le monde de la chine en 2020, Anaïs a connu des moments mémorables en découvrant des objets uniques portant des histoires émouvantes. Elle partage deux expériences poignantes qui reflètent la profondeur de sa passion pour la chine et les liens humains qu’elle tisse avec ceux qui lui confient leurs trésors.

« J’ai eu de nombreux coups de cœur, non pas seulement pour les objets eux-mêmes, mais surtout pour les histoires qui les accompagnent. L’une de ces rencontres spéciales concerne l’achat d’un magnifique parasol vintage avec des franges auprès d’un homme octogénaire. Le monsieur raconte avec émotion l’histoire de ce parasol qui l’a suivi tout au long de sa vie. Contraint de s’en séparer en raison de son départ avec sa femme en maison de repos, le monsieur évoque les souvenirs précieux liés à cet objet. Nous avions tous les deux les larmes aux yeux, ça m’a beaucoup touché ! »

Anaïs Minder

Un autre objet exceptionnel dans le répertoire d’Anaïs est un vase signé Charles Catteau, un céramiste belge renommé. « J’ai hésité à le vendre, car il avait une place particulière dans mon cœur. Cependant, j’ai décidé de le céder à un collectionneur passionné qui souhaitait créer un musée en l’honneur de Charles Catteau. Cet objet d’exception allait avoir une place dans un contexte qui lui rend hommage, c’est tout ce qui compte ! »

Parmi les autres objets qu’Anaïs ne veut pas vendre ? Les livres anciens ! Anaïs les ajoute souvent dans sa décoration personnelle, mais ils ne sont pas à vendre… « Je ne sais pas pourquoi, je n’arrive pas à m’en séparer. Ici, par exemple, j’ai un livre de 1908, avec toutes les annotations que les gens ont écrit, c’est génial. Certains aussi découpent des petits coupons dans les journaux et donc j’ai des bouts de journaux d’époque intercalés entre les pages, des petits mots d’amour… Finalement, c’est l’objet qui raconte le plus une histoire, aussi bien au sens propre, qu’au figuré… »

Epilogue

Chez un antiquaire, est-ce que le client a le droit de négocier les prix, comme sur une brocante ? Anaïs : « En général, quand les prix sont affichés et indiqués sur l’objet, on ne négocie pas. Maintenant, pour ma part, si j’ai des clients ultra fidèles qui m’achètent énormément, généralement, je fais une ristourne. Tu fidélise ta clientèle comme ça en fait. Mais sinon, les prix affichés sont les prix, étant donné que le chineur/antiquaire a déjà fait tout le travail à la place du client. »

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Ça chine pour moi, l’atelier

Rue Henri Vieuxtemps 1, 4000 Liège

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Après un passage chez ELLE Belgique et Paris Match, la plume de cette publicitaire de formation, mordue de copy-writing, s'est posée chez Boulettes Magazine où elle rédige des reportages percutants et des articles lifestyle brillants. Retrouvez, aussi, une partie de son travail dans le magazine PUB.