Ambiance survivor aux cours de self-défense de l’ULiège
Vous en avez assez de vous sentir constamment en danger lorsque vous sortez la nuit ? Vous jalousez la force de Mulan et la badass attitude de Xénia la guerrière ? Vous aimeriez avoir, ne serait-ce qu’un peu, confiance en vos capacités physiques et mentales en cas d’agression ? L’université de Liège a mis en place un cours de self-défense au Sart-Tilman et c’est ouvert à tou·te·s !
Car bien que Liège ne manque pas de charme, il faut avouer que la ville peut parfois s’avérer inquiétante. Pouvoir sortir sans craindre de se faire agresser devrait être la norme, mais cela n’est malheureusement pas toujours le cas, loin de là. Que ce soit aux abords du Carré, sur le chemin du retour de soirée ou partout ailleurs, avoir confiance en ses réflexes peut faire la différence dans des situations de danger. C’est d’ailleurs avec cette idée en tête que le duo formé par Lena et Joseph dispense le cours de self-défense sur le campus du Sart-Tilman.
Plus qu’une discipline, une attitude
« Un but, l’efficacité. Une règle, la survie ». Telle est la devise que nous pouvons lire sur le site du RCAE (Royal Cercle Athlétique des Étudiants), en introduction au cours de self-défense. Au manettes, un duo complémentaire: Joseph, instructeur d’arts martiaux qui donne le cours depuis maintenant 8 ans. et Lena, étudiante à l’ULiège en master de médecine vétérinaire, qui possède un statut d’étudiante sportive de haut niveau. C’est qu’en marge de ses études, elle est également vice-championne de France et de Belgique de Vovinam Viet Vo Dao. Elle a rejoint le programme il y a trois ans, suite au climat d’insécurité présent dans la communauté étudiante. Ensemble, ils veulent donner à tout qui le désire donner les outils nécessaires à une vie plus sereine.
« On ne va pas en faire des guerriers mais j’ai envie que les gens se disent : “Là si je me fais agresser, j’aurais l’idée de sortir un truc” » – Lena.
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Concrètement, le programme donné par les deux instructeurs se base sur un apprentissage graduel et concret. La prévention ainsi que les techniques les plus simples, telles que les saisies au col, marquent généralement le début de l’année. Au fur et à mesure que celle-ci progresse, des techniques plus minutieuses sont vues, notamment les différentes manières de contrer une agression au couteau, au bâton ou encore un étranglement. Plus tard dans l’apprentissage, lorsqu’une certaine confiance a été instaurée, des techniques anti-viol sont également apprises. Chaque chose en son temps pour Lena et Joseph, qui mettent fortement l’accent sur le bien-être et le confort des élèves. Par ailleurs, le cours fonctionne beaucoup à la demande, les suggestions des apprenants sont toujours prises en considération et réalisées le cours suivant.
« On essaye de leur apprendre que dans 80 % des cas l’attitude désamorce le conflit. En tant que femme, si l’on se comporte comme une proie, malheureusement, on va être plus vite agressée, alors que si l’on y va au bluff, l’agresseur se dit : “C’est bizarre, c’est une petite pitchoune, elle a l’air très sûre d’elle, elle campe sur ses positions, elle reste calme, elle n’a pas peur de moi… ça pue.” » – Lena.
À nous d’enfiler nos gants de boxe !
Un grand gymnase orné d’un miroir accueille les arrivants. Plusieurs tapis rouges sont disposés au sol, dessinant ainsi la zone d’apprentissage. Le groupe se prépare et s’avance vers les tapis. Les conversations s’éteignent doucement et les échauffements commencent. Les élèves se séparent en deux groupes, avec d’un côté un entraînement hard et de l’autre un entraînement light mais tout autant en sueur. L’ambiance chaleureuse et détendue se prolonge tandis que les respirations s’accélèrent. Les exercices s’enchaînent : pompes, abdos, cardio, étirements and repeat.
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Une fois les participants dispersés, la diversité de ceux-ci attire tout de suite l’attention. Cela va des garçons aux filles, des adultes aux jeunes adultes, des regards timides aux sourires assurés, des conversations en français aux mots espagnols. Une fois que les pouls sont à un niveau suffisamment haut, la partie amusante du cours peut débuter. Les gants de boxe sont enfilés et la séance commence !
Ensuite, les deux instructeurs font une démonstration des pratiques sélectionnées pour aujourd’hui et les élèves se mettent en duo — ceux-ci changent régulièrement pour privilégier la diversité des adversaires. Le regard bienveillant des deux sportifs certifiés accompagne les apprenants durant chaque étape. Une attention spéciale est assurée pour chaque élève à travers des conseils, des précisions ou encore des démonstrations.
Sécurité routinière
La leçon avance et, avec elle, la lueur confiante dans le regard des plus timides s’intensifie. Les lèvres pincées se transforment en rires mélodieux. Les mouvements hésitants se transforment en kicks puissants. Et bientôt, la salle est remplie d’une énergie solaire si captivante qu’elle en deviendrait presque tangible. L’effet du self-défense dans toute sa splendeur ! Nul besoin que Jackie Chan débarque pour nous secourir lorsque nous avons déjà la confiance nécessaire ! Et comme ce héros de films d’action le dit si bien : « Les meilleurs combats sont ceux que nous évitons. »
« J’ai toujours été attirée par le self-défense sans jamais oser me lancer. Quand j’ai appris que l’université proposait des cours, je me suis dit : “pourquoi pas ?” Je me sens déjà plus en sécurité car je sais que j’ai des outils si je rencontre certaines situations dangereuses. » -Audrey, étudiante à l’Ulg et élève du cours de Self défense.
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Envie de la rejoindre? Le prochain programme commence en octobre, après le salon des sports du RCAE, durant lequel il est possible d’assister à une démonstration et/ou de participer à deux cours d’essais gratuits. Cela dit, il est toujours possible de s’inscrire en cours de route et de bénéficier d’un cours d’essai gratuit.
Pour les inscriptions, cela se fait soit au RCAE, qui se trouve au Sart–Tilman, soit en ligne. Pour cette dernière option, c’est ici que ça se passe!
