À Grivegnée, on s’envole au cours de danse aérienne
Particulièrement appréciée de Pink, qui s’y adonne fréquemment en tournée, la danse aérienne se pratique depuis peu à Grivegnée, sous l’impulsion de Louise Debouny, une adepte de la discipline qui en a eu assez de devoir aller jusqu’à Bruxelles pour s’envoler. Coup de projecteur sur un des sports les plus atypiques (et poétiques) pratiqués à Liège.
À 38 ans seulement, Louise Debouny a déjà mille vies professionnelles derrière elle, cette Liégeoise ayant d’abord travaillé longtemps dans le théâtre, suite à une formation en Arts plastiques. Un temps projectionniste de cinéma, elle a aujourd’hui laissé le monde du spectacle de côté pour entrer à l’université et est désormais anthropologue, discipline qu’elle enseigne en parallèle du cirque. Une transition qu’elle crédite à son hobby poétique.
« Cela peut paraître étrange, mais sans le tissu aérien, je n’aurais jamais osé franchir les portes de l’université »
Si elle ne se rappelle plus vraiment comment elle a découvert cette discipline sportive il y a bientôt dix ans, Louise se rappelle toutefois s’être dit « C’est si beau; dommage que moi, je ne pourrais jamais faire ça! ».
« Cette réflexion m’a marquée. J’étais du genre « nulle en gym », celle que les capitaines d’équipe choisissent en dernier. Par ailleurs je suis aussi du genre à bien réussir dans ce que j’entreprends. Mais sans en tirer de mérite, parce que je n’avais encore jamais osé me lancer dans une discipline pour laquelle je n’étais absolument pas faite. Essayer, rater, continuer quand-même, prendre du plaisir même sans y parvenir…Ca a changé mon regard sur l’apprentissage »
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Un apprentissage qu’elle a bien été forcée de commencer à 100 kilomètres de Grivegnée, faute de cours ailleurs qu’à Bruxelles à l’époque. « Quand j’ai commencé à m’entrainer à Liège, très vite ça a intrigué beaucoup de monde et j’ai commencé à donner des initiations et des ateliers à la place de mes entraînements » se souvient Louise. « Il y avait vraiment beaucoup d’enthousiasme pour le tissu, et très peu de possibilités d’apprendre. Moi-même je fais encore le trajet Liège-Bruxelles chaque semaine pour me former. Je rentre super tard ».
« Jusqu’à il y a peu je donnais encore des cours à Bruxelles, à Gembloux, je suis toujours dans les trains. J’adore enseigner et je n’ai moi-même pas pu être formée dans ma ville, j’ai décidé de me lancer et de faire les choses à ma manière, près de chez moi »
Et cela plait, en grande partie parce qu’au-delà de son aspect franchement poétique, la danse aérienne regorge également de bénéfices.
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« Sur le plan physique, c’est évident. On gagne en force, en souplesse, en gainage, en confiance, en endurance, c’est assez incroyable. Mais au début, c’est surtout la foire aux courbatures, avec la découverte de muscles dont on ignorait l’existence!’, s’enthousiasme Louise, qui confie toutefois que c’est l’évolution mentale apportée par la pratique de la discipline qui la frappe le plus.
« Etre confrontés à ses limites, oser faire quelque-chose qui paraît complètement inaccessible. Prendre le risque d’être tout à fait nul, aussi, ce qui fait pleinement partie de l’entraînement de tous les artistes. Commencer de rien et poursuivre quand-même, c’est une démarche que je trouve très belle »
Et de rassurer ceux et celles qui auraient l’impression de ne pas être capables d’assurer: « il y a une petite maxime dans le cirque aérien qui dit « Every Body Can Fly ». Vous trouverez des Master Class incroyables dédiées aux niveaux professionnels. Mais moi ce que j’aime, c’est travailler avec tout le monde. On construit la force ensemble, ça n’est pas un pré-requis. A moins d’avoir un background en gymnastique ou escalade, vous partez de zéro, et c’est très bien comme ça ». Allez, on s’envole!
Cours de danse aérienne
Tous les lundis de à 19h15, salle Arcocha, à Grivegnée (Avenue Albert 1er 87)
Compter environ 13 euros le cours, « mais on s’engage pour le semestre complet. On ne peut pas faire de l’aérien en pratiquant seulement de temps en temps. ça donne une régularité à la pratique et à la construction du groupe ».
Photo de couverture : Flickr/Seniwati – Photo de Louise au Cinquantenaire prise par Phil Henrion
